Parcours
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Actualités Gaumont 1946 - 1965
collection Paris Île-de-France
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De la simple cité gallo-romaine à la capitale au rayonnement international, on ne saurait mesurer à quel point Paris a su
évoluer avec le temps. Monuments emblématiques, quartiers pittoresques, rues chargées d'histoire : voilà le patrimoine dont
a hérité celle que l'on surnomme "la plus belle ville du monde", qui est aussi l'une des plus filmées. L'extrême diversité des documentaires et des fictions qui lui sont consacrés fournit
un formidable outil de connaissance sur la ville en général et sur Paris en particulier, que nous vous invitons à découvrir.
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Le documentaire Paris bouge-t-il ? (1989) présente les grandes mutations qui ont donné à Paris son visage actuel. Car, depuis des siècles, le tissu urbain de
la capitale n'a cessé de bouger. De très nombreux films en rendront compte tout au long de ce parcours à travers l'histoire
architecturale et urbaine de Paris.
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L'architecture a été pour les souverains un moyen d'asseoir leur autorité. La centralisation du pouvoir en un lieu, château
ou palais, démontre bien cette volonté d'affirmer de l'extérieur une influence et une légitimité. Dans un premier temps, la
ville doit montrer, impressionner, engendrer la crainte et le respect. On construit alors des enceintes, des forteresses,
également un palais somptueux et des églises flamboyantes. Les gouvernants, pour démontrer l'ampleur de leur pouvoir, chercheront
ensuite à parer la ville de somptuosités. Comment comprendre Versailles sans s'attarder sur la personnalité de Louis XIV ?
Souvent, derrière chaque monument, se cache en effet un homme avec une volonté, des idéaux et des ambitions...
L'urbanisme, conception plus moderne de la cité, envisage plutôt l'évolution du tissu urbain dans sa complexité. Il ne s'agit
plus seulement d'une architecture d'apparat, mais d'intégrer les habitants à l'espace urbain, afin de l'améliorer et de le
rendre plus agréable. L'équipement et l'aménagement deviennent des priorités. On ne se contente plus de parer la ville, on
veut la rendre habitable et confortable.
Dans Dédale (1993), Gisèle et Luc Meichler s'interrogent sur ce vers quoi tendent ces deux disciplines, l'architecture et l'urbanisme.
A travers l'utilisation de nombreux extraits de films mythiques, présentant une vision fantastique de la ville et alternant
avec des images d'éléments urbains contemporains, les réalisateurs s'interrogent sur l'avenir des villes.
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Des Jardins de la licorne (2002) à Sur les toits de Paris (2002), les films produits par le Forum des images proposent autant d'occasions de découvrir les grands chantiers de la capitale,
ainsi que le quotidien de ses habitants ou des lieux insolites. Plusieurs films cités dans ce parcours thématique font partie
de cette mémoire audiovisuelle de Paris que le Forum des images constitue depuis plus de vingt ans.
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L'eau est le moteur essentiel de ces multiples projets : aqueducs et ponts sont construits pour faciliter le transport des
marchandises et l'alimentation en eau des habitants. Z'aqueducs (1986) retrace la découverte de l'un d'eux, à l'occasion de travaux d'aménagement du quartier Denfert Montsouris.
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En 508, Clovis choisit Lutèce comme "siège de son royaume". Les Mérovingiens n'ont alors qu'une ambition : transformer la ville en capitale. C'est ainsi que Lutèce deviendra Paris,
le sanctuaire du royaume mérovingien. Peu de vestiges de cette époque sont encore visibles. Chaque découverte est donc un
grand moment, suivi de près par les archéologues. La voix de Michael Lonsdale retrace l'édifiante histoire d'une de ces découvertes,
celle d'une nécropole située sous l'actuelle place Baudoyer (Concessions à perpétuité, 1997).
Pendant le règne des Carolingiens, c'est surtout l'île de la Cité qui va se développer, puisqu'elle abrite le palais des
rois. Des édifices religieux, notamment les abbayes de Sainte-Geneviève et de Saint-Germain-des-Prés, sont également construits
: ils constituent le principal tissu urbain de la ville.
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Le palais de la Cité sera ensuite embelli par Saint Louis et Philippe le Bel, dont les règnes marquent l'apogée de l'art gothique.
S'il est bien une image représentative de cette période, c'est celle de la cathédrale, personnage principal du film de Jean
Delannoy de 1956, Notre-Dame de Paris, adapté du célèbre roman de Victor Hugo. Georges Franju l'a également filmée sous toutes ses coutures (Notre-Dame cathédrale de Paris, 1956), tandis que Marcel Boudou s'est intéressé à sa crypte archéologique (Mémoire insulaire, 1984).
Paris à la fin du Moyen Age est une capitale riche, à tous points de vue. Economiquement, elle est un port à la position stratégique
enviable ; intellectuellement, elle est reconnue pour l'efficacité de ses universités. Elle est surtout une ville au patrimoine
architectural immense : églises, palais, tours et donjons, autant de richesses urbaines qui la distinguent de beaucoup de
capitales du monde occidental.
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La fin de la guerre de Cent Ans redonne à Paris un rôle de premier plan. Les Valois croient en l'urbanisme et à ses effets
positifs sur la politique. Paris est embelli à l'ouest : des faubourgs sont percés et la ville intra-muros se densifie. On
doit aussi aux Valois le début de la construction du Pont-Neuf en 1578. Jack Sanger revient sur l'histoire du plus vieux pont
de Paris dans Autour du Pont-Neuf (1965).
Le Louvre devient le centre symbolique du pouvoir, grâce à ses bâtiments monumentaux et à son implantation. Son histoire
est détaillée, une nouvelle fois par Jack Sanger, dans Le palais du Louvre (1971). Dans La reine Margot (1994), Patrice Chéreau a mis en scène ce formidable palais, à un moment où la ville s'apprête à vivre une des parties les
plus sombres de son histoire.
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Henri IV, surnommé le Vert-Galant, conçoit l'architecture comme une parure, symbole de sa puissance. Différentes places sont
construites sous son règne, notamment la place Royale, appelée aujourd'hui place des Vosges (La place des Vosges, 1965). L'usage de la pierre de taille et de la brique pour les murs donnent à cette architecture Renaissance un style noble
et sobre. Le Louvre et les Tuileries sont embellis, augmentant le contraste entre l'ouest et l'est parisiens.
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Le Paris de Louis XIII est reconstitué avec force décors dans plusieurs films de cape et d'épée, notamment Les trois mousquetaires d'André Hunebelle (1953) et Cyrano et d'Artagnan d'Abel Gance. Plus didactique, le documentaire Entre rue et jardin (1985) propose un panorama de l'évolution architecturale des habitations urbaines du XVe au XVIIe siècles.
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La conscience de la ville comme organisme réglé et ordonné s'affirme à partir du règne de Louis XIV. Les multiples guerres
qu'a connues le royaume ont repoussé le danger aux frontières. Paris est une ville libérée et ouverte. En 1671, est créée
l'Académie d'architecture qui définit précisément le goût français : une architecture de plus en plus sévère, s'exprimant
par la simplicité des façades et la symétrie des proportions.
Les principaux aménagements de Paris se situent au Louvre, aux Invalides, à la manufacture des Gobelins et place Vendôme,
dont l'histoire est détaillée par Jack Sanger (La place Vendôme, 1965). Le dôme des Invalides, débuté par Libéral Bruant, est achevé par Jules Hardouin-Mansart, célèbre architecte à qui
le documentaire d'André Gillet Hardouin Mansart (1953) est consacré. Malgré l'absence du roi, son intendant Colbert continue à nourrir de grands projets pour la ville marqués
par la lutte contre l'insalubrité : on élargit des rues et construit des fontaines et des quais.
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Dans sa conception d'ensemble, Versailles reflète le désir du souverain, comme l'évoque Le pouvoir et la pierre (1990). Jamais encore un roi ne s'était investi de cette manière dans une politique d'urbanisme et dans ce souci constant
de grandeur et de somptuosité. L'architecture joue un rôle politique de première portée : elle est destinée à démontrer le
pouvoir de la monarchie absolue de droit divin, incarnée par le symbole solaire. Plusieurs films rappellent cette époque de
grandeur et d'excès, notamment Le roi Soleil (1958) de Jean Vidal, Prix spécial du jury au Festival de Venise, La vie au temps du roi Soleil (1980) d'Olivier Gérard et le grinçant Si Versailles m'était conté (1953) de Sacha Guitry.
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Paris redevient la capitale du royaume à la mort de Louis XIV en 1715. La cour quitte Versailles pour rejoindre les Tuileries,
réaménagées pour la venue du nouveau roi, Louis XV, alors âgé de cinq ans. Le duc d'Orléans est investi de la régence et prend
les commandes de la capitale, bien décidé à donner à Paris une revanche sur Versailles. Cependant, même si de nombreux projets
d'aménagement et d'urbanisation sont prévus, ils ne restent qu'à un stade de conception. Le centre médiéval de la ville, que
l'on peut distinguer dans les décors du film Cartouche (1962) de Philippe de Broca, demeure inchangé : la monarchie n'a ni l'envie ni les moyens de se lancer dans un projet de
restauration des lieux.
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L'œuvre urbanistique de la Régence est donc finalement assez pauvre. Il s'agit essentiellement de réaménagements et de restaurations
ponctuelles, sans grande implication du roi. Les rues restent sales et tortueuses, même si un quartier comme le Marais est
fréquenté par la haute bourgeoisie et la noblesse. C'est d'ailleurs dans ce quartier que vit le fiéleux Gonzague, interprété
avec brio par Fabrice Luchini dans Le bossu (1997).
La plus grande transformation de Paris est due aux initiatives privées. En effet, Paris étend son parc immobilier, du fait
de l'installation progressive des bourgeois au cœur de la ville, et l'habitat se transforme. Les immeubles à plusieurs étages
se multiplient et donnent à Paris un visage plus moderne et raisonné, correspondant parfaitement aux idées des Lumières.
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On considère généralement que l'architecture de Paris a peu évolué sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI. Ce sont surtout
les autres villes du royaume qui ont connu un nouveau souffle, notamment les ports de l'Atlantique comme Nantes et Bordeaux.
Cependant, malgré l'importance des problèmes financiers, les projets ne font aucunement défaut. Le XVIIIe siècle en France
sera celui d'une nouvelle architecture publique et monumentale, marquée par les idées de progrès et de modernité des grands
philosophes des Lumières.
L'évolution architecturale est dominée par le style Louis XV jusqu'aux années 1770. On doit à l'architecte Ange-Jacques Gabriel
la réalisation d'une des plus belles places de Paris, où se trouve aujourd'hui la Concorde. Bordée de deux palais, elle incarne
fidèlement le goût monumental de l'époque. Autre réalisation, et non des moindres, le réaménagement à partir de 1763 des Champs-Elysées
et la construction de la célèbre Ecole militaire, racontée par Jack Sanger dans un des numéros de ses Histoires de Paris (L'Ecole militaire, 1967).
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Le règne de Louis XV présente un style harmonieux et rigoureux, qui ne concerne toutefois qu'une partie infime de la capitale.
Le vieux centre est à l'agonie et montre un visage de plus en plus décrépi.
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De grandes réalisations toujours marquées par l'influence antique, telles que l'Ecole de chirurgie en 1775, sont toutefois
accomplies. L'urbanisme entre progressivement dans le débat public, monopolisé par les écrivains et les architectes multipliant
projets et innovations. Louis XVI semble tourné vers d'autres priorités, accaparé par les difficultés financières de l'Etat.
Il réside à Versailles, ce qui le coupe de la réalité parisienne, une des causes certaines des prochains événements. Cette
ignorance des difficultés du peuple est notamment évoquée par Patrice Leconte dans Ridicule (1996) où la cour résidant à Versailles est plus préoccupée par les jeux de mots que par la misère environnante.
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Les événements révolutionnaires redonnent à Paris le rôle de capitale politique qui était détenu de nouveau par Versailles.
Investi par les assemblées révolutionnaires, Paris semble en effet revivre après la chute de l'Ancien Régime, malgré les nombreuses
destructions qui l'ont affecté. Si des édifices sont rayés de la carte (notamment les couvents de Saint-Germain-des-Prés et
des Cordeliers), d'autres lieux entrent sur le devant de la scène, comme le café Le Procope, qui se trouve encore aujourd'hui rue de l'Ancienne-Comédie.
Les révolutionnaires n'ont presque pas construit à Paris, excepté le chantier destiné à faire de l'église Sainte-Geneviève
le "Panthéon" français consacré à la mémoire des grands hommes qui auront servi la patrie. Des projets naissent pourtant des idées des
intellectuels patriotes, comme le "Plan des artistes" de 1796. L'administration est accaparée par les luttes intestines et le danger soulevé par les souverains étrangers : aucune
réalisation concrète ne verra finalement le jour.
Plusieurs films restitue l'ambiance de cette époque. Dans Valmy (1967), Jean Chérasse et Abel Gance retrace les événements de la Révolution, à partir de lieux emblématiques comme la Bastille,
les Tuileries ou le Procope. Très différent dans sa forme et dans son fond, L'Anglaise et le duc (2001) d'Eric Rohmer relate également de manière remarquable le Paris de l'époque en faisant évoluer les personnages sur
fond de toiles peintes.
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Paris connaît un nouveau souffle lorsque Napoléon Bonaparte s'empare du pouvoir le 9 novembre 1799, événement sur lequel revient
rapidement Sacha Guitry dans Napoléon (1954). L'empereur envisage la capitale à la hauteur de son pouvoir et de l'étendue de son empire, il la conçoit comme une
nouvelle Rome ou une nouvelle Athènes. Ses deux conseillers, Jean-Antoine Chaptal et Pierre Fontaine, réenvisagent la ville
sous de nouveaux angles.
L'ampleur de l'œuvre architecturale du Premier Empire est évidente, même si des guerres ruineuses n'ont pas permis d'achever
tous les projets nés à l'époque. Parmi les plus importantes réalisations, la rue de Rivoli se distingue par son originalité
et son innovation. Aménagée d'abord jusqu'au Palais Royal, cette promenade urbaine inspirée du goût anglais sera ouverte ensuite
sur les Tuileries.
Le célèbre feuilleton Vidocq (1967) plonge le spectateur dans le Paris de cette époque, restituant en particulier l'ambiance des quartiers populaires.
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Les principales transformations de la capitale résident dans des réalisations d'ordre pratique, prenant le pas sur l'urbanisme
d'apparat. Des marchés (Saint-Germain, Blancs-Manteaux et les Halles), des abattoirs et, enfin, des égouts longs de dix kilomètres
sont construits. Le Père-Lachaise, Montmartre et Montparnasse, les trois grands cimetières créés à la Révolution, sont aménagés.
La circulation est améliorée grâce à de nouveaux ponts, notamment la passerelle des Arts, première construction métallique
réalisée en 1803. Sur le plan de l'approvisionnement en eau, de grandes fontaines publiques sont érigées (Châtelet) et le
canal de l'Ourcq est percé : autant de projets salvateurs pour la ville expliqués par Jack Sanger dans Fontaines et bassins (1973) et par Claude Girard et Ronan Harel dans Au fil de l'Ourcq (1994).
Paris, "première capitale de l'univers" selon Napoléon, montre un visage orgueilleux au début du XIXe siècle. La chute de l'Empire en 1814 lui donnera une nouvelle
apparence.
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Dans la première moitié du XIXe siècle, Paris apparaît comme une ville au réseau urbain dense et confus, sans véritable structure.
Les Parisiens s'indignent des embarras de la ville, de l'étroitesse de sa chaussée et de l'insalubrité de certains quartiers
centraux. Balzac compare la capitale à un "cloaque" et à un "bourbier", les médecins dénoncent le manque d'hygiène et ses conséquences désastreuses sur la santé des habitants. Dans le cadre de
l'émission Cent ans de vie sociale à Paris, Philippe Prince propose un tableau de la vie à cette époque, intitulé Paris au temps de Balzac (1978).
Du fait du pouvoir d'attraction exercé par la capitale, la population a plus que doublé dans les premières années du siècle.
Paris est une ville industrieuse, elle embauche. Des ouvriers viennent de toute la France pour trouver du travail. Les premières
vagues d'immigration se font sentir. Dans les années 1840, il est déjà difficile de cerner les limites de certains quartiers
de Paris. Dès lors, s'annonce l'annexion de la banlieue proche qui, en 1860, entraînera un agrandissement considérable de
la capitale.
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Dans un même souci urbanistique, la hauteur des maisons est réglementée et on impose aux architectes d'obtenir une autorisation
avant de se lancer dans de nouveaux projets. Ces mesures sont complétées par des obligations touchant la voie publique : on
interdit aux Parisiens de déposer des ordures ou des objets sur les trottoirs, de sorte à faciliter le passage des piétons.
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C'est surtout à l'ouest et au nord de la capitale qu'ont lieu les plus importantes transformations. L'administration perce
des rues, crée des places et construit des bâtiments à usage privatif ou public. Ainsi naissent les quartiers Poissonnière
et Saint-Georges au nord et, plus à l'ouest, la Nouvelle-Athènes et le quartier François-Ier. Le préfet Rambuteau s'active
à élargir deux grands axes de la capitale : le boulevard de la Bastille et celui de la Madeleine. Une artère conséquente,
qui deviendra la rue Rambuteau, est également percée dans le Marais.
C'est à cette époque, vers 1830, que naît l'amour de Garance et du mime Deburau dans les décors du boulevard du Temple, reconstitué
avec une grande grâce par Alexandre Trauner dans Les enfants du paradis (1945).
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Nommé préfet de la Seine en 1853, le baron Georges-Eugène Haussmann travaillera au service du Second Empire et de Napoléon
III pendant dix-sept ans. Tout au long de ces années, Haussmann suit les désirs et les instructions d'un empereur marqué par
un exil à Londres, tout en conservant son attachement personnel à certaines valeurs comme l'ordre, la cohérence et la simplicité
esthétique. Il tente d'apporter des solutions aux problèmes causés depuis longtemps par l'insalubrité, la surpopulation et
les soulèvements populaires. On comprend donc que les quartiers aux multiples rues, là où d'ailleurs pullullent les barricades,
sont visés par ses idées urbanistiques.
Roland-Bernard retrace la carrière de ce "ministre" de la ville dans Le baron Haussmann (1970), tandis que Jean Douchet présente plus spécifiquement les aménagements qu'il a effectués à l'aide de peintures, de
gravures et de plans de l'époque dans Haussmann et l'haussmanisation (1986).
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Une grande importance est également donnée au confort de la ville. Le mobilier urbain se développe sous la forme de lampadaires,
de fontaines et de bancs publics. D'un point de vue plus concret, une des œuvres les plus importantes du préfet reste l'alimentation
de Paris en eau de source. La construction d'aqueducs de dérivation, de réservoirs d'eau et de canalisations en sous-sol (égouts,
conduites d'eau et de gaz) permettent de tripler la capacité d'approvisionnement. Evidemment moins apparentes que les œuvres
en surface, ces réalisations sont pourtant la marque d'un pas définitif vers la modernité.
Paris, modelée par les mains d'Haussmann, devient ainsi une ville moderne, embellie et admirée. Ce nouveau visage de la capitale
est visible dans Paris au temps de Zola 1851-1878 (1978), deuxième épisode de l'émission Cent ans de vie sociale à Paris, ainsi que dans Paris, roman d'une ville (1991), qui pose un regard inhabituel sur l'architecture et l'urbanisme de la capitale.
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A la fin du mois de mai 1871, la paix et l'ordre règnent à nouveau dans la capitale. La ville doit maintenant panser ses plaies.
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Paris parvient assez rapidement à se relever de ses ruines. La ville expie les "péchés de la Commune" en lançant le chantier de la basilique du Sacré-Cœur, monument mythique de Montmartre surlequel revient Jack Sanger (Le Sacré-Cœur, 1967). Si la plupart des projets haussmaniens lancés vingt ans plus tôt sont réalisés, certains restent encore à terminer.
Dès 1878, la nouvelle exposition universelle permet l'achèvement du boulevard Saint-Germain et de l'avenue de l'Opéra.
La veille du XXe siècle représente une période d'intense construction pour la capitale. L'habitat devient une priorité. A
partir de 1870, l'immeuble parisien est appelé "maison de rapport", avec ses cinq étages, sa façade plate et sa décoration d'inspiration gréco-romaine. Ce type de bâtiment est caractéristique
de l'habitat bourgeois parisien des grandes avenues, comme celle de l'Opéra. La transition vers "l'immeuble 1900", qui se distingue notamment par sa décoration géométrique et sa porte en fer, se fait peu après, vers 1895.
A cette époque, continue également la construction de plusieurs grands magasins, dont le premier, le Bon Marché, est conçu en 1852 par l'architecte Louis-Charles Boileau assisté de Gustave Eiffel. Le Tout-Paris
se pressera désormais dans ces temples de la consommation, au grand désespoir de Baudu, vieux marchand drapier qui voit sa
clientèle déserter sa boutique (Au bonheur des dames, 1943).
Les frères Lumière filment ce Paris à la fois touristique et populaire dès 1896, lorsque la cinématographie naissante devient
le témoin des évolutions de la ville (Paris et ses environs, 1896-1899).
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Les constructions métalliques pullullent dans la ville. L'exemple le plus frappant reste la gare du Nord, dont la charpente
du hall est exclusivement faite de verre et de fer. Jacques Krier évoque ce mouvement original en présentant divers lieux
de la capitale dans L'âge d'or du fer (1995). Paris devient de plus en plus cette ville moderne, au visage connu de tous.
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Au début du XXe siècle, Paris s'affirme comme une place financière et commerciale de première importance, en même temps que
sa population continue à croître. L'Exposition universelle de 1900, telle qu'elle est filmée par les frères Lumière (L'Exposition universelle, 1900) ou par Thomas Edison (L'Exposition de 1900 à Paris), est révélatrice du nouveau visage de la capitale durant cette "Belle Epoque". Plus de cinquante millions de visiteurs se rendent à cette Exposition, où l'architecture moderne, la foi en la science et
les idées novatrices en matière artistique se disputent la vedette.
La multiplication des loisirs donne à la capitale une réputation internationale. Les "caf' conc" et les cabarets, comme le fameux Moulin-Rouge dont s'imprègne Jean Renoir pour réaliser French cancan (1954), se multiplient. En 1913, est inauguré le théâtre des Champs-Elysées construit par Auguste Perret (Auguste Perret, 1983), tandis que les salles Gaveau et Pleyel ne désemplissent pas. Les salles de cinéma se développent également, comme
l'explique le documentaire Du "salon indien" au multiplexe (1995).
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Sous la direction de Fulgence Bienvenüe, à qui P.A. Picton consacre un portrait intitulé Le père métro Fulgence Bienvenüe (1975), la plus grande partie du réseau est construite avant les années trente. La mise en place progressive de nouvelles
lignes modifiera et facilitera ensuite profondément la vie quotidienne des Parisiens. En fait, c'est une seconde ville absolument
indispensable à la première qui se développe en sous-sol et devient un décor de cinéma privilégié, comme en témoigne Roger-Henri
Guerrand à travers un parcours thématique consacré à l'image du métro (Le métro : une figure cinématographique emblématique de Paris).
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Les façades des immeubles et l'entourage des portes s'ornent d'une flore stylisée, une nouvelle forme de mobilier urbain se
développe également : c'est la naissance de l'art nouveau, dont le fondateur est Hector Guimard, connu surtout pour les décorations
des stations de métro et du Castel Béranger, maison de rapport de la rue La Fontaine. Pascal Kané consacre un documentaire
à cet architecte décorateur plein de talent, dans lequel on peut voir ses principales réalisations parisiennes (Hector Guimard, 1992).
En 1967, dans Le modern style à Paris, Georges Franju partira à la recherche des traces laissées par ce style caractéristique des premières années du XXe siècle
dans les rues de la capitale,notamment de ses quartiers populaires.
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La Première Guerre mondiale vient mettre un frein aux projets en cours. Cette guerre, que l'on avait pensée courte et glorieuse,
durera en fait quatre ans et laissera le pays exsangue. De mars à août 1918, Paris subit quelques dommages. Des obus tombent
près de l'Ecole des mines, boulevards Saint-Germain et Saint-Michel, et en particulier sur la voûte de l'église Saint-Gervais.
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L'architecture monumentale n'est pas en reste puisque les années trente voient la construction de nouvelles portes (Saint-Cloud,
Dorée), du palais de Tokyo et du musée des Arts africain et océanien (musée des Colonies). En 1937, le palais de Chaillot,
qui remplace celui du Trocadéro, sert de toile de fond à la nouvelle Exposition universelle, évoquée dans un film anonyme
(Exposition de 1937, 1937) et par les actualités Gaumont (Architecture et urbanisme à Paris à travers les actualités Gaumont 1932-1942).
Robert Mallet-Stevens conçoit de son côté l'espace urbain comme un décor d'avant-garde, où s'imbriquent les volumes. Inaugurée
en 1927, la rue portant son nom, située dans le 16e arrondissement, regroupe plusieurs hôtels particuliers et une maison de
gardien, qui deviendront le manifeste de la cité moderne. Pierre Chenal consacre une partie de son film Architectures d'aujourd'hui (1931) à cet artiste novateur et à son homologue Le Corbusier.
Les cinéastes de l'époque se tournent vers l'architecture pour la filmer et la glorifier : c'est le cas de Pierre Chenal (Bâtir, 1931) et de Jean Epstein (Les bâtisseurs, 1938).
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Les fortifications entourant la capitale sont rasées à partir de 1920 pour laisser place à la construction d'habitations à
bon marché (HBM), comme l'explique le documentaire Au bord de Paris (1996). La construction de ces immeubles permet de résoudre en partie la crise du logement, très importante après la guerre.
Elle s'est accompagnée de nombreuses créations d'équipements sociaux : crèches, dispensaires, salles de sport, etc. Cette
nouvelle ceinture urbaine marque l'avènement d'un nouveau style de vie et d'organisation sociale.
Les années entre les deux guerres voient également naître le développement d'un "monde pavillonnaire". Face à une demande excédentaire et à des loyers bloqués, les lotisseurs construisent à moindre prix des maisons souvent
médiocres en banlieue proche, que les Parisiens s'arrachent, faute de choix. Dès 1934, le gouvernement est obligé de suspendre
la plus grande partie des crédits destinés à la construction. L'effondrement des loyers dissuade les propriétaires de louer
leurs appartements : le problème du logement, à la veille de la Seconde Guerre, est dans une impasse.
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Pendant l'Occupation, la ville, comme on peut le voir au cinéma, vit la nuit et retient son souffle le jour. Le marché noir
se fait dans les ruelles sombres (La traversée de Paris, 1956), les théâtres abritent des réfugiés (Le dernier métro, 1980) et on s'enfuit par les égouts (La grande vadrouille, 1966).
A la fin de la guerre, le Paris intra-muros est finalement peu détruit. Pourtant, Paris restera de longues années une capitale
sale et en retard sur ses voisines européennes.
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Peu de crédits sont accordés aux problèmes d'urbanisme de la capitale, en raison du poids que font peser sur l'économie française
les besoins nécessaires à la reconstruction des infrastructures, des industries et des villes dévastées. La population parisienne
augmente cependant de 50 000 personnes par an, alors que la population existante est déjà très mal logée et que beaucoup d'immeubles
insalubres sont laissés à l'abandon. Eli Lotar et Jacques Prévert s'associent pour dénoncer avec véhémence les conditions
de vie déplorables des habitants de la banlieue, en l'occurence ceux d'Aubervilliers, dans un documentaire plein de poésie
(Aubervilliers, 1945).
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Une telle crise du logement incite les jeunes, fuyant les chambres de bonne exiguës ou les appartements de leurs parents où
ils devaient encore vivre, à sortir dans les lieux publics. C'est alors l'apogée des cafés de Saint-Germain, de ses caves
et des idées novatrices qui pouvaient fleurir à l'époque. Une atmosphère qui est très bien retranscrite dans le documentaire
de Jacques Baratier Le désordre a vingt ans (1966), relatant l'ambiance du quartier après la guerre.
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Les documentaires Des logis et des hommes (1958) et La crise du logement (1956) du réalisateur Jean Dewever dénoncent avec virulence des conditions de vie déplorables et cette crise évidente du
logement, l'une des plus graves d'Europe.
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Dans l'urgence, des logements économiques, dits LOGECOS, sont créés, essentiellement en banlieue. C'est la fameuse politique
des grands ensembles (un grand ensemble correspondant à cinq cents logements), qui s'inscrit dès 1958 dans le programme des ZUP (zones à urbaniser
en priorité). En 1969, on compte environ une douzaine de ZUP et une centaine de grands ensembles : les progrès sont donc gigantesques,
même si les premières faiblesses du système sont déjà apparentes. On critique l'isolement de ces structures, où la population
se sent enclavée, repliée sur elle-même. Ce point de vue est celui de certains habitants de la cité des Courtillères à Pantin,
interviewés bien des années plus tard pour le documentaire 33, parc des Courtillières (1997). De leur côté, les architectes défendent l'idée d'une "ville civilisée", où les hommes vivraient en parfaite communion avec l'architecture de leur habitation.
Le documentaire d'Agnès Denis et Mehdi Lallaoui Du bidonville aux HLM (1993) retrace l'évolution de l'habitat social en banlieue parisienne, de l'après-guerre à nos jours. Ponctués de témoignages
et accompagnés d'un commentaire retraçant le passage progressif des bidonvilles aux HLM, de nombreux documents d'archives
rappellent l'ampleur de la pénurie de logements dans les années 1950, le rôle de l'abbé Pierre dans la prise de conscience
du problème des sans-abris et illustrent les différents programmes d'urbanisation qui se sont succédés.
La banlieue proche de Paris arbore un visage qui lui est désormais bien connu, celui de terrains couverts de tours immenses
assemblées les unes aux autres, telles qu'on peut les voir dans la banlieue nord, nord-est et sud-est de Paris.
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Pendant les années soixante, l'Etat cherche à redorer le blason de Saint-Germain-des-Prés : des immeubles sont restaurés,
les rues assainies et désenclavées. Les cafés s'y multiplient et les magasins de luxe s'y installent. Jean Douchet retranscrit
l'atmosphère de ce quartier en vogue depuis la fin de la guerre dans un sketch du film Paris vu par... (1965), qui marque l'apogée de la Nouvelle Vague.
Le rénovation du Marais doit beaucoup à André Malraux, alors ministre de la Culture. La loi de 1962 concernant la sauvegarde
du patrimoine français lance l'Etat dans une politique de restauration des bâtiments historiques. Le Marais est totalement
concerné par ce projet en raison de ses nombreux hôtels particuliers, datant pour la plupart du XVIe siècle. Comme à Saint-Germain-des-Prés,
des boutiques de luxe et des restaurants ouvrent, leurs promoteurs comprenant que ce quartier devient un pôle touristique.
Le documentaire Le Marais aujourd'hui (1968), réalisé à cette époque dans le cadre du célèbre magazine Dim Dam Dom, propose une promenade nostalgique au coeur de ce quartier.
Le quartier des Halles est également au centre des préoccupations urbanistiques de l'époque. Depuis 1840, le marché central pose un problème aux
gouvernements qui n'osent prendre une décision. Si plusieurs projets ont déjà été émis, aucun n'a trouvé de réél écho. On
considère cependant qu'une décision doit être prise. Il est alors décidé que le marché sera transféré à Rungis et les abattoirs
à La Villette. A la fin des années soixante, un projet est retenu pour la construction d'un centre commercial en souterrain
et d'un jardin en surface. Les Halles constitueront aussi un des nœuds de transport les plus importants de la capitale. L'émission
télévisée Le ventre de Paris (1965), réalisée peu de temps avant le déménagement des Halles, présente successivement les projets de construction des halles
à Rungis, des abattoirs à La Villette et de rénovation du 1er arrondissement.
Les années soixante sont aussi des années décisives pour les quartiers "périphériques". Une grande opération d'urbanisme est engagée à Montparnasse, où la vieille gare est détruite et remplacée par une immense
tour de deux cents mètres en 1967. Le documentaire Opération Maine Montparnasse (1966), produit par la SNCF, revient sur les principaux aménagements du quartier. La place d'Italie est également rénovée
: des tours immenses sont construites pour contenir des logements.
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Plus récemment, Richard Copans a aussi consacré un de ses films à ce boulevard circulaire. A propos de Paris périph (2004), il note : "Raconter le périphérique c’est d’abord raconter l'histoire de l’enceinte militaire construite sur l’initiative de Thiers en
1840, cette enceinte de 400m de large qui fait le tour de Paris. C’est raconter les fortifs et la zone, les HBM de 1924 et
les HLM Lafay de 1953.Enfin la construction du périph entre 1959 et 1973.C’est raconter ce no man’s land qui va désormais séparer Paris de sa banlieue.Il était fait pour la guerre
; c’est devenu un lieu de promenade, une ceinture de logements sociaux et enfin une voie majeure de circulation.Une frontière,
une limite, une enceinte, le dessin d’une ville finie."
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Au début des années soixante, les lignes de transport en commun s'arrêtent encore presque toutes aux portes de la capitale
et les communes de banlieue sont mal reliées à Paris et entre elles. Une amélioration du réseau de transports devient nécessaire.
En 1961, on décide de la construction d'un Réseau Express Régional (RER), dont le premier tronçon est ouvert en 1969. Le film
Station Nation (1969), réalisé pour la RATP, retrace les étapes techniques de la construction de cette station située à l'est de Paris.
Répondant à une demande croisssante du tourisme de masse, l'aéroport international d'Orly est également modernisé à cette
époque, tandis que le chantier de celui de Roissy est lancé. Plusieurs films de commande rappellent l'ampleur des travaux
de ces aéroports, dont Orly 1964-66. Construction de la tour de contrôle (1966) et Les chantiers de Roissy en France (1971), qui détaille lesimages du terrassement, du drainage deseaux et de la construction de l'ensembledu complexe.
Autre projet gigantesque, celui de la création des "villes nouvelles", à l'image des New Towns anglaises. Les urbanistes français veulent des villes contenant une grande diversité de fonctions,
d'emplois et de qualifications. Elles sont imaginées grandes, avec un centre puissant et attirant. Cinq villes sont construites
: Evry, Cergy, Melun, Saint-Quentin et Marne-la-Vallée. A travers une émission en trois parties, coproduite par France 3 Ile-de-France,
Mehdi Lallaoui évoque la création de ces nouvelles agglomérations (Voyage en villes nouvelles, 1995).
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La priorité est notamment donnée à la réhabilitation de bâtiments anciens, comme la gare d'Orsay qui sera transformée en musée
du XIXe siècle (La gare dans le musée 1979-1987, 1987). Le Centre Georges-Pompidou, oeuvre des architectes Renzo Piano et Richard Rogers commencée dans les années soixante,
est inauguré en 1977. Vingt ans après, Richard Copans retracera les différentes étapes de sa construction dans Le Centre Georges-Pompidou (1997). A proximité, le chantier du quartier des Halles prend de l'ampleur. Il sera suivi de près, de 1971 à 1984, par Joseph
Morder (La construction des Halles, 1984). La fiction présente également des images de ce vaste chantier, en particulier La femme de Jean (1974) de Yannick Bellon.
Ces transformations s'inscrivent dans un contexte de spéculation qui chasse de nombreux Parisiens de leurs logements. Véritable
appel à la révolte, le documentaire militant de Marie-Geneviève Ripeau et Liliane Korb Histoire d'un crime (1977) est un témoignage desmouvements de rejet, à la fin desannées soixante-dix, de l'évolution de lacapitale.
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Autre avancée en terme de politique urbaine, le rétablissement de la fonction de maire de Paris, qui avait disparu depuis
1800. La ville restait en effet soumise à une forte tutelle de l'Etat. L'élection d'un maire unique est une réforme de grande
importance. La région Ile-de-France est également créée en 1976 afin de répondre aux problèmes que pourrait négliger un maire
trop préoccupé par le Paris intra-muros. Les élections de 1977 sont remportées par Jacques Chirac, nouveau maire de Paris.
De l'autre côté du périphérique, les premières tours du quartier de La Défense, qui deviendra le Manhattan parisien, sont
construites. Le but principal est d'installer des bureaux et de prolonger l'axe des Champs-Elysées qui s'étend de la Bastille
à la porte Maillot. Plusieurs films produits par l'Etablissement pour l'aménagement de La Défense (EPAD), dont Défense 71, 100 ans après (1971) et Demain hier aujourd'hui (1979), évoquent l'évolution spectaculaire du quartier en quelques décennies.
Paris à la fin des années soixante-dix est une ville modernisée, dont les principaux quartiers ont été réhabilités. La politique
en banlieue reste toutefois plutôt timide. Le gouvernement ne cesse de revenir sur des décisions antérieures, surtout en ce
qui concerne le transport et le logement. Le film de Jean-Paul Desgoutte Souvenirs de banlieue (1979) décrit les conditions de vie au-delà du périphérique à cette époque. Les vues descités dortoirs et des moyens d'accès
àla capitale contribuent à décrire unmonde déshumanisé.
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Parmi les plus importants chantiers lancés à cette époque, la construction de l'opéra Bastille par Carlos Ott, décrite avec
minutie par Jean-François Roudot (L'opéra Bastille, 1990-91). Autre grand chantier, l'Institut du monde arabe, conçu notamment par l'architecte JeanNouvel, comprend une immense
façade vitrée orientée vers le sud, composée d'un système très ingénieux de diaphragmes tamisant la lumière, comme on peut
le voir dans Les diaphragmes de l'IMA (1987).
Aux portes de la ville, la Cité des sciences et de l'industrie construite à l'emplacement des anciens abattoirs de Paris vise
à rompre l'isolement du nord-est de la capitale. Dans le cadre de la série Faits d'architecture, le documentaire La Cité des sciences (1999) évoque les choix qui ont présidés à la réalisation du bâtiment et les techniques de construction utilisées. Egalement
excentré, le chantier de l'aménagement de La Défense en un quartier d'affaires prend forme peu à peu. La Grande Arche, imaginée
par l'architecte Johan-Otto Van Spreckelsen, sera finalisée pour l'année du bicentenaire de la Révolution française par Paul
Andreu. De nombreuses images des chantiers, des maquettes originales et du paysageenvironnant sont visibles dans La Grande Arche (1989).
Certaines réalisations passionnent l'opinion publique. Le Grand Louvre est ainsi marqué par un débat autour de la pyramide
conçue par Ieoh Ming Pei, un architecte américaind'origine chinoise dont Francis Warin dresse le portrait (Ieoh Ming Pei, 1986). La bataille de la Pyramide (1991) retrace cette histoire mouvementée. De même, l'immense chantier de la Bibliothèque nationale engendrera des discussions
passionnées, dont rend compte un film produit par le Forum des images (La Bibliothèque nationale de France, 1998).
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Même si les grands chantiers continuent d'embellir Paris, les problèmes soulevés par l'aménagement de certaines villes de
banlieue dans les années soixante deviennent criants de vérité, causant d'ailleurs de nombreux problèmes sociaux. La vétusté
des bâtiments, initialement construits pour un temps provisoire, se fait de plus en plus inquiétante. La question des destructions
des barres d'immeubles est de plus en plus présente dans les esprits. En 1986, dans la Cité des 4000 à la Courneuve, la barre
Debussy est détruite par implosion. Interviewés dans Notes pour Debussy (1987), les locataires évoquent leurs souvenirs, la vie de cette cité HLM depuis sa construction au début des années 1960,
la dégradation progressive des locaux et ses conséquences sociales. Nombreux sont les documentaires de la série Saga-cités à mettre également en avant les doutes de la population sur la nécessité de détruire des bâtiments qui représentent une partie
de leur passé.
Autre critique plus évidente, celle concernant l'isolement des banlieues et leur manque de confrontation avec les grandes
villes, comme on peut le voir à travers le regard de Mathieu Kassovitz qui réalise en 1995 le film de toute une génération
: La haine. Cette contestation vient remettre en cause la politique de logement décidée face à l'urgence de la situation des années
cinquante. Le manque de prise en compte des problèmes tels que l'isolement, la formation de ghettos ou la pénurie d'équipements
met en lumière un système désuet et inapproprié. De nombreux projets restent encore à inventer à Paris et au-delà de ses portes...
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Paris, histoire d'une ville, XIXe et XXe siècles, Bernard Marchand, Seuil, 1993, coll. Points Histoire
Paris, histoire d'une ville, Jean-Robert Pitte, Hachette, 1993
Histoire et dictionnaire de Paris, Alfred Fierro, Robert Laffont, 1996, coll. Bouquins
"Architecture, décor et cinéma", Guy Hennebelle (dir.), in CinémAction, Corlet/Télérama, 1995
"La ville au cinéma", Thierry Paquot (dir.), in Urbanisme, 2003
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Paris balades | |||||||
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février 2005
mise à jour 1 décembre 2008
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