Parcours
Du 1er au 20e arrondissement, des hauteurs de la tour Eiffel aux couloirs du métro, découvrez Paris à travers les films que
la "plus belle ville du monde" a inspirés.
|
|
|||||
|
|||||
|
|||||||
A la fois mystérieuse et inquiétante, envoûtante et poétique, la tour Eiffel devient la muse des cinéastes dès la fin du XIXe
siècle. Les opérateurs Lumière la filment à plusieurs reprises, notamment lors de l'Exposition universelle de 1900 (La tour Eiffel vue du Trocadéro) et profitent de son ascenseur pour réaliser l'un des premiers travellings obliques de l'histoire du cinéma (Panorama pendant l'ascension de la tour Eiffel, 1897-1898). René Clair s'installe aussi dans son ascenseur pour tourner La tour (1928), un documentaire à sa gloire qui deviendra un classique des années vingt.
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Symbole de l'architecture gothique, la cathédrale Notre-Dame-de-Paris trône au cœur de Paris, sur l'île de la Cité. Après
le succès du roman de Victor Hugo, le cinéma s'empare de son image : plusieurs adaptations de Notre-Dame de Paris seront tournées au cours du XXe siècle, dont celle, fastueuse, de Jean Delannoy qui offre à Anthony Quinn et à Gina Lollobrigida
l'occasion d'un grand numéro d'acteurs (Notre-Dame de Paris, 1956).
La cathédrale apparaît également en toile de fond de films aussi divers qu'Un drôle de paroissien (1963) de Jean-Pierre Mocky et La reine Margot (1994) de Patrice Chéreau. C'est enfin une figure récurrente du cinéma d'animation : sur ses tours, les deux pigeons de Bonjour Paris (1952) se déclarent leur flamme, tandis que, dans La tendresse du maudit (1980), une gargouille prend vie...
|
|
|||||||
Comme la tour Eiffel, la Seine fait partie aujourd'hui des clichés associés à Paris. Dans le reflet du fleuve, miroite l'histoire
de la capitale. Une histoire divisée entre rive droite et rive gauche, jalonnée de ponts et de berges pittoresques où les
blanchisseuses nettoyaient encore leur linge au début du XXe siècle (Paris en longeant la Seine, avant 1930).
Au cinéma, la Seine incarne souvent un lieu de rencontre (Tout le monde dit I love you, 1996), l'endroit du crime (Double assassinat dans la rue Morgue, 1932) ou celui de la dernière chance (Boudu sauvé des eaux, 1932). La poésie des lieux, le soir ou au petit matin, inspire aussi les réalisateurs comme Joris Ivens. Dans La Seine a rencontré Paris (1958), il saisit quelques bribes de la vie quotidienne des Parisiens et pose un regard tendre et amusé sur ceux que la Seine
attire tout particulièrement : enfants et amoureux.
|
|
|||||||
|
|
|||||||
La première ligne, qui relie la porte de Vincennes à la porte Maillot, est inaugurée en juillet 1900. Le réseau sera développé
ensuite par étapes, atteignant aujourd'hui plus de 170 kilomètres de tunnels et près de 300 stations. Le documentaire de Jacques
Tréfouel Métropolitain, un siècle de métro parisien (1999) retrace son histoire jusqu'à l'inauguration de Météor en 1999.
|
|
|||||||
|
|
|||||||
|
|
|||||||
|
|
|||||
|
|||||
|
|||||||
Non loin de là, le palais du Louvre trône, majestueux, au bord de la Seine. Plusieurs adaptations du fameux roman-feuilleton Belphégor ont fait circuler la rumeur qu'un fantôme hanterait le musée. Heureusement, l'inspecteur Ménardier mène l'enquête, ainsi
que le détective Chantecoq et un jeune journaliste, Bellegarde.
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Historiquement, le 2e arrondissement est un quartier industrieux aux activités assez diverses, puisqu'on y rencontre à la
fois des banques, des ateliers de confection et des restaurants, selon les rues et les boulevards fréquentés. Le quartier
de la Bourse constitue un des centres d'affaires les plus importants de la capitale, où les banques les plus puissantes de
France se sont installées. Romy Schneider, alias Emma Eckhert dans La banquière (1980), évolue au cœur de ces rues et de ces bâtiments prestigieux. Issue d'un milieu modeste, elle réussit, dans l'entre-deux-guerres,
une fulgurante ascension et se retrouve à la tête d'une banque et d'un journal financier spécialisés dans l'épargne populaire.
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Situé plus à l'est, à la limite entre les 3e et 11e arrondissements, le boulevard du Temple symbolise pour beaucoup de cinéphiles
le Paris populaire d'une époque révolue. C'est en effet cette artère, auparavant nommée boulevard du Crime, que Marcel Carné
et son décorateur de talent, Alexandre Trauner, ont reconstitué dans Les enfants du paradis (1945). Plus qu'un décor, c'est toute une atmosphère qui est recréée, notamment celle des pièces de théâtre itinérantes ou
des numéros d'artistes funambules.
Si on se dirige vers le sud, on atteint le musée Picasso, aménagé dans le superbe hôtel Salé. C'est là que le réalisateur
Eric Rohmer a filmé l'un de ses trois "rendez-vous parisiens" (Les rendez-vous de Paris, 1994). Le quartier du Marais n'est plus très loin, la rue des Francs-Bourgeois constituant la frontière imaginaire entre
les deux arrondissements.
|
|
|||||||
|
|
|||||||
A l'origine de ce quartier chargé d'histoire, se trouvaient des terres marécageuses qui furent défrichées au Moyen Age, d'où
le nom explicite de Marais. Les hôtels particuliers du quartier témoignent de l'architecture des XVIe et XVIIe siècles, que
l'on retrouve dans des films de cape et d'épée comme Le bossu (1997). Le Marais abrite toute une communauté juive, principalement installée dans la célèbre rue des Rosiers et rue du Roi-de-Sicile.
Marc Walter revient sur leur histoire dans Les rosiers du Marais (2000). Quelques pas plus loin, on découvre l'animation que le mouvement gay a su créer avec l'installation de boutiques
branchées, de restaurants et de bars, notamment rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie.
L'approche du quartier Saint-Paul change quelque peu la donne. Les rues sont aujourd'hui remplies de traiteurs et d'épiceries
fines, sans oublier les antiquaires du Village Saint-Paul que l'on retrouve dans L'histoire du garçon qui voulait qu'on l'embrasse (1993), deuxième long métrage de Philippe Harel. Enfin, en traversant la Seine depuis l'Hôtel de ville, on s'approche d'un
joyau de l'art gothique, la cathédrale Notre-Dame, immortalisée par plusieurs adaptations de l'œuvre de Victor Hugo (Notre-Dame de Paris).
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Pour le magazine Chroniques de France, Maurice Pialat a promené sa caméra dans les principaux lieux que fréquentent les étudiants. Son film, Quartier latin (1966), offre un témoignage de l'ambiance qui y régnait au début des années soixante. Aujourd'hui, si beaucoup de ruelles
anciennes sont envahies de restaurants et de magasins, c'est toujours un plaisir de se rendre dans l'une des innombrables
petites salles de cinéma de la rue des Ecoles ou de la rue Champollion, et de plonger dans la superbe piscine Pontoise, à
l'instar de Juliette Binoche dans Trois couleurs, bleu (1993).
Le jardin du Luxembourg, situé déjà dans le 6e arrondissement, apporte un peu de verdure au Quartier latin. C'est le lieu
idoine de bien des rendez-vous amoureux pour Jean-Luc Godard (Tous les garçons s'appellent Patrick, 1958) ou Manoel de Oliveira (La lettre, 1999).
|
|
|||||||
|
|
|||||||
"Il n'y a plus d'après à Saint-Germain-des-Prés..." chantait Juliette Gréco à l'époque où Saint-Germain incarnait ce petit vent de folie consécutif à la guerre. Le quartier
reste désormais lié à cette période relativement courte durant laquelle la rue Saint-Benoît, la rue du Four et une partie
du boulevard Saint-Germain constituaient des lieux d'avant-garde. Ecrivains, jeunes artistes et philosophes se retrouvaient
dans les caves du quartier afin de refaire le monde, sur fond de musique jazz. Habitué des lieux, Orson Welles a aussi flâné
dans ces rues, du club du Vieux-Colombier au café Le Flore, envoyé par le journal New York Herald Tribune (Saint-Germain-des-Prés, 1955).
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Le 7e arrondissement fait figure de vitrine du pouvoir en France : c'est dans ce quartier que se situent les principales institutions
de l'Etat, comme l'Assemblée Nationale et l'hôtel Matignon. Ces institutions sont entourées d'hôtels particuliers construits
par des aristocrates et des bourgeois, à une époque où ce milieu désertait le quartier du Marais. Autre emblème, la tour Eiffel,
du haut de laquelle les personnages de Petit à petit (1969), en visite dans le quartier, cherchent où se trouve Toulouse...
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Jean Seberg scandant "New York Herald Tribune !" le long des Champs-Elysées : voici une des scènes les plus représentatives du 8e arrondissement au cinéma. C'est sur cette
"plus belle avenue du monde" que se retrouvent en effet le voyou Michel Poicard (Jean-Paul Belmondo) et la jeune Américaine Patricia (Jean Seberg) pour
un rendez-vous amoureux dans A bout de souffle (1959), film-manifeste de la Nouvelle Vague. Les "Champs", tels qu'ils sont surnommés par les Parisiens, symbolisent Paris dans le monde entier. Cette avenue constitue l'axe principal
reliant le Louvre à La Défense, un lieu de divertissement et un centre du commerce de luxe.
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Le 9e arrondissement est révélateur des nombreux bouleversements qu'a connus Paris dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Monument emblématique du quartier, l'opéra Garnier attire le regard du promeneur par son architecture fastueuse. C'est ici
que le chef d'orchestre Stanislas (Louis de Funès) répète une composition d'Hector Berlioz avant d'aider malgré lui un aviateur
anglais à se sortir d'un mauvais pas (La grande vadrouille, 1966). La place de l'Opéra est entourée de nombreux boulevards caractéristiques de cette architecture dite "haussmanienne", avec ses enfilades de bâtiments et ses grands magasins, dont Julie Bertuccelli dépeint l'atmosphère dans Bienvenue aux grands magasins (1999).
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Le quartier des portes Saint-Denis et Saint-Martin, truffé de ruelles et de passages aussi pittoresques les uns que les autres,
est très animé de jour comme de nuit. C'est là, aux alentours de la station de métro Strasbourg-Saint-Denis, que Maurice Pialat
y tourne son premier film de fiction professionnel : Janine (1962). En longeant le boulevard Saint-Martin, la place de la République n'est plus très loin, à la limite des 3e et 11e
arrondissements. Louis Malle et son équipe y ont filmé les passants en essayant de les faire parler. Le résultat est ce documentaire
étonnant, Place de la République (1974), d'où se dégagent le quotidien de chacun, la solitude, la misère.
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Le quartier de la Bastille a vu se multiplier boutiques, cafés et restaurants depuis l'ouverture de l'opéra en 1989, dont
Jean-François Roudot a suivi de près le chantier (L'opéra Bastille, 1990-1991). C'est dans ce même quartier, quelques années plus tard, que l'héroïne de Chacun cherche son chat (1996) partira à la recherche de son petit animal de compagnie. A travers ce film malicieux, Cédric Klapisch réussit l'évocation
de ce quartier en pleine mutation, de plus en plus menacé par les enjeux financiers.
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Pourquoi ne pas débuter la visite du 12e arrondissement par le marché d'Aligre, un des marchés les moins chers et les plus
colorés de Paris ? Dupont Lajoie, interprété avec brio par Jean Carmet, travaille sur cette place (Dupont Lajoie, 1974). De là, on peut rejoindre le viaduc des Arts, avenue Daumesnil. Les anciennes voies ferrées reliant Bastille au bois
de Vincennes, évoquées dans Petite ceinture petite campagne (1996), ont été reverdies, nettoyées et restaurées en une "promenade plantée" pour les cyclistes et les piétons. Le bois de Vincennes est au bout de la promenade. Les "affreux" protagonistes du Père Noël est une ordure (1982) s'y réunissent pour distribuer des paquets cadeaux bien étranges aux lions et autres bêtes carnivores...
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Historiquement, le 13e arrondissement est un quartier ouvrier et populaire. Dans les années soixante-dix, les logements délabrés
datant du début du XXe siècle ont été détruits pour laisser place aux multiples tours caractéristiques du sud de la ville
et du quartier chinois. Le documentaire de Jacques Krier Rue du Moulin de la pointe, réalisé avant ces démolitions, offre un témoignage émouvant de la vie des habitants d'un îlot insalubre à la fin des années
cinquante.
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Situé à la frontière des 6e et 15e arrondissements, Montparnasse est un quartier incontournable dans l'histoire de la vie
artistique parisienne. La série Les heures chaudes de Montparnasse (1962-1981), devenue un classique du petit écran, rappelle l'ambiance qui y régnait au début du siècle, en évoquant les différents
peintres, sculpteurs, photographes et musiciens ayant animé le quartier.
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Proche du Front-de-Seine, le quartier de Grenelle inspire davantage les cinéastes. Louis Malle y tourne une scène de son premier
film, Ascenseur pour l'échafaud (1957) : c'est là que Jeanne Moreau sauve de justesse un couple de jeunes amoureux prêts à se suicider, car elle a besoin
de leur témoignage pour disculper son amant (Maurice Ronet). Une vingtaine d'années plus tard, Jean Eustache s'inspirera d'un
café de la Motte-Picquet pour imaginer sa Sale histoire (1978).
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Regroupant à l'origine trois communes (Auteuil, Passy et Chaillot), le 16e arrondissement est connu pour être le quartier
le plus chic et le plus résidentiel de Paris. Démarrons par le bois de Boulogne, la promenade mondaine de la Belle Epoque.
Près des cascades, Robert Bresson situe le début de l'idylle entre Jean et Agnès dans Les dames du bois de Boulogne (1945), magnifique adaptation de Jacques le fataliste. On ne saurait toutefois oublier que le bois connaît aussi une autre réalité, celle de la prostitution, que décrit André
Téchiné dans J'embrasse pas (1991).
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Le sympathique quartier des Batignolles, encore campagnard au XIXe siècle, est resté très populaire. Apprécié par François
Truffaut, l'ancien village des Batignolles est reconstitué dans L'enfant sauvage (1969). C'est là que le docteur Itard (François Truffaut) accueille Victor, un enfant sauvage trouvé dans l'Aveyron, et entreprend
son éducation. Jean-Pierre Léaud, dans Antoine et Colette (1962), habite dans les alentours, dans une petite chambre de bonne de la place Clichy, avant de déménager rue Lécluse. Pas
très loin, dans le charmant square des Batignolles, se donnent rendez-vous Lantier (Jean Gabin) et Séverine (Simone Simon)
dans La bête humaine de Jean Renoir (1938).
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Aux alentours de Barbès et de la Goutte d'or, le décor s'assombrit. A travers une intrigue socio-policière, Neige (1981) de Juliet Berto offre une description sans complaisance de ces quartiers où évoluent ses jeunes héros à la dérive.
Barbès, c'est aussi le souvenir inoubliable de la station de métro Barbès-Rochechouart reconstituée par Alexandre Trauner,
une nuit de février 1945 où rôde le Destin (Les portes de la nuit, 1946).
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Au sud du 19e arrondissement s'étend un parc célèbre, celui des Buttes-Chaumont. Faux paysage d'Etretat, jardin de Tivoli
ou grotte pyrénéenne : aucun détail "romantique" ne manque à ce parc aménagé à la fin du XIXe siècle. Camille (Agnès Jaoui) en propose une visite guidée dans On connaît la chanson (1997). A la frontière du 20e arrondissement, le quartier de la porte des Lilas a été immortalisé par le film de René Clair,
Porte des Lilas (1957), tourné dans les décors de Léon Barsacq et marqué par la présence de Georges Brassens.
|
|
|||||||
|
|
|||||||
Le 20e arrondissement reste un des quartiers les plus authentiques et les plus populaires de Paris. Les ruelles, les ateliers,
les cités-jardins conservent la mémoire du double passé de Belleville, rural et ouvrier. Il suffit de se plonger dans l'univers
de Casque d'or (1952) pour remonter le temps et imaginer le Belleville d'antan, convoité par les "apaches", ces mauvais garçons de l'époque.
Enfin, terminons cette balade par un petit moment d'anthologie : un jeu télévisé, présenté en 1965 par Guy Lux, dans lequel
s'affrontent les 19e et 20e arrondissements (Le 19e contre le 20e arrondissement). Pour gagner, il faut remporter le plus de suffrages auprès des téléspectateurs...
|
|
|||||||
|
En 50 films, extraits de ce parcours thématique, voici une petite "filmo-balade" très éclectique pour parcourir Paris et découvrir
ses monuments, ses quartiers, ses lieux insolites... Complétez-la à votre guise !
|
Quartier latin, série Chroniques de France
de Maurice Pialat
documentaire, 1966, noir et blanc, 7min
de Olivier Ducastel et Jacques Martineau
avec Mathieu Demy
fiction, 1997, couleur, 1h38min
Tout le monde dit I Love You (Everyone Says I Love You)
de Woody Allen
fiction, 1996, couleur, 1h41min
|
|||||
Paris cinéma, N. T. Binh et Franck Garbarz, Parigramme, 2003
Ciné Paris, Virginie Descure et Christophe Casazza, Hors collection, 2003
|
|||||
|
|
|||||||
Promenades architecturales et urbaines dans Paris : http://www.parisbalades.com | |||||||
|
Copyright Forum des images
juillet 2005
mise à jour 9 décembre 2008
|
Rechercher
Pour choisir un film, taper un ou plusieurs mots (nom, thème, titre, collection, auteur...):