Parcours
Longtemps après sa mort, la modernité cinématographique de Jean Cocteau anime toujours nos écrans d'une poésie ombrageuse
et féerique.
Poète, écrivain, dramaturge, dessinateur et cinéaste né en 1889 et disparu en 1963, Jean Cocteau s'est accompli dans de nombreuses
techniques artistiques en multipliant, tout au long de sa vie, les "véhicules", comme il le disait, pour mieux déplier son univers poétique et construire une œuvre singulière.
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De son vivant, Cocteau ne s'est jamais libéré d'une réputation fâcheuse qui lui valait d'être trop souvent présenté comme
un "touche-à-tout". De toutes ses œuvres, ce sont sans doute ses films, ces "poèmes cinématographiques", qui lui ont valu la reconnaissance artistique la plus fidèle grâce au soutien critique des Cahiers du cinéma, entre autres, qui ont vu en Cocteau l'un des grands auteurs du cinéma français des années 1940 et 1950 (aux côtés de Renoir, de Guitry, de Bresson, de Tati…). Suivait l'admiration des jeunes cinéastes de la Nouvelle Vague, de Jean-Luc Godard à François Truffaut, d'Alain Resnais à Jacques Demy, pour lesquels Cocteau fut non seulement un grand auteur mais aussi un artiste exemplaire qui construisait librement son
œuvre loin des académies et du système des studios.
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Très jeune, à vingt ans à peine, Cocteau fut porté aux nues dans les salons parisiens, notamment chez Anna de Noailles, où il devint très vite le nouveau poète prodige. Ce fut dans ce contexte qu'il rencontra le peintre Picasso et le compositeur Erik Satie avec lesquels il réalisa un ballet expérimental, Parade (1917), suivi de plusieurs autres créations chorégraphiques dont Les mariés de la tour Eiffel (1921) qui sera reprise beaucoup plus tard, en 1973, par Jean-Christophe Averty, mélomane encyclopédiste et télé-réalisateur
de génie (Les mariés de la tour Eiffel).
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A la fin des années 1920, alors que Dada et les surréalistes bousculent l'art de leur temps, le richissime vicomte de Noailles
commande à trois artistes avant-gardistes trois films qui compteront parmi les plus scandaleux et les plus inventifs de leur
temps. Luis Bunuel réalise L'âge d'or, Man RayLe mystère du château du dé et Jean Cocteau livre son premier film Le sang d'un poète (1930). L'œuvre provoque et fascine, irrite les surréalistes, qui lui reproche une esthétique pseudo-révolutionnaire, et
fascine Hollywood par ses inventions artisanales et illusionnistes.
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Pour Cocteau, le cinéma devient un autre moyen d'explorer poétiquement le monde. Pourtant, c'est seulement dix ans plus tard,
à la demande de Marcel L'Herbier, que l'artiste multiplie les collaborations en écrivant de nombreux scénarios et dialogues dont ceux de La comédie du bonheur de Marcel L'Herbier, du Baron fantôme de Serge de Ponligny, de L'éternel retour de Jean Delannoy (dont Cocteau dessine également les décors) et surtout du chef-d'œuvre Les dames du Bois de Boulogne de Robert Bresson, deuxième film d'un autre grand styliste du cinéma français. En 1946, Cocteau revient à la réalisation,
entouré de Henri Alekan à la photographie, de Christian Bérard aux décors, de Georges Auric à la musique et de Jean Marais, qui deviendra son acteur fétiche, avec La belle et la bête qui compte parmi ses plus belles réussites et parmi les chefs-d'œuvre du fantastique.
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En 1948, Les parents terribles font date. Auteur de la pièce de théâtre et de son adaptation (comme pour le film L'aigle à deux têtes), Jean Cocteau réalise un huis clos familial étouffant dont l'inventivité du découpage cinématographique et de la mise en
scène, finement analysée par André Bazin dans Théâtre et cinéma (1951), éclaire d'un jour nouveau l'œuvre théâtrale de l'auteur et, plus généralement, redéfinit - et rend ses lettres de
noblesse - au théâtre filmé. Les enfants terribles (1949) est également adapté par Cocteau à partir de son roman éponyme et porté à l'écran par Jean-Pierre Melville. Les deux
hommes travaillent en étroite collaboration ; ils réalisent le film avec peu de moyens, en 16mm, dans des décors naturels.
L'œuvre achevée porte l'emprunte des deux artistes.
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Orphée, tourné en 1950, donne une nouvelle actualité au célèbre mythe, cher à Cocteau, présent dès son premier film, Le sang d'un poète, et jusqu'au dernier, Le testament d'Orphée (1960). Malheureusement, Orphée ne rencontra pas son public (ce qui explique, en partie, que Cocteau ait réalisé son film suivant dix ans plus tard) bien
que ce soit l'un des films les plus aboutis de son auteur, souvent considéré comme son chef-d'œuvre. "C'est toute ma vie que j'ai mise là-dedans" déclara Cocteau qui dédiait son film au grand décorateur Christian Bérard.
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de Claude-Jean Philippe
1978, 28min
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Histoire du soldat, Jean Cocteau et Igor Stravinski, Philips classics, 1989
Le bel indifférent, Jean Cocteau et Francis Poulenc, La voix humaine / EMI, 1994
"La belle et la bête", création musicale basée sur le film de Jean Cocteau, Philip Glass, The Philip Glas ensemble, Nonesuch, 1995
Les musiques de Georges Auric : bandes originales [de films de Jean Cocteau], Georges Auric, Auvidis, 1995
Le journal du "Testament d'Orphée", Roger Pillaudin, Radio France, 1998
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Le surréalisme | |||||||
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Paris est un roman | |||||||
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novembre 2003
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