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Parcours
Le surréalisme
P58
Un siècle d'écrivains - Paul Eluard
collection Paris Île-de-France
Explorateur du rêve et de l'irrationnel, le surréalisme naît dans une période trouble, comme en réponse aux absurdités de la guerre. Ce mouvement, qui prend la relève de Dada, proclame le triomphe de l'imaginaire, la liberté de l'esprit, la beauté et l'amour aux dépends de toute préoccupation morale.


Le mouvement
 
Eclectique, le surréalisme touche de nombreux domaines de la création et de l'expression : littérature et poésie, arts plastiques, cinéma... La tumultueuse histoire de ce groupe, dont les soubresauts sont étroitement liés à ses figures de proue et à leurs convictions politiques, est retracée dans Le surréalisme (1987) de Christian Raynaud, documentaire riche en images d'archives et témoignages, produit en Belgique, l'autre patrie du surréalisme.

Le surréalisme connaît son âge d'or dans le courant des années trente. Cette période est évoquée dans Minotaure (1984), documentaire intitulé ainsi en référence à la revue fondée par Albert Skira, et dans l'Itinéraire d'Alejo Carpentier (1989), film sur le romancier et musicologue cubain, fier de se considérer comme le "Parisien de la Havane". Animés par la fureur de vivre des années folles, la plupart des surréalistes s'installent dans le quartier de Montparnasse. La série Les heures chaudes de Montparnasse, devenue un classique du petit écran dans les années soixante, relate l'effervescence culturelle et artistique de ce milieu.

Disparus
En 1938, sous la houlette d'André Breton, le groupe met en place à Paris l'exposition internationale du Surréalisme et provoque un scandale. Cet événement artistique, annoncé dans les actualités cinématographiques de l'époque (Eclair journal de janvier à mars 1938), est reconstitué dans le film Disparus (1998) de Gilles Bourdos.


Au-delà des mots
 
L'histoire du surréalisme est inséparable de son fondateur André Breton, enclin de manière proverbiale aux sursauts d'humeur et même aux ruptures. Il est d'ailleurs souvent considéré comme l'inquisiteur du groupe. Le parcours de cet homme intransigeant, écrivain à la voix majestueuse, admirateur de Rimbaud, Lautréamont et Freud, est relaté dans deux documentaires : André Breton par André Breton (1991) de Michel Pamart et Dominique Rabourdin et Passage Breton (1970) de Robert Benayoun. Dans La belle saison est proche (1959), hommage à Robert Desnos réalisé par Jean Barral, on peut par ailleurs voir André Breton filmé de son vivant.

Le caractère fougueux d'André Breton a eu tendance à éclipser du devant de la scène surréaliste Philippe Soupault, pourtant co-fondateur du mouvement. Bertrand Tavernier dans Phillipe Soupault et le surréalisme (1982) et Bernard Monsigny dans Michel Leiris, souvenirs Soupault (1990) rendent justice à cet écrivain voyageur, fortement engagé dans les débuts du surréalisme.

Jouant avec le hasard, les poètes surréalistes font virevolter les mots, leurs sens et leurs sonorités et composent des œuvres insolites, dignes descendantes de Rimbaud ou d'Apollinaire. Avec une irrésistible fantaisie, ils célèbrent ou déplorent l'amour, la beauté, l'espoir et la révolte. Notamment dans le cadre de la série Un siècle d'écrivains, les portraits de Louis Aragon (Le Paris d'Aragon, Jean-Marie Nokin, 1982), Paul Eluard (Paul Eluard 1895-1952, Isabelle Clarke et Daniel Costelle, 1995), Robert Desnos (Robert Desnos, Jules-César Muracciole, 1997) et Max Jacob (Max Jacob 1876-1944, Alain Ferrari, 1995) témoignent des talents poétiques de chacun de ces artistes.


De drôles de films
 
Dada, surréalisme et cinéma (1977), quinzième volet de l'Encyclopédie du cinéma français, est consacré aux films dadas et surréalistes. Le groupe étant méfiant à l'égard des productions jugées "commerciales", seuls quelques films populaires (tels que la série Fantômas, réalisée par Louis Feuillade en 1913 et 1914) ont droit de cité à leurs yeux. A côté d'artistes comme Man Ray et Marcel Duchamp, qui tournent épisodiquement des films "expérimentaux", quelques réalisateurs évoluent au sein du mouvement en consacrant l'essentiel de leur production à des projets cinématographiques originaux.

Entr'acte
Parmi eux, René Clair débute sa carrière de cinéaste après avoir joué dans des films de Louis Feuillade. En 1923, il tourne l'un des premiers films de science-fiction, Paris qui dort, qui conte l'histoire d'un savant fou qui a endormi Paris. Cette petite perle surréaliste se présente comme un fabuleux rêve éveillé. L'année suivante, sur une musique originale d'Erik Satie, René Clair conçoit pour l'entracte du ballet Relâche une œuvre loufoque et déroutante, précisément intitulée Entr'acte. Marcel Duchamp et Man Ray font partie des célèbres interprètes de cet opus. Selon Francis Picabia, ici scénariste, ce film "ne respecte rien, si ce n'est le désir d'éclater de rire" !

Luis Bunuel, cinéaste mexicain d'origine espagnole, volontiers anarchiste et subversif, a réalisé de nombreux films reflétant l'imagination débridée et les fantasmes érotiques du surréalisme. Pendant la période faste du mouvement, il tourne deux films qui font scandale, Un chien andalou en 1928 et L'âge d'or en 1930.

Les frères Prévert ont réalisé également des films à l'esprit surréaliste, en particulier L'affaire est dans le sac (1932) dont on peut voir des extraits dans un documentaire sur les événements de Mai 1968 (Génération, La Commune étudiante, Daniel Edinger et Michel Fresnel, 1988).


... et de drôles d'objets
 
Toujours aussi soucieux de se dépasser et d'exprimer leur révolte contre la société, les surréalistes ont réalisé des œuvres plastiques sur des supports traditionnels (peinture, sculpture, cinéma, photographie), qu'ils se sont appropriés pour réaliser des oeuvres souvent insolites : collages, photomontages, objets assemblés...

Parmi ces artistes doués d'une inspiration extraordinaire, le peintre et photographe Man Ray a été interviewé dans son atelier de la rue Férou, près de Saint-Sulpice, par Michel Tournier en 1961 (Man Ray, Claude Fayard). Les peintres Yves Tanguy (Prespective Tanguy, Fabrice Mazé, 1982), Clovis Trouille (Clovis Trouille, Alain Joguet, 1971) et le cubain Wifredo Lam (Wifredo Lam, 1980) ont également fait l'objet de documentaires.


Après l'âge d'or
 
Zazie dans le métro
Après la dislocation officielle du groupe, l'esprit du surréalisme a continué à rencontrer des adeptes, notamment des cinéastes et des écrivains. Parmi eux, on retrouve bien sûr des anciens membres du surréalisme, qu'il s'agisse de Luis Bunuel (Le charme discret de la bourgeoisie, 1972) ou de Robert Benayoun (Paris n'existe pas, 1968). Sans oublier Raymond Queneau, dont la verve est si savoureuse dans Zazie dans le métro (Louis Malle, 1960) ou dans ses Exercices de style (Marcel Bluwal, 1981).

Le temps retrouvé (1999) de Raoul Ruiz, Adieu plancher des vaches (1999) d'Otar Iosseliani et Un type bien (1990) de Laurent Benegui possèdent également des envolées surréalistes pleines de fraîcheur.


En écho
 
Sur le site du Forum des images
Jean Cocteau

 

Le Paris de Louis Feuillade, par Alain Masson

 

Le Paris de René Clair, par Noël Herpe

 

Le Paris de Raoul Ruiz, par Cyril Béghin

 

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mai 2002

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