Parcours
Explorateur du rêve et de l'irrationnel, le surréalisme naît dans une période trouble, comme en réponse aux absurdités de
la guerre. Ce mouvement, qui prend la relève de Dada, proclame le triomphe de l'imaginaire, la liberté de l'esprit, la beauté
et l'amour aux dépends de toute préoccupation morale.
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Eclectique, le surréalisme touche de nombreux domaines de la création et de l'expression : littérature et poésie, arts plastiques,
cinéma... La tumultueuse histoire de ce groupe, dont les soubresauts sont étroitement liés à ses figures de proue et à leurs
convictions politiques, est retracée dans Le surréalisme (1987) de Christian Raynaud, documentaire riche en images d'archives et témoignages, produit en Belgique, l'autre patrie
du surréalisme.
Le surréalisme connaît son âge d'or dans le courant des années trente. Cette période est évoquée dans Minotaure (1984), documentaire intitulé ainsi en référence à la revue fondée par Albert Skira, et dans l'Itinéraire d'Alejo Carpentier (1989), film sur le romancier et musicologue cubain, fier de se considérer comme le "Parisien de la Havane". Animés par la fureur de vivre des années folles, la plupart des surréalistes s'installent dans le quartier de Montparnasse.
La série Les heures chaudes de Montparnasse, devenue un classique du petit écran dans les années soixante, relate l'effervescence culturelle et artistique de ce milieu.
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L'histoire du surréalisme est inséparable de son fondateur André Breton, enclin de manière proverbiale aux sursauts d'humeur
et même aux ruptures. Il est d'ailleurs souvent considéré comme l'inquisiteur du groupe. Le parcours de cet homme intransigeant,
écrivain à la voix majestueuse, admirateur de Rimbaud, Lautréamont et Freud, est relaté dans deux documentaires : André Breton par André Breton (1991) de Michel Pamart et Dominique Rabourdin et Passage Breton (1970) de Robert Benayoun. Dans La belle saison est proche (1959), hommage à Robert Desnos réalisé par Jean Barral, on peut par ailleurs voir André Breton filmé de son vivant.
Le caractère fougueux d'André Breton a eu tendance à éclipser du devant de la scène surréaliste Philippe Soupault, pourtant
co-fondateur du mouvement. Bertrand Tavernier dans Phillipe Soupault et le surréalisme (1982) et Bernard Monsigny dans Michel Leiris, souvenirs Soupault (1990) rendent justice à cet écrivain voyageur, fortement engagé dans les débuts du surréalisme.
Jouant avec le hasard, les poètes surréalistes font virevolter les mots, leurs sens et leurs sonorités et composent des œuvres
insolites, dignes descendantes de Rimbaud ou d'Apollinaire. Avec une irrésistible fantaisie, ils célèbrent ou déplorent l'amour, la beauté, l'espoir et la révolte. Notamment dans le
cadre de la série Un siècle d'écrivains, les portraits de Louis Aragon (Le Paris d'Aragon, Jean-Marie Nokin, 1982), Paul Eluard (Paul Eluard 1895-1952, Isabelle Clarke et Daniel Costelle, 1995), Robert Desnos (Robert Desnos, Jules-César Muracciole, 1997) et Max Jacob (Max Jacob 1876-1944, Alain Ferrari, 1995) témoignent des talents poétiques de chacun de ces artistes.
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Dada, surréalisme et cinéma (1977), quinzième volet de l'Encyclopédie du cinéma français, est consacré aux films dadas et surréalistes. Le groupe étant méfiant à l'égard des productions jugées "commerciales", seuls quelques films populaires (tels que la série Fantômas, réalisée par Louis Feuillade en 1913 et 1914) ont droit de cité à leurs yeux. A côté d'artistes comme Man Ray et Marcel
Duchamp, qui tournent épisodiquement des films "expérimentaux", quelques réalisateurs évoluent au sein du mouvement en consacrant l'essentiel de leur production à des projets cinématographiques
originaux.
Luis Bunuel, cinéaste mexicain d'origine espagnole, volontiers anarchiste et subversif, a réalisé de nombreux films reflétant l'imagination
débridée et les fantasmes érotiques du surréalisme. Pendant la période faste du mouvement, il tourne deux films qui font scandale,
Un chien andalou en 1928 et L'âge d'or en 1930.
Les frères Prévert ont réalisé également des films à l'esprit surréaliste, en particulier L'affaire est dans le sac (1932) dont on peut voir des extraits dans un documentaire sur les événements de Mai 1968 (Génération, La Commune étudiante, Daniel Edinger et Michel Fresnel, 1988).
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Toujours aussi soucieux de se dépasser et d'exprimer leur révolte contre la société, les surréalistes ont réalisé des œuvres
plastiques sur des supports traditionnels (peinture, sculpture, cinéma, photographie), qu'ils se sont appropriés pour réaliser
des oeuvres souvent insolites : collages, photomontages, objets assemblés...
Parmi ces artistes doués d'une inspiration extraordinaire, le peintre et photographe Man Ray a été interviewé dans son atelier
de la rue Férou, près de Saint-Sulpice, par Michel Tournier en 1961 (Man Ray, Claude Fayard). Les peintres Yves Tanguy (Prespective Tanguy, Fabrice Mazé, 1982), Clovis Trouille (Clovis Trouille, Alain Joguet, 1971) et le cubain Wifredo Lam (Wifredo Lam, 1980) ont également fait l'objet de documentaires.
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Le temps retrouvé (1999) de Raoul Ruiz, Adieu plancher des vaches (1999) d'Otar Iosseliani et Un type bien (1990) de Laurent Benegui possèdent également des envolées surréalistes pleines de fraîcheur.
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Jean Cocteau | |||||||
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Le Paris de Louis Feuillade, par Alain Masson | |||||||
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Le Paris de René Clair, par Noël Herpe | |||||||
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Le Paris de Raoul Ruiz, par Cyril Béghin | |||||||
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mai 2002
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