Parcours
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P172 | |||||||
Haute pègre d'Ernst Lubitsch
collection Paris Île-de-France
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Dans le cinéma américain, Paris occupe la place idéale et charmante de la ville des plaisirs et de la séduction amoureuse.
Cette vision de la capitale française, gracieuse et élégante, ville de toutes les amours, irrigue les films hollywoodiens,
qu’ils soient tournés en studio ou en décors naturels, drames ou comédies, historiques ou contemporains.
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La scène d’ouverture d’ Ariane (Love in the afternoon) de Billy Wilder (1956) commentée en voix off par Maurice Chevalier, présente Paris comme une ville où tout le monde s'embrasse
tout le temps (dans la rue, dans les bateaux-mouches, etc.). Le spectateur est en terrain connu dans cette comédie sentimentale
avec Audrey Hepburn, la Sabrina (1954) du même Wilder, transformée par son voyage parisien. Comme son maître Lubitsch, Wilder mêle avec malice l’humour et
le romantisme.
Les deux cinéastes sont parmi ceux qui ont le plus souvent pris Paris comme décor de leurs films. Et pourtant, Lubitsch n’a jamais tourné un seul plan à Paris. (1) Dans les années trente en effet, la plupart des films sont tournés en studio.
Qu’importe quand on filme une ville non pas réelle mais fantasmée, imaginaire !
C’est ainsi que pour ses films parisiens, Billy Wilder fait appel au célèbre décorateur Alexandre Trauner qui reconstitua notamment pour lui les Halles dans Irma la douce (1963) (2), touchante histoire d’amour entre un policier et une prostituée. Le même Wilder avait écrit dans les années trente
l’irrésistible scénario de Midnight (1939 ), charmant conte de fées de Mitchell Leisen avec Claudette Colbert, Française qui fit carrière à Hollywood.
Pour Victor Victoria (1982), remake d’un vaudeville allemand, Blake Edwards reconstitue le Paris des années trente. Cette brillante comédie sur le jeu des apparences et des identités est un hommage
réjoui et inventif à l’âge d’or de la comédie américaine, versant burlesque.
"Si vous devez tomber amoureux, c'est à Paris que ça doit se passer" affirme Billy Crystal, réalisateur et acteur d’une comédie romantique à l’ancienne, Forget Paris (1995), où deux Américains connaîtront le coup de foudre.
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Un Américain à Paris de Vincente Minnelli (1951) a inventé un Paris sophistiqué et pictural avec un sens de l’artifice et du spectacle inégalés.
Le ballet final, dans lequel chaque lieu parisien célèbre, entièrement peint en studio, est associé à un peintre français,
est à lui seul un exploit visuel.
Autre célèbre comédie musicale des années cinquante, Drôle de frimousse (Funny Face) de Stanley Donen (1956), tournée à Paris en décors naturels, offre une vision plus réaliste et plus quotidienne de la capitale
avec ses caves évoquant non sans humour la période existentialiste, Michel Auclair incarnant un double cinématographique de
Jean-Paul Sartre. Audrey Hepburn est à nouveau l’héroïne qui sera transformée par sa venue à Paris et la découverte de l’amour,
auprès de Fred Astaire, dont le personnage de photographe de mode est directement inspiré par Richard Avedon, par ailleurs conseiller technique sur
le film.
Sept ans après Un Américain…, Vincente Minnelli tourne Gigi (1958), adapté du roman de Colette. Pour ce film chanté, il retrouve Leslie Caron, entourée de deux acteurs français, Maurice
Chevalier et Louis Jourdan. Cette histoire d’éducation d'une cocotte recrée le Paris de la Belle époque, magnifié par le scope.
Le film est somptueux et profondément mélancolique, comme la chanson qu’interprète Chevalier, I Remember it Well.
Dans Tout le monde dit I love you (1996), Woody Allen rend hommage à cet âge d’or du musical allant même jusqu’à filmer un ballet amoureux sur les berges de
la Seine, clin d’œil amusé et charmant au ballet dansé par Gene Kelly et Leslie Caron dans Un Américain à Paris. Vincente Minnelli a marqué durablement le genre comme le prouve le Moulin rouge de Baz Luhrmann (2000), qui recrée en images de synthèses un Montmartre 1900, canaille et baroque. Un cinéma de l’excès et
de l’artifice poussés à l’extrême.
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Comme la comédie musicale ou le western, le mélodrame est un genre clé du cinéma hollywoodien. Plusieurs mélodrames marquants
des années vingt ont pour cadre Paris.
Les deux orphelines (1922) de David W. Griffith avec Dorothy et Lillian Gish se déroule pendant la Révolution française. Ce chef d’œuvre du muet
sur deux orphelines séparées par le destin oppose les excès du peuple à la débauche de l’aristocratie. La mise en scène de
Griffith a inspiré Eric Rohmer pour L’anglaise et le duc, notamment ses longs plans fixes d’extérieurs parisiens reconstitués en studio.
A la même époque, Charles Chaplin tourne L’opinion publique (1923). Comme chez Griffith, son héroïne, une provinciale, découvre la corruption de la grande ville. Cette comédie sociale
très cruelle, d’une grande richesse psychologique, devait influencer toute la comédie américaine et, en premier lieu, Ernst
Lubitsch.
Adaptée du célèbre roman d’Henri Murger, La bohème (1926) de King Vidor fait revivre le Paris bohème des artistes. Le film réunit deux acteurs célèbres du muet, Lillian Gish
et John Gilbert, qui rivalisent tous deux de passion et de sensibilité dans ce mélodrame du sacrifice amoureux.
Grande star du muet et du mélodrame, Greta Garbo fut aussi en 1936, à l’heure du parlant, l’interprète inoubliable du Roman de Marguerite Gauthier(Camille) de George Cukor, brillante adaptation de La dame aux camélias de Dumas fils. Ce drame de l’amour passion que la maladie rend impossible est aussi une saisissante peinture des mœurs parisiennes,
de leur hypocrisie et de leur cruauté.
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Notre-Dame de Paris de Victor Hugo fit également l’objet de plusieurs transpositions à l’écran. Aux Etats-Unis, une première version peu connue
est tournée en 1923 avec Lon Chaney en Quasimodo (Notre-Dame de Paris). Mais c’est Charles Laughton qui a marqué de sa présence singulière le personnage dans The Hunchback of Notre-Dame de William Dieterle. Ce film de 1939 est à l’image de son héros et de son amour impossible pour Esmeralda, tourmenté et romantique.
Lon Chaney, le premier Quasimodo américain, fut aussi en 1925 le fantôme au visage masqué, amoureux désespéré d’une cantatrice,
dans Le fantôme de l’Opéra de Rupert Julian, la première adaptation du roman éponyme de Gaston Leroux. Un classique du film d’épouvante muet dont certaines
scènes ont été tournées en couleur. Une autre version est tournée en 1943 avec Claude Rains, autre acteur marquant du cinéma
fantastique américain, cette fois en technicolor (Le fantôme de l’Opéra d'Arthur Lubin).
Autre fleuron de la littérature française, l’œuvre épistolaire de Choderlos de Laclos, parue en 1782, inspire à Stephen Frears,
réalisateur anglais s’essayant à une carrière américaine, le magnifique Liaisons dangereuses (1988). Cette histoire d'amour, de passion et de manipulation , menée par un charismatique John Malkovich, obtint le César du meilleur film étranger en 1990.
Le vétéran Otto Preminger adapte le premier roman d’une débutante, Bonjour tristesse (1957), subtile et intelligente transposition du roman initiatique de Françoise Sagan. Le réalisateur de Laura est à l’aise dans cette évocation d’un Paris mondain et superficiel, filmé en noir et blanc, sous lequel couve la tragédie.
Des romans étrangers ayant Paris pour décor sont aussi portés à l’écran. Le Paris des années vingt est au centre du Soleil se lève aussi, roman désabusé d’Ernest Hemingway sur ces Américains de la génération perdue qui restèrent en France après la guerre. Henry King réalisa en 1957 une adaptation un peu languissante qui déçut le romancier
( The Sun Also Rises), mais qui bénéficie d’une distribution prestigieuse. Produit par Darryl Zanuck, le film relate l’amour contrarié entre un
journaliste américain marqué par la guerre et celle qui fut son infirmière.
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L’histoire de France a souvent servi de trame aux films américains tournés à Paris. Mais à Hollywood, les films historiques
cachent toujours une histoire d’amour !
La Révolution française sert ainsi de toile de fond à Scaramouche (1952) de George Sidney, film de cape et d’épée, fantaisie historique dans laquelle l’Anglais Stewart Granger joue un séducteur
français, hésitant entre deux beautés, une blonde (Janet Leigh) et une rousse (Eleanor Parker) et qui deviendra malgré lui
un héros. Le film est un régal de légèreté et de fluidité et comprend l’un des plus beaux duels du cinéma américain.
Vincente Minneli, à nouveau, s’illustre de manière remarquable dans ce registre. Les quatre cavaliers de l’apocalypse (1960), grande fresque historique et familiale dans la tourmente de la seconde guerre mondiale, est un mélodrame baroque,
en technicolor dans Paris occupé. Le film réussit la gageure d’être à la fois une histoire d’amour romantique et intimiste
et une peinture saisissante de la montée du nazisme.
Tourné en 1942, en plein conflit, un autre film mythique : Casablanca de Michael Curtiz avec le couple Humphrey Bogart – Ingrid Bergman. A la croisée des genres, Paris y apparaît comme le lieu
du souvenir d’un amour perdu.
L’amour toujours… |
Cette filmographie reprend une sélection des films cités dans ce parcours thématique évoquant la capitale, ainsi que d'autres
films complémentaires sur le même sujet.
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Aimez-moi ce soir (Love me Tonight)
de Rouben Mamoulian
avec Maurice Chevalier
fiction, 1932, noir et blanc, 1h28min
Ariane (Love in the Afternoon)
de Billy Wilder
avec Audrey Hepburn
fiction, 1956, noir et blanc, 2h10min
La baronne de minuit (Midnight)
de Mitchell Leisen
avec Claudette Colbert
fiction, 1939, noir et blanc, 1h34min
Bel-Ami (The Private Affairs of Bel Ami)
de Albert Lewin
avec George Sanders
fiction, 1946, noir et blanc, 1h52min
La belle de Moscou (Silk Stockings)
de Rouben Mamoulian
avec Fred Astaire
fiction, 1957, couleur, 1h57min
Les deux orphelines (Orphans of the Storm)
de David Ward Griffith
avec Lillian Gish
fiction, 1922, noir et blanc, 2h30min
Deux têtes folles (Paris When it Sizzles)
de Richard Quine
avec William Holden
fiction, 1963, couleur, 1h46min
Drôle de frimousse (Funny Face)
de Stanley Donen
avec Audrey Hepburn
fiction, 1956, couleur, 1h39min
Le fantôme de l’Opéra (The Phantom of the Opera)
de Rupert Julian
avec Lon Chaney
fiction, 1925, noir et blanc, couleur, 1h41min
Quasimodo, le bossu de Notre-Dame (The Hunchback of Notre-Dame)
de William Dieterle
avec Charles Laughton
fiction, 1939, noir et blanc, 1h52min
Les quatre cavaliers de l'Apocalypse (The Four Horsemen of the Apocalypse)
de Vincente Minnelli
avec Glenn Ford
fiction, 1960, 2h33min
Le soleil se lève aussi (The Sun Also Rises)
de Henry King
avec Tyrone Power
fiction, 1957, couleur, 2h10min
Tout le monde dit I Love You (Everyone Says I Love You)
de Woody Allen
fiction, 1996, couleur, 1h41min
Les trois mousquetaires (The Three Musketeers)
de Fred Niblo
avec Douglas Fairbanks
fiction, 1921, muet, noir et blanc, 1h58min
Les trois mousquetaires (The Three Musketeers)
de George Sidney
avec Gene Kelly
fiction, 1948, couleur, 2h05min
Un américain à Paris (An American in Paris)
de Vincente Minnelli
avec Gene Kelly
fiction, 1951, couleur, 1h53min
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Le Paris d'Ernst Lubitsch, par Bernard Eisenschitz | |||||||
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Le Paris de Charles Chaplin, par Christian Delage | |||||||
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William Klein | |||||||
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Paris clin d'oeil | |||||||
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Vive la mariée ! | |||||||
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Site français sur Audrey Hepburn : http://audrey.hepburn.free.fr/ | |||||||
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21 novembre 2008
mise à jour 26 novembre 2008
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