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Mairie de Paris

 

Parcours
Notre-Dame de Paris
P193
Parvis de Notre-Dame, film Lumière
collection Paris Île-de-France
Symbole de longévité, Notre-Dame de Paris siège au centre de la ville depuis déjà huit siècles. Installée sur ce qui représente certainement le noyau premier de la fondation de la ville, la cathédrale a fière allure malgré les alléas de l'histoire. Le cinéma et la télévision nous rappellent cette fortune, entre gloire et déchéance, alors que Notre-Dame n'a jamais été aussi belle.


Prémices et construction
La cathédrale vue par Jack Sanger
La cathédrale se situe à l'emplacement de l'implantation d'une cité romaine sur l'île. Le documentaire de Marcel Boudou, Mémoire insulaire (1984), décrit les travaux effectués dans la crypte archéologique située sous le parvis de Notre-Dame. Ces fouilles ont mis à jour un enchevêtrement de bâtis de différentes époques. Les fondations romaines sont imbriquées dans l'habitat du Moyen-Age. Toutes ces couches qui se confondent, se superposent, donnent une vision intemporelle du lieu et par extension de la future cathédrale.

C'est à la fin du XIIe siècle que l'évêque Maurice de Sully décide de faire construire une cathédrale, consacrée à la vierge Marie, à Paris. La construction s'étale sur un peu plus d'un siècle et sera achevée au début du XIVe siècle. Le premier architecte connu, Jean de Chelles, meurt en 1258. De nombreux artisans, architectes, évêques et rois se sont succédés durant cette relative courte période de construction sans que cela n'entame son harmonie générale qui en fait l'une des plus belles cathédrales de France. La cathédrale (1966) de Jack Sanger décrit la place et le rôle de ce monument au fil des siècles. Ce documentaire est riche de nombreuses gravures et représentations d'époque qui permettent d'en voir l'évolution constante.

Notre-Dame fut le théâtre de nombreux événements historiques parmi lesquels le mariage de Henri de Navarre, futur Henri IV, et Marguerite de France. Patrice Chéreau, dans son adaptation du roman d'Alexandre Dumas La reine Margot (1994), triche avec la réalité puisque Henri, protestant, ne pouvait pas se marier dans l'église : l'union eut bien lieu sur le parvis.


Révolution, Empire et Restauration
Les rois de Notre-Dame de Paris
La période révolutionnaire mit à mal les lieux de culte. Les sans-culottes, dans leur volonté de remettre en cause l'autorité de la monarchie et de l'Eglise, font de Notre-Dame un temple consacré à la Raison. La cathédrale sera finalement abandonnée de 1792 à 1802, échappant de peu à la destruction pure et simple. Le documentaire de Pierre Vatteone, Les rois de Notre-Dame de Paris (1977), insiste sur un épisode précis de la Révolution française, celui où les révolutionnaires ont décapité les statues de la galerie des Rois, situées au-dessus des portail, pensant qu'il s'agissait de statues des souverains de France. Il s'agissait en fait des rois de Judée.

Premier signe du retour en grâce, le couronnement de Napoléon par le Pape Pie VII marquera le début de la réhabilitation totale de la cathédrale. Celle-ci trouvera son point culminant dans les travaux de restauration engagés au milieu du XIXe siècle. Les travaux sont confiés à MM. Lassus et Viollet-le-Duc qui donneront à Notre-Dame l'image que nous lui connaissons de nos jours. Viollet-le-Duc restaurera les statues du portail détruites sous la Révolution, avant que l'on ne retrouve les originales, en 1977, dans la cave de la Banque nationale du commerce extérieur. Les statues sont maintenant exposée au musée national du Moyen-Age dans le 5e arrondissement de Paris, à quelques rues de la cathédrale.


Le XXe siècle
Paris est à nous
A la Libération de Paris, la cathédrale est le lieu d'un attentat contre le général de Gaulle qui aurait pu être tragique : de Gaulle, accompagné du général Leclerc, se rend à Notre-Dame, après avoir paradé dans tout Paris. Des coups de feu éclatent, la foule est à terre. Très vite les tireurs sont localisés et maîtrisés. Cet épisode est rappelé dans le documentaire de Romain Goupil Paris est à nous (1994).

Plus récemment, et moins dramatiquement, le document Joan Baez chante pour les enfants déshérités (1981) de Fernand Moszkowicz montre Joan Baez chantant sur le parvis. Accompagnée d'un choeur d'enfants, puis seule avec sa guitare, l'artiste chante pour les enfants opprimés.

Enfin durant l'été 2000, des laissés-pour-compte participent à l'oeuvre de Jochen Gerz, Les mots de Paris. Ce dernier a installé un abribus sur le parvis pour récolter des fonds pour les plus démunis. Les gens qui passent sont invités à donner de l'argent ou à parler avec les personnes en situation de précarité, qui sont partie prenante de l'installation.


Grandeur académique
Notre-Dame de Paris, joyau de France
Après cette rapide visite historique, un court descriptif du bâtiment s'impose. Face à un monument aussi imposant, difficile de ne pas tomber dans le cliché. Notre-Dame est d'ailleurs un monument à plusieurs titres, ce qui ne facilite pas la tâche de celui qui désire en parler. Les documentaires insistent sur sa grandeur, son harmonie, sa place dans l'histoire. Assez étrangement, ils commencent par des prises de vues arrières de la cathédrale. Comme si pour appréhender tant de magnificience, il fallait y aller par étape plutôt que par une vue frontale, trop directe, tels le film de Georges Franju, Notre-Dame, Cathédrale de Paris (1956), et Notre-Dame, joyau de France (1959) de Pierre Baculard.


Au-delà de la cathédrale
La tendresse du maudit
Les deux documentaires précédemment cités sont assez conventionnels et ne rendent pas la permanence et la grandeur que l'on peut trouver dans le film expérimental de Téo Hernandez, Nuestra señora de Paris (1981). Ce film est un montage de vues floues et bougées de la cathédrale. Les couleurs, des vitraux notamment, dessinent un tableau dans lequel elle est magnifiée, sublimée.

Le court métrage d'animation de Jean-Manuel Costa, La tendresse du maudit (1980), participe de la même veine. Dans ce film, Notre-Dame se dresse au milieu de ruines. La plus célèbre des chimères, la stryge, se réveille et erre dans la cathédrale avant de tomber en admiration devant la statue de la vierge, jalousement gardée par un squelette de moine.

En fin de compte, pour sortir de ce carcan qu'est la cathédrale, il faut prendre du recul ou de la hauteur, mais le réalisateur n'est toujours pas à l'abri de la banalité. Il existe une vue des opérateurs Lumière du parvis. Il y apparît dégagé, mais pas aussi vaste que celui que l'on connaît actuellement. Il est d'ailleurs difficile en le voyant maintenant de l'imaginer autrement. Pourtant, il ne fut pas toujours aussi large et profond. Pour en avoir une idée, on peut se reporter aux adaptations du roman de Victor Hugo, notamment celle de Jean Delannoy (Notre-Dame de Paris, 1956) dans lequel le parvis est effectivement très restreint.

Sur la rive gauche, entre le Petit-Pont et le Pont-au-Double, la librairie Shakespeare and Co invite les voyageurs-écrivains à rester dormir en échange d'un texte ou d'une participation au fonctionnement du magasin. George Whitman y a accueilli les plus grands écrivains de la beat generation et conserve le souvenir de Henry Miller et Anaïs Nin, grands habitués de sa librairie. Ce havre de repos est situé à deux pas de la cathédrale.

Revenant à la cathédrale, mais en prenant de la hauteur, le film d'animation de Jean Image, Bonjour Paris (1952), met en scène deux pigeons. Dans cette première séquence d'un film sur Paris en général et sur la tour Eiffel en particulier, on y voit un couple de tourtereaux batifoler sous le regard désapprobateur des gargouilles et autres chimères.


Filmographie
Cette filmographie reprend l'ensemble des films cités dans ce parcours thématique en lien avec Notre-Dame, ainsi que d'autres films complémentaires sur le même sujet.


Documentaires
Parvis de Notre-Dame, série Films Lumière
réalisation anonyme
documentaire, 1896 - 1897, muet, noir et blanc, 51s
Notre-Dame de Paris
de Jean Epstein
documentaire, 1931, noir et blanc, 35min
de Georges Franju
documentaire, 1956, couleur, 13min
La cathédrale, série Histoires de Paris
de Jack Sanger
documentaire, 1966, noir et blanc, 13min
de Fernand Moszkowicz
documentaire, 1981, couleur, 2min48s
Mémoire insulaire, La crypte archéologique du parvis de Notre Dame, série Paris impromptu
de Marcel Boudou
documentaire, 1984, couleur, 24min
de Romain Goupil
documentaire, 1994, couleur, 54min
Les mots de Paris, Autour de l'oeuvre de Jochen Gerz
de Anne Frese et Chanel Seguin
documentaire, 2001, couleur, 58min
George and co, Portrait d'une librairie en vieil homme
de Gonzague Pichelin et Benjamin Sutherland
documentaire, 2003, couleur, 52min
Fictions
de Albert Capellani
fiction, 1911, muet, noir et blanc, 35min
de Lucie Derain
documentaire, 1927, muet, noir et blanc, 28min
de André Sauvage
documentaire, 1928, muet, noir et blanc, 1h15min
Quasimodo, le bossu de Notre-Dame (The Hunchback of Notre-Dame)
de William Dieterle
avec Charles Laughton
fiction, 1939, noir et blanc, 1h52min
de Jean Image
fiction, 1952, couleur, 1h04min
de Marcel Carné
avec Jean Gabin
fiction, 1954, noir et blanc, 1h42min
de Sacha Guitry
avec Sacha Guitry
fiction, 1955, couleur, 2h05min
de Jean Delannoy
avec Gina Lollobrigida
fiction, 1956, couleur, 1h59min
Picolo à Notre-Dame, série Picolo le petit peintre
de Jean Image
fiction, 1963, noir et blanc, 6min
de Pierre Tchernia
avec Michel Serrault
fiction, 1974, couleur, 1h34min
Les rois de Notre-Dame de Paris, série Chroniques de France
de Pierre Vatteone
documentaire, 1977, couleur, 7min
de Jean-Manuel Costa
fiction, 1980, couleur, 10min
de Téo Hernandez
1981, couleur, 24min
de Patrice Chéreau
avec Isabelle Adjani
fiction, 1994, couleur, 2h39min
de Coline Serreau
fiction, 1995, couleur, 1h39min
de Jean-Pierre Jeunet
avec Audrey Tautou
fiction, 2000, couleur, 2h
de Luis Briceno
fiction, 2001, couleur, 4min
de Christian Volckman
fiction, 2006, couleur, 1h35min
En écho
Sur le site du Forum des images
Découvrir toute les fictions ayant comme sujet ou comme décor Notre-Dame de Paris

 
Découvrir tous les documentaires ayant comme sujet ou décor Notre-Dame de Paris

 
Le Paris de Victor Hugo, par Michel Serceau

 
La tour Eiffel à l'écran

 
Sur internet
Cathédrale Notre-Dame de Paris : http://www.notredamedeparis.fr
Le site officiel de la cathédrale
Notre-Dame de Paris : http://ndparis.free.fr
Un site proposant une visite virtuelle avec des photos
Musée national du Moyen-Age : http://www.musee-moyenage.fr
Un musée où l'on peut voir les statues de Judée
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