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Parcours
Le Paris de Georges Méliès
P34
Le magicien de Montreuil-sous-Bois
collection Paris Île-de-France
A travers les différents lieux parisiens qui jalonnent le parcours de Georges Méliès (1861-1938), partez à la rencontre de ce cinéaste prestidigitateur, contemporain des frères Lumière.


Le théâtre Robert Houdin
 
Cinéaste adepte de l'illusion, de l'artifice et de la magie, très marqué par son passé d'homme de théâtre, Méliès est le créateur du "spectacle cinématographique", à l'époque où les frères Lumière travaillent à l'enregistrement de la "réalité".

Georges Franju (Le grand Méliès, 1952), Jean-Christophe Averty (Le magicien de Montreuil-sous-Bois, 1964) et Claude-Jean Philippe (Méliès ou le génie de la surprise, 1977) proposent dans leurs films une vision globale de son parcours, dont le passage par le théâtre Robert Houdin marque une étape essentielle.

Lorsque ce haut lieu de l'illusion et du spectacle, situé à proximité de la place de l'Opéra, est mis en vente par la veuve du grand magicien Houdin, Méliès s'en porte immédiatement acquéreur. Il en devient le directeur de 1888 à 1913. C'est là que naîtra une grande partie de ses films. Certains y seront tournés (Escamotage d'une dame chez Robert Houdin, 1896, film dans lequel un prestidigitateur fait disparaître, puis réapparaître, une jeune femme, la transformant en squelette le temps d'un plan), d'autres projetés dans la salle. Les motifs de la scène et du magicien marqueront l'univers cinématographique de Méliès sur l'ensemble de son œuvre, dont le célèbre Homme orchestre (1900).


Le Grand Café
 
Le grand Méliès
C'est dans ce lieu, situé sur le boulevard des Capucines, que Méliès assiste à la première projection publique en 1895, et découvre le cinématographe Lumière avec L'arroseur arrosé. La magie de ces images en mouvement opère instantanément : Méliès est séduit et prêt à racheter l'appareil sur-le-champ.

Le film de Jean-Christophe Averty, Le magicien de Montreuil-sous-Bois (1964), retrace avec précision cette étape fondamentale du parcours du cinéaste, où, subitement, cinéma et magie se rencontrent pour ne plus se quitter. Pour Edgar Morin, "Georges Méliès est le prestidigitateur qui mit le cinématographe dans son chapeau pour en sortir le cinéma". (Le Monde, 8 décembre 1997)


Les studios de Montreuil
 
Le cinéma des pêches
Les premiers tournages de Méliès se déroulent en extérieur. C'est d'ailleurs sur la place de l'Opéra, à la suite d'une panne de caméra, qu'il expérimente, par hasard, l'effet de disparition d'un élément d'un plan à l'autre, célèbre effet qu'il utilisera beaucoup par la suite. Mais la dépendance aux conditions météorologiques fait germer dans l'esprit du cinéaste l'idée d'un lieu fermé, pouvant jouir de la lumière naturelle et permettant de tourner quel que soit le temps. C'est ainsi qu'est créé du premier studio de cinéma du monde, dans le jardin potager de sa propriété de Montreuil.

Ce studio, Méliès le fait construire en 1897, aux mêmes dimensions que le théâtre Gérard Houdin. Associé à ses talents de dessinateur/décorateur et à la création de la Star Film, sa propre société de production, il lui permettra de tourner bon nombre de ses films dans une totale indépendance.

Plusieurs séquences du film de Georges Franju Le grand Méliès (1952), ou du documentaire de Gabriel Gonnet Le cinéma des pêches (1989), illustrent les méthodes de travail de Méliès dans son studio à la grande époque de la Star Film.


La boutique de jouets de Montparnasse
 
Le grand Méliès
Au début des années 1910, alors que le cinéma devient un véritable terrain d'expérimentation, Georges Méliès garde le même cap : illusions, trucages, surimpression, jeu de caches et de substitutions… Alors que tous les autres (Lumière, Pathé, Gaumont) cherchent à faire progresser le cinématographe vers une parfaite reproduction du réel, Méliès ne cesse de travailler à la recherche de l'illusion parfaite, de l'artifice absolu.

Il est d'abord plagié à de nombreuses reprises par des réalisateurs étrangers, puis dépassé par l'arrivée d'importantes structures de production et de distribution. Refusant de s'adapter à cette évolution, ne réagissant pas suffisamment vite, la Star Film fait faillite. Méliès est amené à se séparer de son théâtre, puis de ses studios. Il vend ses films au mètre et en brûle certains de ses propres mains, n'ayant plus de lieu de stockage.

On le retrouvera quelques années plus tard dans une petite boutique de jouets à la gare Montparnasse (reconstituée en studio dans les films de Franju et d'Averty), surpris d'apprendre que désormais le cinéma parle.

Le voyage dans la lune
Aujourd'hui, réhabilité par bon nombre de cinéphiles, Méliès est considéré être à l'origine de tout un aspect de la production cinématographique : le cinéma en tant que spectacle, la féérie (Cendrillon, 1899), le film d'anticipation (Le voyage dans la lune, 1902), le film fantastique et la notion même de fiction. Il est aussi le premier à expérimenter les multiples possibilités de la caméra, qu'il s'agisse du fondu enchaîné, de la surimpression, du gros plan, de l'accéléré ou du ralenti. Ses "illusions fantasmagoriques" sont les ancêtres de nos effets spéciaux, notre cinéma d'animation est le fils de ses automates.

Marcel L'Herbier et Georges Franju lui ont rendu hommage dans deux fictions : La nuit fantastique (1941) et Le grand Méliès (1952). Un prix portant son nom est décerné chaque année. Et beaucoup de cinéastes (notamment Jean-Pierre Sentier et Jean Schmidt) revendiquent encore son influence sur la création cinématographique actuelle.


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juin 2002
mise à jour 21 novembre 2008

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