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Parcours
Petites bobines
Une histoire du court métrage à Paris
P235
Une sale histoire
collection Paris Île-de-France
De Georges Méliès à Jean-Pierre Jeunet, l’histoire du cinéma s’est d’abord écrite par le biais du format court. Pour retracer cette longue histoire du court métrage, ce parcours propose de redécouvrir quelques-uns des grands réalisateurs et acteurs d’hier et d’aujourd’hui, à travers leurs courts métrages de fiction tournés à Paris.


Cinéma muet
Les Pionniers
Charles Pathé, Léon Gaumont, Emile Cohl, Max Linder, Albert Capellani et Louis Feuillade ont contribué directement à la vitalité des premiers courts métrages français de fiction. Mais c'est avec Louis Lumière et Georges Méliès que tout a commencé…


Louis Lumière
C'est effectivement à Louis Lumière qu'on doit la paternité des premiers films réalisés, Auguste étant son conseiller technique. Le premier film, La sortie des usines Lumière (1895), était presque une bande publicitaire. L'industriel lyonnais et ses opérateurs ont tourné ensuite de nombreuses vues, dont une centaine a été réalisée dans Paris et sa banlieue (Films Lumière, 1896-1901). Ils ont également mis en scène des petites saynètes familiales, considérées par certains historiens comme les premiers courts métrages de fiction. Lumière (1953) de Paul Paviot retrace le parcours de ces inventeurs du cinématographe, en particulier à partir des fameuses bandes du Déjeuner de bébé et de L'arroseur arrosé.


Georges Méliès
Le magicien de Montreuil-sous-Bois
Georges Méliès a su utiliser le film pour raconter une histoire et il l'a fait en employant les ressources d'un art voisin, le théâtre. Son originalité se révèle quand il aborde les truquages et construit en 1897 un studio, le premier du monde, dans sa propriété de Montreuil.Georges Méliès est le "chef-orchestre" du septième art qui a ouvert la voie au spectacle moderne et à tout un courant du cinéma qui va du surréalisme à l'expressionnisme et à la science-fiction. Jean-Christophe Averty revient sur sa carrière dans Le magicien de Montreuil-sous-Bois (1964), un long métrage illustré de nombreux extraits de ses films.


Albert Capellani
Convaincu de l'avenir du cinématographe, Albert Capellani rejoint le cinéma comme metteur en scène en 1905, aux établissements Pathé-Frères, avec Ferdinand Zecca. Précurseur, novateur infatigable et passionné, il réalise une œuvre considérable, des films burlesques, féeriques ou sociologiques, ainsi que les premières grandes adaptations littéraires françaises, parmi lesquelles Notre-Dame de Paris (1911).


Emile Cohl
Dessinateur, caricaturiste, Emile Cohl est aussi, et surtout, le "père" du dessin animé. Le peintre néo-impressionniste (1910) et Le songe d'un garçon de café (1910) font partie de ses chefs-d'œuvre, dans lesquels sont mêlés avec un grand talent des prises de vues réelles et des images animées.


Jean Durand
Jean Durand est l'un des grands réalisateurs comiques de l'époque du muet. Il a tourné près de quatre cents films, notamment, entre 1909 et 1914, la série des Onésime et des Calino.


Louis Feuillade
Les vampires, VII
Entré comme scénariste chez Gaumont en 1905, Louis Feuillade y devient chef de production en 1907. De la danse endiablée La Bous Bous mie (1909) à la série des Bébé (1910-11) ou des Bout de Zan (1913), il touche aux genres les plus divers. Ses meilleures créations restent toutefois ses films à épisodes, qui combinent le fantastique avec le réalisme (Fantômas, 1913 ; Parisette, 1921 ; Les vampires, 1915-16 ; Judex, 1916).


Alice Guy
Egalement employée chez Gaumont, Alice Guy est la première femme réalisatrice française. Elle est notamment l'auteur d'une pochade révolutionnaire, Sur la barricade (1907).


Max Linder
A partir de 1905, Max Linder a joué dans plus de trois cents films dont souvent il a écrit le scénario et dirigé la réalisation. Max, le personnage comique créé par Linder, est une sorte de dandy qui accepte toutes les règles du monde bourgeois sans parvenir à s'y intégrer. Parmi les documentaires qui sont consacrés au cinéaste, citons tout particulièrement celui réalisé en 1978 par sa fille dans le cadre de L'encyclopédie du cinéma français (Max Linder).


Ferdinand Zecca
Acteur puis metteur en scène à la société Pathé, Ferdinand Zecca en est devenu par la suite le directeur artistique. Il a tourné un très grand nombre de films. L'affaire Dreyfus (1993) de Robert Mugnerot est illustré par un de ses courts métrages datant de 1908.


Le burlesque
Le mauvais garçon
Le film burlesque fait son apparition dès le début du cinématographe et l'on considère que L'arroseur arrosé des frères Lumière est le premier film comique de l'histoire du cinéma. Mais les vraies premières bandes burlesques proviennent de l'atelier de Georges Méliès à Montreuil, avant de proliférer à Vincennes dans les usines des frères Pathé qui vont inonder le marché mondial, avant 1914, de centaines de petits films comiques.


Roméo Bosetti
Selon Jean Mitry, Roméo Bosetti est le "premier créateur des burlesques farfelus en France". Parmi ses courts métrages les plus cocasses, citons L'homme aimanté (1907), Le tic (1908) et L'agent a le bras long (1909).


Henri Diamant-Berger et Maurice Chevalier
C'est à la fin de la Première Guerre mondiale, en compagnie de Maurice Chevalier, que Henri Diamant-Berger réalise ses premiers films, en particulier Le mauvais garçon (1921), L'affaire de la rue L'Ourcine (1923) et Par habitude (1923).


Jacques Feyder
Un conseil d'ami
Jacques Feyder entre chez Gaumont en 1915 et y dirige une quinzaine de films à petit budget pendant la guerre, dont Un conseil d'ami (1916) et La faute d'orthographe (1918). En 1921, il se fait remarquer avec son long métrage adapté de L'Atlantide de Pierre Benoît. Après une parenthèse américaine, et avant de s'expatrier, Jacques Feyder tourne de nouveau trois films en France qui le confirment comme précurseur du réalisme poétique.


Léonce Perret
Acteur et réalisateur français, Léonce Perret a travaillé pour les établissements Pathé et Gaumont. Il a réalisé entre autres la série des Léonce, tournée entre 1909 et 1915 et où il joue lui-même le rôle titre.


Quelques héritiers
Gai dimanche
Parmi les héritiers du cinéma burlesque se distingue tout particulièrement Jacques Tati, l'inventeur du personnage de Hulot, metteur en scène scrupuleux et poète, également interprète d'un court métrage de Jacques Berr, Gai dimanche (1936). Georges Spicas a lui aussi retrouvé les joies d'un cinéma burlesque comme en témoignent Echangerais chambre de bonne (1965) et Le plat du jour (1974), deux petits films riches en gags visuels. Réalisateur contemporain doté d'un humour ravageur, Luc Moullet, ancien critique aux Cahiers du cinéma, a également réalisé de courts films loufoques utilisant les procédés du burlesque, notamment Barres (1983), L'empire de Médor (1986) et Imphy, capitale de la France (1994).Enfin, signalons un réjouissant clin d'oeil au cinéma burlesque : Les vacances de Bob et Babe (1999) d'Arnaud Cheb, une déambulation rieuse dans un Paris ensoleillé.


Les années 1920 : le cinéma de l'avant-garde
Les années 1920 sont marquées par l'apparition d'un cinéma novateur, qui développe de nouvelles conceptions esthétiques, avec des réalisateurs comme Alberto Cavalcanti, Jean Epstein, René Clair, Claude Autant-Lara, et aussi Abel Gance, Jean Grémillon, Marcel L'Herbier, Germaine Dulac…


Claude Autant-Lara
Fait divers
Claude Autant-Lara, le fameux réalisateur de La traversée de Paris (1956), débute son parcours cinématographique comme décorateur pour Marcel L'Herbier. C'est ainsi qu'il rencontre, entre autres, Alberto Cavalcanti et Fernand Léger. Au début des années 1920, il tourne son premier film, Fait divers (1923), avec Antonin Artaud. Ce court métrage avant-gardiste transfigure les images des rues de Paris par des effets spéciaux traduisant la violence des sentiments des protagonistes.


Alberto Cavalcanti
Cinéaste et décorateur (L'inhumaine, 1923), Alberto Cavalcanti a travaillé, en dehors de son pays natal (le Brésil), dans différents pays européens, retrouvant ainsi les origines italiennes de sa famille. Dès l'un de ses premiers films, Rien que les heures (1926), un beau portrait de Paris entre documentaire et fiction, Cavalcanti rejoint l'avant-garde française. L'année suivante, il réalise La p'tite Lilie (1927), une illustration visuelle d'une chanson de Gravel et Benech mise en musique par Darius Milhaud.


René Clair
Entr'acte
Natif du cœur de Paris, René Clair a marqué de son empreinte enchantée ses nombreux films se déroulant dans la capitale, retranscrivant en particulier l'image insouciante de la Belle Epoque. Avant de devenir cinéaste, René Clair a été journaliste et acteur, entre autres auprès de Louis Feuillade (Parisette, 1921).En 1923, alors âgé de vingt-cinq ans, il réalise son premier film, Paris qui dort (1923), une méditation poétique sur le temps, considérée comme l'un des premiers films de science fiction.Le cinéaste tourne peu après le célèbre Entr'acte (1924), film dadaïste réalisé pour être projeté avec une musique d'Erik Satie pendant l'entracte du ballet Relâche. Les inventions visuelles et le surréalisme du scénario font de cette œuvre un classique du cinéma expérimental.


Jean Epstein
Jean Epstein, réalisateur et théoricien du cinéma né à Varsovie, ne cesse de mettre en pratique le fruit de ses recherches théoriques dans son œuvre. Le court métrage La glace à trois faces (1927), adapté d'une nouvelle de Paul Morand, marquera le cinéma français d'avant-garde des années 1920 par ses recherches visuelles.


Un héritier : le cinéma expérimental
Allegro ma troppo
Le cinéma expérimental se trouve dans la lignée des expérimentations des films d'avant-garde des années 1920. Parmi les nombreux films expérimentaux mettant en scène la capitale : Allegro ma troppo (1962) de Paul de Roubaix présente en accéléré, grâce au procédé de pixilation, des images de la circulation automobile et des distractions nocturnes ; Brief von Paris (1977) de Walerian Borowczyk montre Paris dans la fièvre du quotidien ; Divers Epars (1987) de Yann Beauvais est composé d'images kaléidoscopiques de la ville, entièrement subordonnées à la partition musicale qui rythme le film ; Soleil (1988) de Pierre Clémenti est une descente dans l'univers fantasmagorique du réalisateur.


Les années 1930-40
Les années 1930 : l'arrivée du parlant
Avec l'arrivée du parlant, le burlesque disparaît presque complètement pour laisser place à la comédie de mœurs et au vaudeville. Si le cinéma d'avant-garde continue, avec notamment les courts métrages de Jean Cocteau et de Marcel L'Herbier, les années 1930 voient apparaître l'école du réalisme poétique.


Jean Cocteau
Artiste talentueux fasciné par la mort, Jean Cocteau a été tour à tour poète, écrivain, homme de théâtre, cinéaste et peintre. Son court métrage d'inspiration surréaliste, Le sang d'un poète (1930), est devenu un classique de l'avant-garde qui se présente comme un "blason à déchiffrer" ouvrant sur son univers personnel.


Marcel L'Herbier
Auteur de plusieurs chefs-d'œuvre du cinéma muet, dont L'inhumaine (1923), un long métrage à l'esthétique presque abstraite auxquels ont participé Fernand Léger et Robert Mallet-Stevens, Marcel L'Herbier est également le cofondateur de l'IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques). En 1938, il réalise un beau court métrage onirique, La mode rêvée, dont la trame sert de prétexte pour présenter les modèles des grands couturiers des années 1930.


Jean Renoir
Partie de campagne
Fils du peintre Pierre Auguste Renoir et réalisateur d'une œuvre prolifique, de La chienne (1931) à French Cancan (1954), Jean Renoir ressuscite dans la majorité de ses longs métrages un Paris à la fois aristocratique et populaire.En 1936, il tourne Partie de campagne auquel collabore notamment Henri Cartier-Bresson. Dans ce petit chef-d'œuvre d'une quarantaine de minutes, qui n'a été monté que dix ans plus tard, Jean Renoir retrouve l'univers des peintres impressionnistes, entre autres dans les personnages des canotiers et dans la sensualité des images.En 1994, Alain Fleischer réalise un film de montage à partir du matériel non utilisé de Partie de campagne, qui permet en particulier de découvrir les différentes prises tournées pour une même scène (Un tournage à la campagne, 1994).


Films amateurs
Deux films amateurs encore muets d'un certain Pierre Boyer sont également admirablement mis en scène : Mirage (1937) évoque le destin tragique d'une femme attirée par les richesses de la capitale ; Le patron (1938) s'attache à faire ressortir la psychologie de personnages confrontés à leur conscience. Ces deux films sont aussi des documents passionnants sur la société des années 1930.


Les années 1940 : une décennie marquée par la guerre
Le cinéma de l'Occupation et de l'après-guerre a été longtemps mal aimé. Il se caractérise par une grande continuité, des films d'auteurs classiques et peu de nouveaux cinéastes. Parmi les réalisateurs majeurs de cette époque, on compte Julien Duvivier, Max Ophuls, Christian-Jaque, Sacha Guitry, Henri-Georges Clouzot, Jacques Becker et Marcel Carné, sans oublier Robert Bresson et René Clément.


Deux petites curiosités
A l'assaut de la tour Eiffel
En marge de ces grands cinéastes qui ont réalisé de nombreux longs métrages, deux petites curiosités nous entraînent dans les rues du Paris d'après-guerre. A l'assaut de la tour Eiffel (1947) d'Alain Pol raconte les mésaventures de quatre alpinistes partis à l'assaut de la tour Eiffel, et pourchassés par la police. Cette course-poursuite légère et distrayante a été récompensée par le prix Louis Lumière. Réalisé un an plus tard, en 1948, Bip et le rendez-vous de Robert Valey met en scène Bip, le personnage imaginé par Marcel Marceau, se livrant à une course dans les rues de la capitale pour rejoindre sa tendre et douce...


Les années 1950-60
Les années 1950 : naissance de la Nouvelle Vague
Jean Douchet date l'acte de naissance de la Nouvelle Vague en 1956, lors du tournage du Coup du berger, le court-métrage de Jacques Rivette produit par Pierre Braunberger. Suivront les premiers courts métrages de Jean-Luc Godard, François Truffaut, Jean-Daniel Pollet, Jacques Demy…


Jacques Demy
Jean Cocteau dans Musée Grévin
C'est auprès de Paul Grimault que Jacques Demy débute sa carrière. Il réalisera ensuite de nombreuses comédies musicales enjouées, dont les inoubliables Demoiselles de Rochefort (1967), avec Michel Legrand. Il tourne l'un de ses premiers courts métrages en 1958, Musée Grévin, avec Michel Serrault : seul dans un café, un homme rêve qu'il se fait ouvrir le célèbre musée…


Georges Franju
Co-fondateur de la Cinémathèque française et auteur du long métrage Judex (1963), Georges Franju a réalisé une œuvre engagée, pleine de magie et de liberté, comme en témoignent notamment deux de ses courts métrages de fiction : Mon chien (1955) et La première nuit (1957).


Jean-Luc Godard
Un an avant A bout de souffle (1959), Jean-Luc Godard signe trois courts métrages savoureux, caractéristiques de la Nouvelle Vague et produits par Pierre Braunberger : Tous les garçons s'appellent Patrick (1958), sur un scénario d'Eric Rohmer ; Charlotte et son Jules (1958), avec Jean-Paul Belmondo ; Une histoire d'eau (1958), à partir d'images filmées par François Truffaut.


Jacques Rivette
Le coup du berger
Cinéaste et critique, Jacques Rivette réalise son premier film, Le coup du berger (1956), sous le signe de la Nouvelle Vague. Un court métrage en forme de conte moral qui illustre le proverbe "tel est pris qui croyait prendre" et où le cinéaste fait jouer Jean-Claude Brialy, Claude Chabrol, François Truffaut et bien d'autres... En 1990, avec l'aide de Serge Daney, Claire Denis a tourné Jacques Rivette, le veilleur, un documentaire sur le réalisateur de Paris nous appartient (1958) et de Va savoir (2001).


Et aussi...
Parmi les autres réalisateurs de cette époque à avoir tourné des courts métrages de fiction, citons Edouard Luntz, qui signe avec Enfants des courants d'air (1959) un film sobre et émouvant sur un bidonville de la Zone, et Edouard Molinaro qui réalise avec Appelez le 17 (1957) une courte fiction enchaînant une suite d'événements tragiques ou cocasses auxquels sont mêlés quotidiennement les policiers.


Les années 1960 : suite et fin de la Nouvelle Vague
La Nouvelle Vague n'a duré que quelques saisons, mais elle a marqué le cinéma français pour longtemps...


Jean Douchet
Réalisateur, critique et écrivain, Jean Douchet a tourné en 1962 un court métrage caractéristique du style de la Nouvelle Vague, Le mannequin de Belleville, qui se déroule dans le Paris en rénovation des années 1960.


Jean Eustache
Les mauvaises fréquentations
Jean Eustache, le réalisateur du film culte La maman et la putain (1973), chef-d'œuvre de poésie et de désinvolture, a tourné plusieurs courts métrages de fiction, dont Les mauvaises fréquentations (1964), racontant l'errance de deux jeunes dragueurs, et, un peu plus tard, Une sale histoire (1978), une réflexion sur la mise en scène, la sexualité et la perversité.


Philippe Garrel
Philippe Garrel, cinéaste exigeant et intimiste qui a souvent filmé Paris, tourne son premier film en 1964 : Les enfants désaccordés, un pastiche expérimental de ce que pourrait être une enquête de télévision sur des jeunes en marge de la société, personnages que l'on retrouve d'ailleurs dans ses films suivants.


Chris Marker
La jetée
Réalisateur particulièrement engagé, Chris Marker a tourné de nombreux courts métrages, fictions et documentaires, qui feront dire de lui qu'il "préfigure l'homme du XXIe siècle". En 1963, il réalise La jetée (27min), un étonnant film de science-fiction sur la mémoire des hommes et leur rapport au temps.


Maurice Pialat
Personnage atypique du cinéma français, Maurice Pialat laisse derrière lui une œuvre intransigeante. Son court métrage Janine (1962), accompagné par une musique de René Urtreger, est un film à la chute inattendue qui donne une vision très noire des rapports amoureux.


Eric Rohmer
La boulangère de Monceau
Ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, Eric Rohmer est l'auteur d'une œuvre discrète et intimiste. Dans les années 1960, il réalise plusieurs films courts : La carrière de Suzanne (1963) raconte les amours libertines d'une jeune fille au Quartier latin ; La boulangère de Monceau (1962), le premier des Six contes moraux, est une réflexion sur l'amour et la séduction.Signalons par ailleurs l'amusante série Rosette par Rosette, réalisée et jouée dans les années 1980 par l'actrice fétiche d'Eric Rohmer.


Jean Rouch
Cinéaste et ethnographe, président de la Cinémathèque française à la fin des années 1980, Jean Rouch a réalisé des films dans la lignée du "cinéma-vérité". Son court métrage Les veuves de 15 ans (1966) stigmatise l'insouciance de la jeunesse bourgeoise des années 1960 qui, entre la famille et les copains, cherche le bonheur.


François Truffaut
Antoine et Colette
Egalement ancien critique aux Cahiers du cinéma, François Truffaut a réalisé de nombreux films devenus aujourd'hui des classiques, des 400 coups (1959) au Dernier métro (1980). Son court métrage Antoine et Colette (1962), deuxième volet du cycle consacré à Antoine Doinel, retrace avec émotion les tentatives maladroites d'un adolescent amoureux (Jean-Pierre Léaud).


Paris vu par...
Les principes de la Nouvelle Vague sont repris en 1965 dans Paris vu par..., un film à sketchs produit par Barbet Schroeder, qui réunit Jean Douchet (1- Saint Germain des Prés), Jean Rouch (2- Gare du Nord), Jean-Daniel Pollet (3- Rue Saint-Denis), Eric Rohmer (4- Place de l'Etoile), Jean-Luc Godard (5- Montparnasse et Levallois) et Claude Chabrol (6- La Muette). Dans les années 1980, six cinéastes réalisent à leur tour un Paris vu par… 20 ans après : Chantal Akerman (1- J'ai faim, j'ai froid), Bernard Dubois (2- Place Clichy), Philippe Garrel (3- Rue Fontaine), Frédéric Mitterrand (4- Rue du Bac), Vincent Nordon (5- Paris plage) et Philippe Venault (6- Canal Saint-Martin).


Le cinéma lettriste
Un soir au cinéma
En 1951, deux films issus du lettrisme, mouvement artistique d'avant-garde né dans l'après-guerre, font scandale : il s'agit du Traité de bave et d'éternité d'Isidore Isou et du Film est déjà commençé ? de Maurice Lemaître, un des principaux animateurs du mouvement. Ces films aujourd'hui légendaires, précurseurs à la fois de la "dysfonction" de l'image et du son et du "happening" chers aux années 1960 et 1970, sont les premiers maillons et les manifestes d'une longue chaîne de films lettristes produits jusqu'à nos jours, dont font partie entre autres Un soir au cinéma (1962) et Le soulèvement de la jeunesse mai 1968 (1968), tous les deux de Maurice Lemaître.


Les années 1970
Dans le vide relatif des années 1970, de nouveaux auteurs s'affirment (Bertrand Blier, Jacques Doillon, Bertrand Tavernier, Marguerite Duras...), qui ne sont pas des enfants de la Nouvelle Vague et qui annoncent la grande diversification du cinéma français.


Christian Boltanski
Célèbre artiste plasticien, Christian Boltanski a également tourné quelques courts métrages, dont Essai de reconstitution (1971) qui raconte l'enfermement d'une femme qui se laisse mourir. L'image de ce film a été réalisée par Bob Swaim.


Marguerite Duras
Les mains négatives
Ecrivain légendaire à l'écriture dépouillée, dont la voix résonne encore rue Saint-Benoît, où elle a vécu de longues années, Marguerite Duras écrit son premier scénario en 1958 pour Alain Resnais (Hiroshima mon amour). Quelques années plus tard, elle passe derrière la caméra, adaptant ses romans et pièces de théâtre, à la recherche d'une nouvelle "écriture" cinématographique, dissociant notamment le son des images. Détruire, disait-elle...En 1979, elle réalise le court métrage Les mains négatives : sur des vues de Paris désert, la nuit, Marguerite Duras y dit le texte de son livre.


Guy Gilles
Guy Gilles, le réalisateur du Clair de terre (1969), n'a jamais cessé d'arpenter Paris. Son court métrage Côté cour, côté champs (1971) décrit le déroulement d'une journée sur la grande avenue des Champs-Elysées entre les vitrines, les voitures et les passants.


Claude Lelouch
Claude Lelouch, l'auteur d'Un homme et une femme (1966), Palme d'or au Festival de Cannes, a réalisé en 1976 C'était un rendez-vous..., un petit film impressionnnant qui, en un seul plan, relate la course folle d'une moto à travers Paris.


Joseph Morder
Cinéaste et fondateur facétieux des archives Morlock, Joseph Morder, dans Les sorties de Charlerine Dupas (1979), conte à la manière d'une ritournelle l'histoire d'une jeune fille, revolver à la main, se promenant le long du canal Saint-Martin.


Jean Schmidt
Réalisateur de documentaires et de fictions, Jean Schmidt a tourné en 1975 le court métrage Paris à hauteur de gosse, une déambulation dans les rues de la capitale empreinte de fraîcheur et de poésie.


Bob Swaim
Cinéaste américain, auteur de La balance (1982), César du meilleur film en 1983, Bob Swaim a également réalisé plusieurs courts métrages qui ont été remarqués, parmi lesquels L'autoportrait d'un pornographe (1971), un film amusant sur la tentative de reconversion d'un petit artisan qui prend des photos pornos...


Les années 1980 : le jeune cinéma d'auteur
Dans les années 1980, on assiste à un effacement des genres cinématographiques. Le cinéma français devient une galaxie mouvante de films d'auteurs, tous âges confondus, de Robert Bresson aux jeunes réalisateurs de vingt-cinq ans, en passant par les survivants de la Nouvelle Vague.


Laurent Bouhnik
Avec L'alligator (1988), Laurent Bouhnik, le futur réalisateur de Zonzon (1997), a réalisé un court métrage à l'humour grinçant, peuplé d'originaux vivant de trafics divers, qui a été récompensé par le prix du meilleur scénario au Festival de Clermont-Ferrand.


Dominique Cabrera
L'air d'aimer
D'origine algérienne, Dominique Cabrera a tourné son premier long métrage en 1997, L'autre côté de la mer, après s'être fait remarquée avec de nombreux courts métrages documentaires et de fiction, parmi lesquels L'air d'aimer (1985), interprété par Michael Lonsdale et, quelques années plus tard, Traverser le jardin (1993).


Cyril Collard
Cyril Collard, le réalisateur des Nuits fauves (1992), s'est illustré en 1985 avec Alger la blanche, une courte fiction sur un adolescent d'origine algérienne vivant dans une banlieue de Paris inhumaine, qui a été récompensée par plusieurs prix.


Karim Dridi
New rêve
Quelques années avant son long métrage Pigalle (1994), Karim Dridi a filmé les tribulations de deux êtres frustes semblant sortis de l'âge des cavernes dans New rêve (1989).


François Dupeyron
François Dupeyron, le réalisateur d'Un cœur qui bat (1990) et de La chambre des officiers (2001), a tourné en 1982 La dragonne (1982), un court métrage qui met en scène une jeune femme handicapée draguant très crûment un coureur.


Pascale Ferran
Un dîner avec Monsieur Boy et la femme qui aime Jésus
Avant son premier long métrage, Petits arrangements avec les morts (1993), Caméra d'or au Festival de Cannes, Pascale Ferran a réalisé plusieurs films courts, dont Un dîner avec monsieur Boy et la femme qui aime Jésus (1989), une rencontre incongrue de trois dîneurs solitaires.


Thomas Gilou
Bien avant La vérité si je mens (1996), Thomas Gilou a tourné La combine de la girafe (1983), une petite fable drôle sur un sujet grave, prix du Public à Clermont-Ferrand.


Jean-Pierre Jeunet
Foutaises
Egalement quelques années avant le cultissime Fabuleux destin d'Amélie Poulain (2000), Jean-Pierre Jeunet a réalisé Foutaises (1989), un court métrage insolent qui a obtenu de nombreux prix.


Cédric Kahn
Cédric Kahn, le réalisateur de l'admirable adaptation du roman d'Alberto Moravia L'ennui (1998), a tourné en 1989 avec Nathalie Richard Les dernières heures du millénaire, un court film sensible sur l'errance d'une jeune femme désemparée.


Christophe Loizillon
Le panorama
Christophe Loizillon (Le silence de Rak, 1996) a réalisé plusieurs courts métrages documentaires et de fiction, dont Le panorama (1987), interprété avec génie par François Cluzet, et La jalousie (1989), une histoire d'amour transposée dans l'univers shakespearien.


Manuel Poirier
Manuel Poirier, avant de devenir le cinéaste d'A la campagne (1994) et de Western (1996), a notamment été éducateur pour jeunes en difficulté. Ses premiers films courts rendent compte de son expérience : La première journée de Nicolas (1984) et La lettre à Dédé (1985) racontent tous deux l'errance de jeunes délinquants à leur sortie de prison.


Eric Rochant
Comme les doigts de la main
Réalisateur d'un brillant premier long métrage, Un monde sans pitié (1989), Eric Rochant a tourné plusieurs films courts dans les années 1980 qui furent remarqués, dont Comme les doigts de la main (1984) et French lovers (1985), tous les deux avec Hippolyte Girardot, puis Présence féminine (1986).


Christian Vincent
Auteur de La discrète (1990), Christian Vincent a réalisé en 1983 le court métrage Il ne faut jurer de rien avec Fabrice Luchini et en 1985 Classique ! avec Julie Delpy, un marivaudage à l'issue inattendue.


Les années 1990 : les nouveaux
Vous connaissez leur(s) long(s), découvrez leur(s) court(s) !
Hélène Angel
Réalisatrice de Peau d'homme, cœur de bête (1999), Hélène Angel a filmé un samedi soir à Paris, vécu séparément par trois amies, dans son court métrage La vie parisienne (1995).


Tram Anh Hung
La pierre de l'attente
Juste avant L'odeur de la papaye verte (1992), Tran Anh Hung a réalisé La pierre de l'attente (1991), un court métrage sur un couple de réfugiés vietnamiens.


Christophe Blanc
Christophe Blanc (Une femme d'extérieur, 2000) est l'auteur de Faute de soleil (1995), un très beau moyen métrage sur la naissance de l'amour entre deux êtres fragiles et opposés.


Laurent Cantet
Tous à la manif
Quelques années avant ses longs métrages Ressources humaines (2000) et L'emploi du temps (2001), Laurent Cantet a tourné Tous à la manif (1994), un court métrage juste et sensible qui a été récompensé par de nombreux prix.


Laurent Firode
Laurent Firode (Le battement d'ailes du papillon, 2000) a réalisé deux courts métrages en 1996 : La nuit est belle, un film loufoque au montage inventif, et Super bon prix, un étrange ballet entre le caissier d'une épicerie et deux jeunes rôdant dans des rayons déserts.


Mathieu Kassovitz
Fierrot le pou
Réalisateur de Métisse (1993), Mathieu Kassovitz a tourné plusieurs courts métrages au début des années 1990 : Fierrot le pou (1990) a été couronné par de nombreux prix, tandis que Cauchemar blanc (1991) semble annoncer son long métrage La haine (1995).


Laetitia Masson
En 1996, dans Je suis venue te dire, Laetitia Masson (auteur du long métrage A vendre en 1997) a mis en scène son journal intime et impudique, un exercice de style à la fois narcissique et audacieux.


Jacques Maillot
Le réalisateur de Nos vies heureuses (1999) a tourné en 1993 75 centilitres de prières, un court métrage interprété avec beaucoup de sensibilité, qui met en valeur le mal-être des jeunes.


Sylvie Verheyde
La maison verte
Sylvie Verheyde, la réalisatrice d'Un frère (1997), scrute l'univers quotidien d'une adolescente dans son court métrage La maison verte (1992).


Laurent Truel
Trois ans avant Le rocher d'Acapulco (1995), Laurent Tuel a tourné Le jour de chance du gros Phil (1992), un petit film sur trois copains et leur souffre-douleur, le gros Phil...


La loi des séries
3000 scénarios contre un virus
La série 3000 scénarios contre un virus résulte d'un concours de scénarios lancé auprès de jeunes de moins de vingt ans par des associations humanitaires et médicales confrontées au problème du sida. Tournés par des réalisateurs confirmés, comme Tonie Marshall (Avant... mais après), Cédric Klapisch (La chambre), Benoît Jacquot (Mère séropositive), les scénarios retenus sont le reflet de la perception du sida par les jeunes en 1994.


L'amour est à réinventer
Tout n'est pas en noir
Produit par la Lesbian and gay pride films, L'amour est à réinventer est un programme de dix courts métrages issus d'un concours de scénarios lancé en octobre 1995 sur le thème de l'homosexualité au temps du sida. Parmi les réalisateurs, on compte Jean-Claude Guiguet (Une nuit ordinaire), François Dupeyron (Et alors ?), Marion Vernoux (Dedans) et Philippe Faucon (Tout n'est pas en noir).


Et aussi...
L'écrivain Vincent Ravalec est également le réalisateur de courts métrages de fiction. Par delà l'ère glaciaire (1994) fait partie de la trilogie Attirance vers le vide. Sur des images de rues de Paris, filmées depuis l'intérieur d'une voiture, une femme raconte sa vie quotidienne dans l'engrenage de la drogue : trois minutes bouleversantes.


En écho
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25 septembre 2012

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