LE PORTAIL DES FILMS
SUR PARIS ET LA REGION ILE-DE-FRANCE

Francis Lemarque aimait, dans ses chansons, "habiller Paris de poèmes" : les quartiers populaires, les bals et les ginguettes, les romances parisiennes font partie de son répertoire poétique de prédilection. Un volet de la série Les lumières du music-hall est consacré au parcours de cet homme qui, comme il le chantait lui-même, avait dans sa "petite tête […] du rêve qui trotte" (Francis Lemarque, Jacques Pessis, 1996).

Le quartier de la Bastille vu par Francis Lemarque et Kevin Kling

Ce gamin de Paris, né en 1917 de parents juifs immigrés, grandit dans les rues du 11e arrondissement. En compagnie de la photographe américaine Kevin Kling, il retrouve les rues de son enfance dans Le quartier de la Bastille vu par Francis Lemarque et Kevin Kling (Fabienne Strouvé-Beckers, 1996). Le chanteur raconte à cette occasion comment la présence de nombreux bals musettes dans ce quartier a nourri sa passion pour le music-hall.

Francis Lemarque débute sa carrière musicale en chantant dans des usines en grèves. Engagé politiquement, il participe au groupe Octobre. Au sein de ce mouvement, dont l'histoire est retracée dans Les colporteurs du Front Populaire (1986), il fait la connaissance de Jacques Prévert. Cinquante ans plus tard, la présence de Francis Lemarque dans le portrait du poète réalisé pour la série Un siècle d'écrivains témoigne de leur amitié (Jacques Prévert, Gilles Nadeau, 1995).

Par l'intermédiaire de Prévert, Francis Lemarque rencontre le compositeur Joseph Kosma et, surtout, Yves Montand. Une longue et fructueuse collaboration naît de cette rencontre décisive, à l'origine de certaines des plus belles chansons d'Yves Montand, en particulier A Paris et Mathilda.

Depuis, beaucoup d'interprètes (Juliette Gréco, Henri Salvador, Patachou, Claude François…) ont chanté le répertoire de Francis Lemarque. Ses titres, poétiques et enjoués, sont régulièrement repris, ou évoqués, dans les documentaires consacrés à Paris (Paris métro de Jacques Rutman, 1961) ou à la chanson française (Paris, des millions d'amants de Cécile Dauvillier, 1983 ; Un siècle de chansons de Claude Fléouter, 1988 ; Paris musette de Jean-Pierre Beaurenaut, 1993).

Tout au long de sa vie, Francis Lemarque a continué à se produire sur les scènes parisiennes, notamment à l'Olympia et à l'Auditorium des Halles (actuel Auditorium du Forum des images). Il était une fois Saint-Germain-des-Près (Alexandre Tarta, 1966), documentaire sur l'époque fastueuse de ce quartier, donne l'occasion de l'entendre reprendre certains titres caractéristiques de l'après-guerre qu'il aimait chanter dans les cabarets.

Dans Histoire du projet (Georges Buisson et Alain Grasset, 1983), il entonne son air le plus connu, A Paris, dont voici un petit extrait :

L'air de Paris

A partir des années cinquante, Francis Lemarque élargit son répertoire en composant diverses musiques de films (ou chansons) pour Jacques Becker (Rue de l'Estrapade, 1952), Marcel Carné (L'air de Paris, 1954), Gilles Grangier (Le cave se rebiffe, 1961 ; Le gentleman d'Epsom, 1962 et Maigret voit rouge, 1963) ou Jacques Tati (Playtime, 1967).

Après une courte expérience d'acteur pendant sa jeunesse (en 1936, il joue un petit rôle de chanteur dans La vie est à nous de Jean Renoir), il apparaît plus tard dans quelques films tels que Légitime violence (1982) de Serge Leroy ou L'attention (1996) de Hicham Falah.