LE PORTAIL DES FILMS
SUR PARIS ET LA REGION ILE-DE-FRANCE

 

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Parcours
Un été à Paris
P18
Partie de campagne de Jean Renoir
collection Paris Île-de-France
De Jean Dréville à Claire Denis, voici un tour d'horizon ensoleillé des films ayant pour cadre un Paris estival.


Amour et chassés-croisés
 
Chaleur et oisiveté sont propices aux rapprochement des corps et aux histoires d'amour… Alors, comme le chante Françoise Hardy, la saison d'été au cinéma c'est souvent "le temps de l'amour, le temps des copains et de l'aventure". De nombreux longs métrages de fiction montrent les chassés-croisés amoureux des malchanceux (ou veinards, c'est selon) restés à Paris : L'amour de s'attache aux premiers émois de jeunes banlieusards, Grand bonheur (Hervé Le Roux) met en scène les tribulations sentimentales et professionnelles d'une bande d'étudiants, et Les maris, les femmes, les amants (Pascal Thomas) orchestre le ballet des infidélités conjugales au sein d'un groupe de copains, dont les maris sont en vacances au bord de la mer et les femmes restées à Paris. Ces amours d'été sont souvent passagères, comme le chante un Johnny délaissé, dans le scopitone de la chanson Amour d'été (Alain Brunet), petit film promotionnel tourné sur un bateau circulant sur la Seine.


A l'eau !
 
L'eau… Justement, l'été à Paris quand il fait chaud, c'est la mer qui fait le plus défaut. Les Parisiens, faute de mieux, la remplacent par la piscine (Soleil sur Seine de Jean-Pierre Chartier montre de jeunes gens fréquentant la piscine Deligny), ou, hier, par la Marne toute proche. Dans A la Varenne, ancêtre du vidéoclip réalisé par Jean Dréville et illustrant dans les années 1930 la célèbre java, dans L'effet d'un rayon de soleil sur Paris, film muet tourné par Jean Gourguet durant l'été 1928, ou dans le magnifique Partie de campagne de Jean Renoir : les bords de Marne se transforment en bords de mer, permettant aux Parisiens de pratiquer les joies du canotage ou de la baignade...



Un peu de sérieux
 
Mais tous les films sur l'été à Paris ne sont pas forcément légers, et adoptent parfois une approche plus sociologique, comme la série télévisée des années soixante L'avenir est à vous, qui s'interroge sur les loisirs estivaux des jeunes restés dans la capitale (On peut aussi passer ses vacances à Paris, Jean-Pierre Chartier) ou Chronique d'un été où Jean Rouch et le sociologue Edgar Morin enquêtent sur la vie quotidienne des Parisiens.



Déambulation
 
La douceur du climat est propice au vagabondage, dans un Paris déserté par nombre de ses habitants. C'est l'occasion de balades en voiture décapotable pour Les dragueurs (Guy Job), en planche à roulettes pour les sportifs (Le surf au Trocadéro, Jean Barral), ou en mobylette, comme deux héroïnes très attachantes de films français récents : Jeanne Balibar, médecin sentimental dans J'ai horreur de l'amour de Laurence Ferreira Barbosa, écoute Joe Dassin en allant visiter ses patients en scooter, et Nathalie Richard est une coursière kleptomane dans Haut bas fragile de Jacques Rivette.

Deux autres déambulations filmées dans une capitale estivale se révèlent inoubliables : Nuit et jour de Chantal Akerman, film dans lequel l'héroïne arpente la nuit les rues désertes pendant que son amant travaille, et surtout Le signe du Lion, précieux témoignage d'Eric Rohmer sur le Paris de l'été 1959, où une joyeuse promenade se transforme en errance cauchemardesque.



Solitude
 
La communion des corps et des coeurs n'est pas le lot de tous, et l'insouciance ambiante peut renforcer l'impression de solitude. Un homme qui dort, écrit et coréalisé par Georges Perec, dépeint dans un style quasi-clinique le désespoir d'un étudiant reclus l'été dans sa chambre de bonne, tandis que Le silence de l'été montre dans un très beau noir et blanc l'isolement d'un homme, comme retranché du monde dans un Paris baigné de soleil.



Autoportraits
 
La chaleur de l'été favorise chez certains l'introspection, comme Joseph Morder, que la canicule renvoie à son enfance passée en Amérique du Sud (Mémoires d'un Juif tropical), ou Franssou Prenant qui, dans Paris mon petit corps, dresse un double portrait : le sien et celui de Paris l'été, les deux étant, à l'image de son titre, intimement liés.



Canicule
 
Quand la chaleur dans la ville devient insupportable… La canicule à l'écran c'est parfois l'outrance, comme dans L'alligator, où Laurent Bouhnik met en scène une galerie d' "affreux, sales et méchants". Mais c'est surtout un très grand film, J'ai pas sommeil de Claire Denis, oeuvre trouble et somnambulique, sorte de jeu de l'oie construit autour d'un tueur de vieilles dames évoluant dans un Paris étouffant, magnifiquement filmé par la cinéaste, qui déclarait à son propos : "J'avais cette envie de la canicule dans Paris, parce qu'il y a quelque chose qui vient dans la ville quand il fait chaud et qu'on capte, tout d'un coup la ville exhale quelque chose." (Cahiers du cinéma n°479, mai 1994).



En écho
 
Sur le site du Forum des images
Chronique d'un été, par Valérie Mréjen

 

Paris sous la neige

 

Les touristes à Paris

 

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juillet 2002
mise à jour 18 février 2010

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