LE PORTAIL DES FILMS
SUR PARIS ET LA REGION ILE-DE-FRANCE

Les opérateurs Lumière ont suivi le voyage du roi Victor Emmanuel III à l’octobre 1903 : le voilà qui sort du château de Rambouillet (78) accompagné du président Emile Loubet. Outre sa valeur historique, cette vue est particulièrement frappante sur le plan esthétique, créant un jeu de lignes à la composition remarquable.

À bord du funiculaire qui relie le Bas-Meudon à Bellevue, les opérateurs Lumière ont filmé la Seine dans un travelling presque onirique. Lors de la montée, le funiculaire quitte lentement la gare et le paysage se révèle peu à peu, comme par magie. La vue suivante, la descente, nous ramène à la terre, à l’eau de la Seine, au bois de la gare. Deux vues rares et poétiques, d’une grande valeur historique, de cette remontée mécanique aujourd’hui disparue.

Le panorama de Meudon, aux dates de tournage et de première projection incertaines, nous emmène en voyage au bord de la Seine à la toute fin du XIXe siècle, au milieu des péniches et de la rive urbanisée mais verdoyante. Cette vue Lumière, filmée depuis un bateau en mouvement, propose un travelling en noir et blanc aussi fluide que l’eau qu’elle traverse.

Le 19 septembre, M. Santos-Dumont s’apprête à s’envoler dans son ballon dirigeable : les opérateurs Lumière sont présents pour garder trace de cette mémorable expérience. La première vue révèle l’impressionnant ballon sortant d'un hangar à l'Aéro-Club de Saint-Cloud (92), et la suivante montre, dans un noir et blanc onirique, le vol du ballon lors de sa démonstration aérienne à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900.

Tournées par les opérateurs Gaumont pour les besoins des Actualités cinématographiques, ces images offrent un panorama des attractions et évènements qui se sont déroulés en banlieue parisienne au début du XXe siècle. Filmées à Issy-les-Moulineaux (92), Saint-Denis (93), Choisy-le-Roi (77), Fontainebleau (94), Asnières et Enghien-les-Bains (95), ou bien encore à Joinville-le-Pont (94), ces archives donnent un aperçu de toute l’activité des villes de banlieues et témoignent de leur incontestable attrait pour des Parisiens désireux de se mettre au vert, de s’octroyer un convivial moment de détente et de dépaysement.

La séduisante et indépendante Louise (Pascale Ogier) supporte mal la vie avec son compagnon à Marne-la-Vallée (77) qui l’éloigne de l’agitation grisante et des nuits enfiévrées de la capitale. Elle s’installe alors dans un studio à Paris, et vit d’aller-retour entre Paris - la place des Victoires, la place Saint-Michel (5e), la station de RER Auber (9e) - et la ville nouvelle, entre sa vie solo et sa vie de couple. Mais comme le dit le proverbe soi-disant champenois qui ouvre ce quatrième volet de la série « Comédies et proverbes » : « Qui a deux maisons perd sa raison »…

Passionné de théâtre et d’écriture, Mourad, vingt ans, vit dans la cité des Courtillières, à Pantin (93). Sur les conseils de sa professeure, il décide de se rendre à Paris pour assister à un atelier de création organisé par un célèbre auteur. De son quartier de banlieue au cœur de la capitale, la distance à parcourir n’est pas longue, mais c’est pourtant un véritable parcours du combattant qui attend le jeune homme. Jusqu’où ira-t-il pour vivre sa passion ? Tel est l’enjeu de ce court-métrage plein d’humour et de finesse, porté avec brio par des acteurs non professionnels particulièrement déterminés.

Dans la ville nouvelle de Cergy-Pontoise (95), Blanche se lie d’amitié avec Léa et son petit ami, Fabien, et fait la connaissance d’Alexandre. Et comme « Les amis de mes amis sont mes amis », Blanche va peu à peu se rapprocher de Fabien tandis que Léa se laisse séduire par le bel Alexandre. La caméra de Rohmer suit ce chassé-croisé amoureux dans la banlieue de Cergy - entre l'hôtel de ville, le Belvédère Saint-Christophe et le centre commercial Les 3 Fontaines -, dans la capitale - le stade Roland-Garros (16e), la rue des Barres (4e) – et au bord de l’eau - les étangs de Neuville (95), les bords de l'Oise.

Il est souvent considéré comme une zone à part, calvaire quotidien des automobilistes franciliens avec son flot ininterrompu de voitures, ses tunnels, ses ponts, ses souterrains et ses immenses bâtiments. Il marque pour beaucoup une véritable frontière parfois difficile à franchir entre le Paris intra-muros et les villes avoisinantes de la proche banlieue. Un no man’s land intrigant, quelque peu effrayant, passablement déshumanisé. De Gentilly (94) à Saint Ouen (93), de la porte de Bagnolet (20e) au cimetière des Batignolles (17e) en passant par Saint-Denis ou Pantin (93), Richard Copans arpente ce boulevard périphérique qui nous fait si souvent tourner en rond au cours d’une déambulation étrangement riche en émotions.

Le temps d’un court métrage tourné pour la télévision, le cinéaste Raoul Ruiz nous emmène en balade dans les espaces verts de la banlieue parisienne, au rythme d’une voix-off qui raconte l’histoire d’une jeune fille qui attend ardemment son amant dans les jardins du château de Versailles (78), et celle d’un jeune homme cocufié, désireux de mettre fin à ses jours dans un jardin de banlieue. Les prises de vues de ces deux parcs si différents, l’un parfaitement ordonné, l’autre beaucoup plus champêtre, composent l'itinéraire psychologique de chacun des personnages. Une envoûtante promenade qui mêle fiction amoureuse et images documentaires.

Gérard Courant a vécu près du bois de Vincennes (94) pendant des années. Et pendant des années, il a filmé ces paysages verts, été comme hiver, ses passants, ses promeneurs. Et il y a eu la terrible tempête de 1999 qui a déraciné pas moins de 70 000 arbres. C’est cette histoire que Gérard Courant nous raconte à travers ses archives d’images réalisés en Super 8 et en vidéo. Avec un brin de folie, il nous fait voyager dans le bois d’avant et d’après le drame, bois robuste puis bois rescapé, et dans ses alentours : le Vélodrome Municipal, le rocher du Zoo, le Parc Floral, le château de Vincennes. On a même droit à une séquence sur le passage du Tour de France !

La Seine, aux abords de Saint-Cloud (92), se transforme sous la caméra du vidéaste plasticien Alain Flesisher en un fleuve tropical où la végétation luxuriante semble avoir pris le pas sur la civilisation, au rythme d’un sourd vacarme - celui de la ville, celui de la jungle. Dans ce film-paysage expérimental, les lieux filmés depuis Saint Cloud, pourtant familiers, sonnent comme des images nouvelles et inconnues, révélées par le mouvement, le temps et la lumière du cinéma : la tour Eiffel et les principaux monuments de Paris, le périphérique, les laboratoires cinématographiques LTC sur les bords de la Seine, le bâtiment des Usines Renault sur l'île Seguin (92) et le Palais Rothschild à Boulogne (92).

Un film-promenade sur les bords de Marne d'hier et d'aujourd'hui, jadis « Eldorado du dimanche » pour les Parisiens, mêlant prises de vues contemporaines et images d'archives rappelant le temps des joyeuses guinguettes et des balades au fil de l'eau. Les témoignages de quelques anciens, amoureux de leur lopin de terre et de leurs souvenirs, et ceux des habitants actuels, attachés à l'âme des lieux, donnent une tonalité nostalgique à cette flânerie champêtre.

Parisiens, pas besoin de partir bien loin de la capitale pour sentir souffler un léger vent de dépaysement. Officiellement nées en 1885, les puces de Saint-Ouen (93) offrent à elles seules un véritable voyage dans le temps, mais aussi à travers le monde grâce aux diverses marchandises proposées à la vente par les antiquaires. Enchanté par le délicieux accent de Fernandel qui incarne ici un camelot gouailleur, le marché cache également des trésors beaucoup plus rares et plus précieux : des amours et des amitiés à la valeur inestimable, qu’il suffit d’aller chercher juste-là, de l’autre côté des portes de Saint-Ouen et de Clignancourt.

Cette passionnante émission télévisée, coproduite par France3 Île-de-France, retrace l’histoire des villes nouvelles en France, particulièrement en région parisienne à travers des images de Sénart (91), de Cergy-Pontoise et de son université (95), du quartier des Épinettes à Évry (92), de Saint-Quentin-en-Yvelines (78) et du Palazio de Ricardo Bofill à Noisy-le-Grand (93). Les riverains et les urbanistes reviennent sur la création et l’aménagement de ces nouvelles agglomérations dans les années 1960, et nous emmènent à la découverte de la vie quotidienne de leurs habitants.

Nanterre (92), Courbevoie (92), Pantin (93), Orly (94), Vincennes (94). Leur tours HLM, leurs bidonvilles, leurs cités pavillonnaires... Au début des années 1960, Maurice Pialat part filmer les banlieues de la région parisienne, alors en pleine transformation. Urbanisation massive, développement des transports en commun, constructions modernes… Ce documentaire, récompensé par de nombreux prix internationaux, dresse un constat sévère de la vie de l’autre côté du périphérique à cette époque…

Attractions touristiques par excellence aux abords de la capitale, les puces parisiennes séduisent également les habitants de la région lors de leurs promenades dominicales. C’est dans ces petites rues où se tient le marché aux puces du Kremlin-Bicêtre (94) que déambulent deux jeunes amoureux. Dans ce court-métrage des années 1960, les brocanteurs, les enfants du quartier et les garçons de cafés réchauffent les cœurs lors de cette froide journée d’hiver.

Loin de l’agitation de la semaine, le dimanche matin est un moment propice à la rêverie, à la flânerie : la ville est encore ensommeillée, la nature apaisée. Un homme en profite pour partir en balade avec son chien. Cette promenade silencieuse, tournée à Fontenay-aux-Roses (92), Choisy-le-Roi (94), Arcueil (94) et Montreuil (93), se construit au fil des rues, des passages et d'un parc semi-déserts, et révèle la richesse et la beauté des paysages de la banlieue parisienne, là où, dans une harmonie presque parfaite, la ville côtoie la nature.

Un immigré installé en France emmène une jeune actrice de cinéma qu’il vient de rencontrer à la découverte de la banlieue parisienne, au cours d'une promenade en voiture avec sa bande de potes, entre la ville d'Orly (94) et Paris. Passant par le quai de la gare d'Orly-Ville, l'avenue du président Wilson (16e), le parvis du Trocadéro (16e), la Tour Eiffel (7e), le Palais Galliera (16e) et le Palais de Chaillot (16e), cette déambulation cinématographique interroge avec humour les rapports entre Français et immigrés.

« C'est difficile de dire à cause de quoi on change » : c'est ce que constate le jeune Temam lorsqu'il emménage à Saint-Denis (93). Au gré de ses rencontres et déambulations dans cette ville nouvelle, il découvre les changements qui s'opèrent en lui. Petit à petit, il pénètre au cœur de ce qui devient à ses yeux le « centre du monde ». Une chronique optimiste, enjouée et citoyenne de la vie à Saint-Denis (93), qui casse les préjugés attachés à la banlieue.

Au-delà du fameux périph’ s’étend la petite Ceinture, cette ancienne ligne de chemin de fer qui faisait autrefois le tour de la capitale à l’intérieur des boulevards des Maréchaux. Depuis le début des années 1990 et l’arrêt du trafic de marchandises sur ces voies, la ligne est en grande partie laissée à l’abandon et la végétation y reprend progressivement ses droits. Dans cet endroit singulier s’installent alors des artistes, des marginaux, mais aussi des amoureux de la nature. Entre le tunnel de Ménilmontant (20e) et la gare des Meuniers (12e), la tranchée Montsouris (13e) et la gare de Ouest-ceinture (14e), la gare de Grenelle (15e) et le viaduc de l’Ourcq (19e), la ligne de chemin de fer désaffectée se transforme en un lieu de vie et de création, de distraction et de promenade.

Imprégnez-vous de l’histoire château de Versailles (78) au cours d’une visite privilégiée. Haut lieu de pouvoir devenu un incontournable site touristique d’Île-de-France, le château se raconte ici à travers son architecture. De la somptueuse galerie des Glaces aux sombres recoins des appartements royaux, du bucolique Petit Trianon - jardin secret de la reine Marie-Antoinette - aux fastes ornements de la chapelle royale et de l’Opéra, ce documentaire nous plonge au cœur des multiples rebondissements de l’histoire de France.

Le célèbre parc de loisirs de Disneyland Paris, situé à Chessy en Seine-et-Marne (94), est mis en scène dans une ambiance fantasmée et distordue. Entre rêve et réalité, aux côtés d’une petite fille aveugle ou d’un Dingo syndicaliste bien mécontent de ses conditions de travail, le célèbre parc d’attractions se montre sous un nouveau jour. Piège à touristes, vendeur d’illusion, fête triste… Disneyland est ici l’occasion d’engager une sérieuse et passionnante réflexion sur les mondes du travail et du spectacle, mais également sur le mythe de l’enfance. Un voyage désenchanté dans le « pas-si-fabuleux » monde de Disney…