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Le Paris de Charles Aznavour
P5
Tirez sur le pianiste de François Truffaut
collection Paris Île-de-France
Tantôt chanteur, tantôt comédien, Charles Aznavour enchante la scène parisienne depuis plusieurs décennies.


L'homme, le chanteur, le comédien
 
Depuis le début des années 1950, Charles Aznavour est un personnage important du paysage culturel, non seulement français, mais aussi international. Auteur-compositeur-interprète de talent, il a su s'imposer à force de travail et d'obstination. Depuis son petit rôle dans Les disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque, Aznavour fait également preuve d'un réel talent de comédien et multiplie les expériences cinématographiques. Dans un documentaire sobrement intitulé Charles Aznavour (1989), Christian Mesnil dessine le portrait simple et vivant de ce fils d'immigrés arméniens devenu vedette internationale de la chanson.


Le Quartier latin
 
Le 22 mai 1924, Charles voit le jour à Paris où réside la famille Aznavourian dans l'attente de visas pour les Etats-Unis. Installés rue du Cardinal Lemoine, ses parents ouvrent finalement un petit restaurant arménien rue de la Huchette dans lequel alternent chaque soir pièces de théâtre et numéros de chant. De l'autre côté de la rue du Cardinal Lemoine, en face de leur appartement, se trouve l'Ecole du spectacle. Charles Aznavour, qui rêve alors de devenir comédien, s'y inscrit en 1933 et enchaîne rapidement figurations et petits rôles, au théâtre et au cinéma.

En 1941, il rencontre Pierre Roche, jeune auteur-compositeur. Leur amitié donne naissance à une longue collaboration artistique. Ils forment un duo et se produisent dans plusieurs cabarets de la capitale. C'est dans ce contexte que Charles Aznavour rencontre Edith Piaf et Charles Trenet en 1946. Piaf est immédiatement séduite par ses chansons évoquant l'amour, le temps qui passe et l'importance d'avoir des rêves. Son appui est d'une grande aide au duo Aznavour/Roche lorsque celui-ci décide de tenter sa chance aux Etats-Unis.



Du bar de Plyne à l'Olympia
 
En 1952, Charles Aznavour rentre seul des Etats-Unis où son ami Pierre Roche a trouvé une épouse. Après les balbutiements du retour, beaucoup d'opportunités se présentent à lui, tant sur le plan musical que cinématographique.

En 1958, Georges Franju lui confie un rôle dans La tête contre les murs. Son interprétation est saluée par la critique. Cette expérience lui permet en outre de rencontrer Jean-Pierre Mocky qui joue le personnage principal. Alors jeune prétendant à la réalisation, Mocky lui propose l'un des rôles principaux dans Les dragueurs (1959). Aznavour joue Joseph, un jeune homme timide et sentimental qui fait son apprentissage aux côtés d'un ami plus expérimenté et plus volage. Mocky et Aznavour travailleront ensemble une seconde fois sur Les vierges (1962).

Pendant la même année 1959, il tient un petit rôle dans Le testament d'Orphée de Jean Cocteau et se voit proposer ce qui sera son expérience la plus notoire au cinéma : il joue Edouard Saroyan (alias Charlie Kohler) dans Tirez sur le pianiste (1960) de François Truffaut. Dans ce film hommage aux séries B, il interprète un grand pianiste de renom devenu, après le décès de sa femme, pianiste au "bar de Plyne". Plus de quarante ans plus tard, le personnage interprété par Aznavour dans Ararat (2002), d'Atom Egoyan, s'appelle également Edouard Saroyan…

Sa carrière musicale explose à la même période. Il effectue une impressionnante tournée à travers le monde et vend des millions de disques entre 1960 et 1965. C'est l'époque de ses grands succès dont Je m'voyais déjà, La bohême ou La mamma. Aznavour conquiert le public de l'Alhambra et s'installe à l'Olympia pendant douze semaines : c'est un véritable triomphe et la consécration de nombreuses années d'acharnement. Un documentaire (Les 100 ans de l'Olympia de Claude Fléouter, 1991) ainsi qu'une émission de variétés (Les joies de la vie de Bruno Coquatrix de Jean Vernier, 1957) offrent une vision assez précise de ce qu'a été cette grande époque de la chanson et du music-hall.



De la musique de films au Palais des congrés
 
En 1963, Charles Aznavour écrit les paroles des chansons de Cherchez l'idole de Michel Boisrond dans lequel il tient un petit rôle aux côtés de Sylvie Vartan, Eddy Mitchell et Jean-Jacques Debout. Il compose également une vingtaine de partitions musicales pour le cinéma, dont celles de Pêcheur d'Islande (1958) de Pierre Schoendoerffer et de Tu ne tueras point (1960) de Claude Autant-Lara. Par ailleurs, Charles Aznavour tourne sous la direction de Pierre Granier-Deferre, de Claude Lelouch, de Claude Chabrol ou d'Elie Chouraqui et collabore à l'écriture de deux scénarios de fiction dans lesquels il tient également un rôle : Les intrus (1971) de Sergio Gobbi et Yiddish connection (1986) de Paul Boujenah.Le chanteur-comédien est également sollicité par des réalisateurs étrangers. Il travaille entre autres avec Volker Schlöndorff sur Le tambour en 1978 ou Marion Hänsel sur Il maestro en 1989.

Cet important parcours cinématographique, parfois méconnu du grand public, est mené parallèlement à sa brillante carrière de chanteur. Charles Aznavour continue à écrire et à chanter des textes qui figurent parmi les plus grands succès de la chanson française : Hier encore, Les plaisirs démodés ou Pour toi Arménie, chanson écrite dans le but de récolter des fonds pour les victimes du tremblement de terre arménien de 1988. Son répertoire riche de près d'un millier de titres, enchanta les spectateurs du Palais des congrés durant plusieurs semaines en 2001.

Aujourd'hui encore, Charles Aznavour continue à nous étonner et se montre de nouveau fidèle à ses origines et au passé de son peuple en participant au dernier film d'Atom Egoyan. Personnage parisien autant qu'international, comédien autant que chanteur, Aznavour se faufile à travers le temps, les frontières et les générations…

"Mes traits ont vieilli, bien sûr, sous mon maquillage. Mais la voix est là, le geste est précis et j'ai du ressort. Mon cœur s'est aigri un peu en prenant de l'âge. Mais j'ai des idées, j'connais mon métier et j'y crois encor." (extrait de Je m'voyais déjà, 1960)



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août 2002
mise à jour 1 décembre 2008

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