Sélection
Paris et ses recoins ont influencé et attisé la flamme artistique de ses enfants. Des photographies du célèbre Robert Doisneau
à la peinture de Gustave Caillebotte en passant par des collectifs, rappeurs mais aussi écrivains, ses ruelles éclatantes
d’histoire, de destinées et de souvenirs déchaînent les passions et libèrent la parole de ceux qui pressent la ville et la
société entre leurs mains pour en extirper le nectar. Tantôt subversive, tantôt colérique, tantôt politique, parfois innocente…
voilà Paris révélée par l’art.
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de Jean-Pierre Melville
documentaire, 1946, noir et blanc, 18min
Premier court-métrage du grand Jean-Pierre Melville réalisé en 1946, « 24 heures de la vie d’un clown » nous plonge dans l’univers
du cirque. Le réalisateur s’immisce dans le quotidien de la très célèbre famille Médrano, dans le nord de Paris, aux alentours
du quartier de Barbès. Entre la rue Lepic (18e) et le boulevard Rochechouart (9e) où est installé le cirque, le clown Béby
et son fidèle complice Maiss répètent leurs numéros et parlent de leur art avec humour et tendresse. Un hommage chaleureux
que Melville rend à l’une de ses premières passions, dans le Paris de Pigalle et Montmartre que l’on retrouvera fréquemment
dans ses films.
de Roger Kahane
fiction, 1964, noir et blanc, 27min
Paris ; une nuit comme tant d’autres. Un musicien (interprété par le danseur Jean Babilée) erre dans les rues de la capitale
en quête d’inspiration. De la place de la Concorde (8e) au pont Alexandre III, le long des quais de Seine ou aux abords de
la gare Saint-Lazare (8e), un étrange ballet se met en place. Sur une musique composée par Yves Baudrier, notre héros réalise
une chorégraphie des plus allégoriques où la ville et les habitants s’imposent comme une source d’inspiration inépuisable.
de François Porcile
documentaire, 1981, couleur, 58min
Suivez le très célèbre photographe Robert Doisneau lors de sa balade au gré des rues de cette capitale qui l’a vu vivre et
qui l’a tant inspiré. Du musée de la publicité situé rue de Paradis (10e) au Passage Véro-Dodat (2e), du boulevard Auguste
Blanqui (13e) aux usines Renault de Boulogne-Billancourt (92) en passant par le Pont-Neuf (1er), Robert Doisneau retrouve
ses amis et arpente les lieux parisiens qui lui sont familiers et qu’il a immortalisés. La ville et ses transformations, la
ville comme inspiration : une excursion privilégiée dans le monde et dans le travail de l’artiste.
de Sergio Garcia Moreno
avec Ana Maria OCHOA
fiction, 1984, couleur, 36min
En voyage à Paris, une troupe de marionnettistes observe avec attention les lieux les plus traditionnellement touristiques
de la capitale. Avec une grande originalité et une bonne dose d’imagination, ils s’approprient la cathédrale Notre-Dame de
Paris (4e) et le jardin des Tuileries (1er), la place de la Concorde (8e) et la Tour Eiffel (7e), ou bien encore la Tour Montparnasse
(14e) et le Palais de Chaillot (16e). Entre gags et animations, l’art se répand dans la ville avec délice.
de Einar Moos
fiction, 1986, couleur, 40min
Arrivé à Paris au début des années 1930, le romancier américain Henry Miller rencontre Max, étrange personne qui vivote et
subsiste grâce à la générosité d’autrui : des rues de Montmartre (18e) au Paris de la rive gauche, place Saint-Sulpice (6e),
l’écrivain observe et commence à s’inspirer de ce personnage et de leur amitié tout aussi néfaste que fascinante. Dans cette
adaptation de la nouvelle « Max et les phagocytes » publiée par Miller en 1938, Einar Moos nous plonge dans le Paris des écrivains
et des dandys des années 1930, au cœur d’une relation pour le moins étrange, sinon dérangeante.
de Claudine Bories
documentaire, 1987, couleur, 45min
En 1986, le poète et romancier français Bernard Noël s’installe pour quelques mois au cœur de Saint-Denis (93) pour tenter
de donner vie à son nouveau roman. Très vite, il arpente les rues de la ville pour y trouver l’inspiration. Basilique, canal
Saint-Denis, zone industrielle, terrain vague… pour Bernard Noël, tous les lieux, toutes les rencontres sont bonnes à prendre.
Un documentaire passionnant sur la création littéraire et sur la difficulté du quotidien de romancier.
Gustave Caillebotte, ou les aventures du regard
de Alain Jaubert
documentaire, 1994, couleur, 59min
Durant la seconde moitié du XIXe siècle, le peintre parisien Gustave Caillebotte a peint avec une intelligence et une infime
précision les transformations du Paris haussmannien. La ville en pleine mutation est alors devenue une intarissable source
d’inspiration pour cet artiste qui n’aura malheureusement jamais eu droit à la reconnaissance qu’il méritait. Une picturale
remontée dans le temps commentée par le journaliste Alain Jaubert, à cette époque-clé où la capitale médiévale se parait des
plus grands atours de la ville moderne.
de Natacha Samuel
documentaire, 2001, couleur, 21min
Sur la scène du Batofar, célèbre café-concert sur péniche amarrée Quai François-Mauriac (13e), le collectif Slang improvise
et mêle aux rythmes jazz traditionnels les sonorités de la musique expérimentale. Une cadence qui vient harmonieusement épouser
et scander des images de la capitale : des passants au métro aérien, l’inspiration très urbaine revendiquée par les jazzmen
prend – visuellement – tout son sens.
de Malik Chibane
fiction, 2005, couleur, 1h30min
Malik Chibane part à la rencontre d’Insa, chanteur et compositeur de hip-hop, dans la banlieue qui l’a vu naître et grandir.
Désireux d’écrire pour son prochain album une chronique de la vie de sa cité, la résidence Mozart de Créteil, Insa entraîne
le réalisateur à la rencontre des habitants du quartier. Dénué de tout misérabilisme, « Voisins, voisines » s’impose comme
une fable hip-hop profondément humaine : un film choral où le quotidien de la résidence se mêle à de remarquables séquences
musicales, où l’humain triomphe du cliché et de la caricature.
de François Fabre et Anne-Marie Ferrand
documentaire, 1990, couleur, 9min
Sur les quais de la station de métro La Chapelle (19e) ou au beau milieu de la place Carrée, située dans le Forum des Halles
(1er), où s’improvise une battle de danse, de jeunes gens évoquent leur goût pour le rap et le tag, deux moyens d’expression
qu’ils privilégient pour rendre compte de leur quotidien. Entre interviews et démonstrations live, ce documentaire de François
Fabre et Anne-Marie Ferrand pose un nouveau regard sur ces courants artistiques résolument urbains.
documentaire, 1991, couleur, 18min
Immersion dans une grande cité – pour le moins anonyme – de la banlieue parisienne. Au milieu des immeubles et des terrains
vagues, des jeunes entendent combattre la morosité de leur environnement grâce à des arts dits « urbains ». Graffitis, chansons
rap et breakdance sont au menu de ce reportage dans lequel les jeunes de la cité évoquent l’énergie et le pouvoir de ces moyens
d’expression.
de Benoît Cohen
fiction, 1992, couleur, 19min
Dans un squat rue du Château des rentiers, dans un studio d’enregistrement situé quai de la Gare ou aux abords du pont de
Tolbiac, une bande de jeunes marginaux occupent les rues et les terrains désaffectés du 13ème arrondissement et se retrouvent
pour parler et exercer leur passion pour le rap. Dans un quartier en proie à de nombreuses transformations, les morceaux de
rap scandés par ces jeunes traduisent la violence de leur quotidien.
de Michel Wyn
avec Sophie ARTUR
fiction, 1992, couleur, 54min
À l’automne 1935, Louis Leplée, gérant d’un cabaret des Champs-Élysées, tombe sous le charme d’une petite femme qui tente
tant bien que mal de gagner sa vie en chantant au coin de l’avenue Mac-Mahon et de la rue Troyon (17e). Une rencontre inattendue
qui marque le début de la grande carrière d’Edith Piaf. Dans le Pigalle des années 1930, retour en images et en musique sur
les premières années pas toujours roses de la Môme.
de Jean-Paul Miotto
documentaire, 1995, couleur, 27min
Rares sont les franciliens à ne pas rencontrer quotidiennement des chanteurs de rue lors de leurs voyages en métro. Alors
que beaucoup d’entre nous tournent la tête, se plongent plus profondément dans leur lecture ou gardent les yeux fixés sur
leur écran lorsqu’un tel musicien investit leur rame, le réalisateur Jean-Paul Miotto rend hommage à ces personnages qui ont
choisi de partager leur art dans les transports en commun. Au fil des lignes, découvrez les difficultés, les traces mais également
les petites joies de ces musiciens pas tout à fait comme les autres.
de Franck Schneider
documentaire, 1995, couleur, 52min
Daoud MC est un rappeur issu d’une cité de banlieue. De retour dans son quartier, il réunit autour de lui nombre de jeunes
en détresse lors d’ateliers de rap. Dans les hôpitaux de jour, les foyers de délinquants ou d’orphelins, il met son art au
service des défavorisés de son quartier, ces jeunes dont la société a décidé de détourner les yeux. Violence et rancœur transpirent
de ces mots mis en musique. Autour de Daoud MC, le rap devient une arme de lutte pacifique et dresse avec force le portrait
peu flatteur d’une société face à ses cités.
de Dominique Butin-Friez et Marc Dou
documentaire, 1999, couleur, 23min
« Jolie Môme » est une troupe parisienne qui, au gré des rues de la capitale, exerce avec enthousiasme et ferveur militante
la chanson de rue. Dans l’esprit du Groupe Octobre, ses membres défilent et scandent leurs chants revendicatifs. Lors d’une
manifestation des sans-abris ou au milieu des grévistes de la Société Générale, retour sur leur conception et sur leur pratique
de la chanson comme arme sociale. Une documentaire résolument populaire, chaleureux, enchantant… et subversif !
de Jean-Pierre Thorn
documentaire, 2003, couleur, 1h29min
Condamné à de nombreuses reprises et expulsé du territoire français, Bouda vit dans la clandestinité à Dugny (93), aux abords
de la cité Thorez. Talentueux danseur de hip-hop, il raconte son parcours marqué par la « peur des étrangers » et extériorise
sa colère à travers des chorégraphies surprenantes et ô combien symboliques.
de Itvan Kebadian
fiction, 2013, couleur, 40min
Collectif regroupant des graffeurs de Paris et de banlieue, le TWE s’expose, à gauche, à droite, sur les murs de la capitale.
Tunnels de métro et ponts, terrains vagues et bords d’autoroutes, toits et voies ferrées, ses membres marquent de leurs empreintes
un paysage urbain trop terne à leur goût. Entre performances et débats autour de leurs choix esthétiques, entre documentaire
et fiction, Itvan Kebadian nous propose une étonnante plongée dans l’univers du street art parisien.
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