LE PORTAIL DES FILMS
SUR PARIS ET LA REGION ILE-DE-FRANCE

 

Île de France

Mairie de Paris

 

Parcours
Claire Simon
à Paris
P250

collection Paris Île-de-France
Elle apprend le cinéma par le montage. Formée aux ateliers Varan à la pratique du cinéma direct, Claire Simon alterne documentaires et fictions depuis ses débuts.


"Dans mon travail documentaire, j'ai essayé de trouver des situations de fiction, non pas au sens où il y aurait des acteurs, mais où la référence serait la fiction. J'ai essayé de filmer des gens qui étaient d'une certaine manière travaillés par la mythologie de la fiction. (…) J'ai toujours dit que Coûte que coûte était lié aux films noirs américains, que Récréations c'était pour moi Shakespeare. Mimi est lié à Perec et 800 km de différence à Eustache ou à Renoir. (…) Je me souviens une fois, (…) je parlais à des ethnologues et je voyais bien que la différence entre eux et moi c'est que moi je pense à Hitchcock, à Scorsese, ou à Godard quand je tourne. Eux, ils pensaient en termes de sociologie, d'ethnologie. Donc forcément ils ne voyaient pas du tout les personnages dans le même état d'esprit que moi." Claire Simon, in "Les Carnets de Filmer à Tout Prix", 2004.

Premiers films
 
Histoire de Marie
Du super 8 à la vidéo, la jeune cinéaste dans ses premiers films varie et adapte les supports aux sujets et personnes à filmer. Une journée de vacances (1983), Claire Simon filme son père infirme en super8. Le dernier mois de consultation d'un médecin de famille (Les patients, 1989) ou l'histoire de Marie sont autant d'histoires à raconter avec la simplicité de la vidéo. "La banalité contient de la fiction."Scènes de ménages (1991) ou les dix travaux ménagers d'une femme au foyer incarnée par Miou-Miou marquent cette fois sa première incursion dans la fiction.



Le monde comme une scène
 
Récréations
"Il existe une sorte de pays, très petit, si petit qu'il ressemble un peu à une scène de théâtre. Il est habité deux ou trois fois par jour par son peuple. Les habitants sont petits de taille. S'ils vivent selon les lois, en tout cas, ils n'arrêtent pas de les remettre en cause, et de se battre violemment à ce propos. Ce pays s'appelle "La Cour", et son peuple "Les Enfants". Lorsque "Les Enfants" vont dans "La Cour", ils découvrent, éprouvent la "force de sentiments ou la servitude humaine", on appelle cela “La Récréation"."Claire Simon, à propos de Récréations (1992).

Avec Les bureaux de dieu (2008), inspiré d'histoires réelles, la cinéaste expérimente une forme stimulante et intrigante, en confrontant des actrices connues au quotidien du planning familial. Dans le rôle de conseillères, Nathalie Baye, Isabelle Carré ou Béatrice Dalle reçoivent des femmes anonymes. Claire Simon explique ce qu'elle a voulu filmer : "Les tragédies les plus modernes et ancestrales se disent, là, à l’ombre des moulures poussiéreuses d’anciens appartements bourgeois, occupés par des femmes libres qui ont choisi de faire un métier qu’elles inventent au fur et à mesure, un métier qui consiste à écouter d’autres femmes aux prises avec leur liberté d’aimer, d’avoir des enfants, maintenant, un de ces jours, ou jamais."

"Ce qui me touche tant chez Claire Simon, dans ce film comme dans les précédents, c'est sa façon de travailler la réalité quotidienne, sensible, des gens, de faire exsuder le réel jusqu'à faire ressentir son inextricable complexité, son indicible." (Annie Ernaux)


Des lieux à filmer
 
Le bois dont les rêves sont faits
En 1995, Claire Simon pose sa caméra dans une petite entreprise de plats cuisinés près de Nice. Pour la cinéaste, "Coûte que Coûte est un polar commercial, c'est un film dont le moteur est l'argent, c'est un documentaire sur les sentiments." C'est l'histoire simple, banale, d'un patron et de ses salariés qui essaient de rester à flot, de survivre.

Autres temps, autres lieux, mais le quotidien toujours.Claire Simon s'est immergée durant six mois dans la gare du Nord. Un projet multi-formes qui donnera une fiction, un documentaire et un webdoc. Entre 2012 et 2013, les histoires, les rencontres et les conversations glanées dans la plus grande gare d'Europe nourrissent parallèlement le documentaire Géographie humaine et la fiction Gare du Nord. Puis, un webdoc pour "mêler toutes les formes". "Heure par heure, la gare du Nord peut donner une image de la France dans sa totalité. C’est une vraie place publique.".

Avec Le bois dont les rêves sont faits (2015), la cinéaste prend et nous offre un bol d'air. C'est cette fois au bois de Vincennes qu'elle s'est arrêtée pour un film fleuve de près de 3 heures. Un tournage étalé sur quatre saisons. "Par la grâce de son attention aux autres, de son art de la conversation, la cinéaste esquisse ici une kyrielle de vies qui sont autant de romans en germe. Le bois de Vincennes comme une zone vivifiante, comme un étonnant territoire romanesque. " (Annick Peigné-Giuly, présidente de Documentaire sur grand écran)


Filmographie sélective
 
de Claire Simon
documentaire, 1992, couleur, 54min
de Claire Simon
documentaire, 1993, couleur, 21min
de Claire Simon
fiction, 2008, couleur, 2h02min
de Claire Simon
avec Nicole Garcia
fiction, 2012, couleur, 1h59min
de Claire Simon
documentaire, 2013, couleur, 1h40min
de Claire Simon
documentaire, 2015, couleur, 2h24min
Bibliographie
 
Claire Simon , Images documentaires, 1er et 2e trimestres 2009
En écho
 
Sites internet
http://www.clairesimon.fr/

 

webdoc Gare du Nord. un voyage en ligne http://gare-du-nord.nouvelles-ecritures.francetv.fr/intro.php par Claire Simon

 

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26 février 2016

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