Parcours
Depuis la vue Bassin des Tuileries, réalisée en 1896 par un opérateur Lumière, Paris a été un sujet privilégié des films documentaires. De Pierre Chenal à William
Klein, en passant par Raymond Depardon et Nicolas Philibert, ce parcours propose de redécouvrir quelques-uns des grands cinéastes
du genre à travers leurs documentaires tournés à Paris.
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Physiologiste dont le nom restera célèbre dans l'histoire du cinéma, Etienne-Jules Marey s'intéresse, à la fin du XIXe siècle, à la chronophotographie et réalise des images animées reproduisant le mouvement des
animaux. En 1980, Joël Farges retrace son itinéraire dans Etienne-Jules Marey, 1830-1904, un documentaire de la série Une préhistoire du cinéma.
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Evoluant également aux frontières du documentaire et de la fiction, Pierre Chenal se distingue par ses films réalisés avant-guerre : de Paris cinéma (1929), un court métrage sur l'état des techniques cinématographiques à la fin des années 1920, aux Petits métiers de Paris (1933), "reportage" sur des métiers aujourd'hui disparus, ses films se présentent comme de précieux témoignages sur la société des années 1930.
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Réalisateur d'origine polonaise et célèbre théoricien du cinéma, Jean Epstein a été assistant de laboratoire chez les frères Lumière avant de tourner des films muets illustrant le fruit de ses recherches.
Parmi ses films représentant la capitale, il réalise en 1938, pendant le Front populaire, Les bâtisseurs, un documentaire commandité par la CGT exaltant le rôle du peuple dans l'histoire de l'architecture.
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Cinéaste éclectique, Georges Lacombe débute sa carrière cinématographique auprès de René Clair (La tour, 1928). La zone (1928), son premier film, deviendra peu après un classique du documentaire social qui le consacrera auprès de l'avant-garde.
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André Sauvage a réalisé au cours des années vingt et des années trente plusieurs films qui méritent d'être redécouverts, en
particulier Etudes sur Paris (1928), un magnifique et passionnant document sur la capitale, qui lui vaudra les éloges de Jean Renoir et de Jean Vigo.
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L'univers de la police (Faits divers, 1983 ; Délits flagrants, 1994), de l'hôpital psychiatrique (Urgences, 1987) et des média (Numéros zéro, 1977 ; Reporters, 1981) l'intéressent tout particulièrement.
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Réalisateur d'une œuvre engagée, pleine de magie et de liberté, Georges Franju est l'un des maîtres du documentaire d'après-guerre.
Le court métrage Le sang des bêtes (1949) fait partie de ses chefs-d'œuvre. Dans les années soixante, il tourne plusieurs films pour le magazine télévisé Chroniques de France, commandité par le ministère des Affaires étrangères.
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Assistant de Jean Grémillon et critique de cinéma, Pierre Kast a réalisé de nombreux "films d'art", en particulier sur le XVIIIe siècle. L'architecte maudit (1953), un documentaire sur Nicolas Ledoux, et Le Corbusier, architecte du bonheur (1957) sont considérés comme des classiques du documentaire.
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Critique et écrivain de cinéma, Roger Leenhardt est aussi le réalisateur d'une œuvre prolifique. Parmi son abondante filmographie : des portraits de personnalités (Daguerre, 1958 ; Monsieur de Voltaire, 1964), des études sur Paris (Lettres de Paris, 1946 ; Métro, 1950) et un film passionnant sur la "préhistoire" du cinéma (Naissance du cinéma, 1948).
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Son abondante filmographie reflète ses engagements politiques (Les mots ont un sens, 1970 ; Le fond de l'air est rouge, 1997), sa grande curiosité (From Chris to Christo, 1985 ; Eclipse, 1999) et son attachement à certaines personnalités militantes (La solitude du chanteur de fond, 1974 ; Mémoires pour Simone, 1986).
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Réalisateur français d'origine allemande, Marcel Ophuls, fils de Max Ophuls, réalise en 1969 un documentaire qui fera date : Le chagrin et la pitié. Ce film de montage sur la France pendant l'Occupation dénonce une période trouble de notre histoire en confrontant archives
et témoignages. D'abord censuré par la télévision, ce documentaire est sorti en salle, où il a rencontré un franc succès,
avant d'être finalement diffusé sur le petit écran en 1981.
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Ethnologue et réalisateur passionné par l'Afrique, Jean Rouch a également parcouru la capitale. Pendant l'été 1960, il tourne avec Edgar Morin un film qui renouvelle le cinéma documentaire.
Il s'agit de Chronique d'un été, le premier film réalisé en France avec une caméra légère, la toute nouvelle Coutant 16mm, et le magnétophone portable Nagra.
Un bel hommage au cinéma de Dziga Vertov, qui sera récompensé par le prix de la Critique au Festival de Cannes.
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Portraits d'anonymes (Daguerréotypes, 1975) ou de personnalités (Jane B par Agnès V, 1988), déambulations au coeur de la capitale (L'opéra Mouffe, 1958), interrogation des images du passé (Ulysse, 1982) composent sa filmographie "parisienne". Et si elle aime chanter la beauté de la femme (Les dites cariatides, 1984), elle ose aussi dénoncer une société machiste (Réponses de femmes, 1977).
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Ecrivain et réalisateur de films pour la télévision, né à Berlin en 1933, Robert Bober a été profondément marqué par le nazime. Auteur de plus d'une centaine de documentaires, entre autres avec Pierre Dumayet, il a également été le deuxième assistant de François Truffaut sur Les 400 coups (1959). Robert Bober s'est passionné pour l'œuvre de Georges Perec, autour de qui il a réalisé plusieurs films, dont En remontant la rue Vilin (1992), une émouvante investigation sur les lieux d'enfance de l'écrivain. Le dernier opus de Michel Deville, Un monde presque paisible, a été adapté d'un de ses ouvrages : Quoi de neuf sur la guerre ? (1993).
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Entre 1987 et 1991, il se consacre aux Portraits de Parisiennes exerçant des petits métiers : La repasseuse, La bistrote, La relieuse ou La marchande de journaux dévoilent ainsi leur quotidien devant une caméra tendre et complice.
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Jean Dewever débute sous le signe de la Nouvelle Vague en signant notamment des documentaires dénonçant la crise de l'habitat dans les années 1950 : La crise du logement (1956) et Des logis et des hommes (1958).
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Chef opérateur sur des films de Joris Ivens, Pierre Prévert ou Luis Bunuel, Eli Lotar réalise un très beau documentaire militant à la fin de la guerre : sur un commentaire de Jacques Prévert, Aubervilliers (1945) dénonce les conditions de vie de l'immédiat après-guerre.
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Documentariste talentueux au parcours discret, Robert Ménégoz a réalisé en 1951 le premier film consacré à la Commune de Paris, dans lequel il rappelle l'importance des journées de 1871 pour le mouvement communiste international.
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Coréalisateur de Corpus christi (1997-98), Gérard Mordillat a filmé plusieurs portraits de personnalité, notamment en 1993 celui d'Antonin Artaud (La véritable histoire d'Artaud le momo), à qui il consacrera aussi la même année une fiction : En compagnie d'Antonin Artaud.
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Alternant documentaires et fictions, ses films traitent de sujets pour le moins éclectiques : les chiens (L'empire de Médor, 1986), l'évolution des bibliothèques publiques (La valse des médias, 1987), ou encore Imphy, capitale de la France (1994), plus centrale que Paris.
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Le documentariste Mosco a réalisé en 1983 un premier film remarqué : Des "terroristes" à la retraite. Prix de la première œuvre au Festival de Grenoble, ce document dresse avec pudeur le portrait de sept survivants des groupes
de la Résistance immigrée.
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Salué dans les années 1920 par les surréalistes, Jean Painlevé est considéré comme le précurseur d'un cinéma scientifique
aux frontières de la science, de la poésie et de la cinéphilie. Parmi les films qu'il a tournés jusqu'au début des années
1980, essentiellement sur des animaux, Le vampire (1945) constitue l'un de ses chefs-d'œuvre. En 1988, Denis Derrien entreprend de raconter l'itinéraire de ce pionnier dans
Jean Painlevé au fil de ses films, un documentaire en huit parties, riche en interviews et extraits de films.
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Réalisatrice militante née en Algérie, Dominique Cabrera mêle dans ses films la fiction au documentaire, considérant ces deux genres comme étroitement liés. Elle a filmé à plusieurs
reprises la banlieue "ordinaire", notamment celle de Mantes-la-Jolie (Chronique d'une banlieue ordinaire, 1992 ; Rêves de ville, 1993 ; Réjane dans la tour, 1993).
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Documentariste né à Buenos Aires, Edgardo Cozarinsky a renouvelé le genre du documentaire historique avec La guerre d'un seul homme (1981). Il est également l'auteur de plusieurs portraits passionnants, parmi lesquels Citizen Langlois (1994) et Sarah (1988).
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Loin des clichés, Denis Gheerbrant sait capter avec sensibilité le quotidien, les désirs et les désarrois de la jeunesse d'aujourd'hui. En témoignent deux de
ses films phares, La vie est immense et pleine de dangers (1994) et Grands comme le monde (1998).
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Considéré comme le "maître du documentaire historique", William Karel ne cesse d'interroger l'histoire du XXe siècle, tout particulièrement ses sujets brûlants. Les titres de ses films en rendent
compte : La rafle du Vél d'Hiv... 50 ans après (1992), La controverse Aron-Sartre (1993), La cagoule (1996), CIA, guerres secrètes (2003)... Il a également réalisé plusieurs portraits de réalisateurs (Maurice Pialat, François Truffaut...) et d'écrivains
(Joseph Kafka, William Faulkner...), ainsi que le scénario de Sabine de Philippe Faucon.
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Réalisateur et animateur d'émissions télévisées, Serge Moati a tourné depuis 1968 de nombreux documentaires et fictions, en particulier pour 5 colonnes à la une et Envoyé Spécial. Il a filmé régulièrement la tourmente des élections, notamment la campagne de 2001 à Paris, qui a conduit à l'investiture
d'un maire socialiste, Bertrand Delanoë (2001, la prise de l'Hôtel de ville).
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Bien avant Etre et avoir (2002), Nicolas Philibert nous a fait partager sa curiosité et son étonnement. De La ville Louvre (1990), une exploration des coulisses du plus grand musée parisien, à Un animal, des animaux (1994), il a créé une œuvre discrète et attentive, toujours sans l'ombre d'un commentaire.
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Réalisateur de Massoud l'Afghan, sorti en salle en 1998 dans une grande indifférence avant de remporter le succès après les événements du 11 septembre 2001,
Christophe de Ponfilly a également filmé la capitale dans plusieurs de ses documentaires : Autofolies, panique dans la ville (1990), Naître (1994), Paris by night (2000)... Il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages sur la société afghane.
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Entièrement tourné à hauteur d'enfants, en longs plans séquences, Récréations (1992) est un documentaire impressionnant sur l'univers impitoyable de la "récré", qui va à l'encontre d'une vision idyllique de l'enfance.
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Réalisateur d'une œuvre pleine d'enthousiasme, René Clair a tourné en 1928, quatre ans après son premier film Entr'acte, un étonnant petit documentaire sur la tour Eiffel, hommage à son architecture métallique. La beauté formelle de La tour fait de ce film un classique des années vingt.
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Il tourne ensuite Voyages (1998), une œuvre poignante sur la communauté juive, aux frontières de la fiction et du documentaire. A partir des séances
de casting de ces deux films, il réalisera trois ans plus tard un émouvant documentaire, sobrement intitulé Casting.
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Bien avant Chacun cherche son chat (1996), Cédric Klapisch a réalisé un hommage malicieux aux débuts mouvementés de l'image animée, Ce qui me meut (1989). Adoptant le ton du documentaire historique, ce court métrage imaginatif s'appuie sur de fausses archives et un irrésistible
commentaire.
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Réalisateur de nombreuses fictions, dont un remarquable premier film (Ascenseur pour l'échafaud, 1957), Louis Malle a également tourné en 1972 Place de la République, un documentaire constituant le second volet du film Humain, trop humain sur le fonctionnement et les conditions de travail dans une usine Citroën à Rennes.
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Maurice Pialat pose les jalons de toute sa cinématographie à venir dès son premier court métrage documentaire, L'amour existe, primé en 1961 au Festival de Venise. A côté de fictions réalistes, il tournera plusieurs documentaires, de Pigalle (1961) au Quartier latin (1966).
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L'auteur d'On connaît la chanson (1997), Alain Resnais, est aussi un documentariste talentueux, réalisateur de plusieurs portraits de peintres et, surtout,
de Nuit et brouillard (1956), un "voyage au bout de la nuit et de l'horreur" des camps de concentration. Toute la mémoire du monde, également tourné en 1956, présente les méandres de la Bibliothèque nationale de la rue de Richelieu, avec un commentaire
étonnamment visionnaire.
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Cinéaste anglais passionné par la peinture, Peter Greenaway a réalisé deux ans après Le ventre de l'architecte (1987), un documentaire sur ces étranges Morts de la Seine repêchés entre 1795 et 1801.
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L'univers de la mode fait également partie de ses sujets de prédilection : en témoignent Le business et la mode (1962) et, plus récemment, In and out of fashion (1994).
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Joris Ivens est un cinéaste néerlandais profondément engagé. Entre l'URSS, l'Europe centrale, la Chine et Cuba, il filme à partir des
années vingt la vie et les espoirs du XXe siècle. C'est aussi un poète au regard tendre et amoureux, celui de La Seine a rencontré Paris, Grand prix du court métrage au Festival de Cannes en 1958.
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Cinéaste britannique qui a reçu l'Oscar du meilleur documentaire en 1966 avec La bombe, Peter Watkins a également réalisé une très belle biographie d'Edward Munch en 1975. En 1999, il tourne La commune, Paris 1871, un film résolument militant dans son contenu et ses procédés.
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L'auteur des Ailes du désir (1987) a réalisé en 1989 Carnets de notes sur vêtements et villes : au-delà d'un documentaire sur la mode, ce film propose une réflexion sur la création et nous livre indirectement l'autoportrait
de Wim Wenders.
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Le célèbre documentariste américain Frédérick Wiseman, auteur de nombreux films sur l'Amérique et ses institutions, réalise
en 1996 un document sur La Comédie-Française (1996). Sa caméra attentive et silencieuse aurait notamment influencé Raymond Depardon.
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25 septembre 2012
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