LE PORTAIL DES FILMS
SUR PARIS ET LA REGION ILE-DE-FRANCE

 

Île de France

Mairie de Paris

 

Parcours
Un siècle de documentaires
P236
Fragments sur la misère
collection Paris Île-de-France
Depuis la vue Bassin des Tuileries, réalisée en 1896 par un opérateur Lumière, Paris a été un sujet privilégié des films documentaires. De Pierre Chenal à William Klein, en passant par Raymond Depardon et Nicolas Philibert, ce parcours propose de redécouvrir quelques-uns des grands cinéastes du genre à travers leurs documentaires tournés à Paris.


Les précurseurs
Pionniers de l'histoire du cinéma, les frères Lumière, ainsi que différents scientifiques ayant contribué à la naissance du cinématographe, sont également les précurseurs du cinéma documentaire.


Etienne-Jules Marey et la chronophotographie
Physiologiste dont le nom restera célèbre dans l'histoire du cinéma, Etienne-Jules Marey s'intéresse, à la fin du XIXe siècle, à la chronophotographie et réalise des images animées reproduisant le mouvement des animaux. En 1980, Joël Farges retrace son itinéraire dans Etienne-Jules Marey, 1830-1904, un documentaire de la série Une préhistoire du cinéma.


Les frères Lumière et leurs opérateurs
Bassin des Tuileries
Inventeurs du cinématographe, les frères Lumière sont aussi les pionniers d'un langage et d'un genre cinématographique : le documentaire. Dès 1896, leurs opérateurs enregistrent les changements qui s'opèrent à Paris à une période charnière de l'Histoire, d'un point de vue géopolitique, ainsi qu'au niveau des transports, des métiers ou encore des loisirs.Au tournant du XXe siècle, plus d'une centaine de vues Lumière (dont certaines font partie de montages thématiques) ont saisi sur le vif les premières images animées de la capitale. Ces petits films nous plongent dans l'atmosphère de la Belle Epoque lorsque le "vieux" Paris côtoyait encore le "grand" Paris. C'était le temps de l'Exposition universelle, une époque où les fiacres et les carrosses se mêlaient aux premières automobiles, où les hauts-de-forme, chapeaux melons et autres chapeaux à plume coiffaient toutes les têtes…


Autour du cinéma d'avant-garde : les années 1920-30
Alors que Paris représente pour l'Europe la ville des plaisirs, les années folles sonnent l'heure des Premiers mètres du documentaire et d'un cinéma avant-gardiste.


Alberto Cavalcanti
Rien que les heures
Cinéaste d'origine brésilienne, Alberto Cavalcanti débarque à Paris au début des années 1920. Après plusieurs expériences comme décorateur (notamment sur L'inhumaine de Marcel L'Herbier), il réalise son premier film en 1926 : Rien que les heures. Avec cette œuvre avant-gardiste, Cavalcanti "crée le prototype de la symphonie urbaine, sans histoire mais non sans charpente interne, dramatise le documentaire, pour la première fois peut-être" (Jean-Loup Passek).


Pierre Chenal
Evoluant également aux frontières du documentaire et de la fiction, Pierre Chenal se distingue par ses films réalisés avant-guerre : de Paris cinéma (1929), un court métrage sur l'état des techniques cinématographiques à la fin des années 1920, aux Petits métiers de Paris (1933), "reportage" sur des métiers aujourd'hui disparus, ses films se présentent comme de précieux témoignages sur la société des années 1930.


Jean Epstein
Réalisateur d'origine polonaise et célèbre théoricien du cinéma, Jean Epstein a été assistant de laboratoire chez les frères Lumière avant de tourner des films muets illustrant le fruit de ses recherches. Parmi ses films représentant la capitale, il réalise en 1938, pendant le Front populaire, Les bâtisseurs, un documentaire commandité par la CGT exaltant le rôle du peuple dans l'histoire de l'architecture.


Georges Lacombe
Cinéaste éclectique, Georges Lacombe débute sa carrière cinématographique auprès de René Clair (La tour, 1928). La zone (1928), son premier film, deviendra peu après un classique du documentaire social qui le consacrera auprès de l'avant-garde.


Jean Lods
Jean Jaurès
Véritable passeur de films, Jean Lods a participé à l'éclosion des premiers ciné-clubs avant de cofonder l'IDHEC, dont il deviendra le directeur des études. Proche de Dziga Vertov et de Jean Vigo, à qui il semble rendre hommage dans Le mile (1932), un classique du film sportif, Lods a signé plusieurs documentaires avant-gardistes avant de réaliser de nombreux portraits de personnalités, de Jean Jaurès (1959) à Stéphane Mallarmé (1960).


André Sauvage
André Sauvage a réalisé au cours des années vingt et des années trente plusieurs films qui méritent d'être redécouverts, en particulier Etudes sur Paris (1928), un magnifique et passionnant document sur la capitale, qui lui vaudra les éloges de Jean Renoir et de Jean Vigo.


Quelques grands cinéastes
A partir de l'après-guerre, et surtout de la fin des années 1950 avec le développement d'équipements plus légers, les documentaristes vont conquérir Paris. En France, de grands cinéastes se dégagent peu à peu, de Georges Franju à Chris Marker, en passant par Jean Rouch.


Raymond Depardon
Reporters
Reporter photographe, cofondateur de l'agence Gamma, Raymond Depardon a réalisé de nombreux documentaires sur le monde qui nous entoure qui ont été qualifiés de "cinéma direct".

L'univers de la police (Faits divers, 1983 ; Délits flagrants, 1994), de l'hôpital psychiatrique (Urgences, 1987) et des média (Numéros zéro, 1977 ; Reporters, 1981) l'intéressent tout particulièrement.


Georges Franju
Réalisateur d'une œuvre engagée, pleine de magie et de liberté, Georges Franju est l'un des maîtres du documentaire d'après-guerre. Le court métrage Le sang des bêtes (1949) fait partie de ses chefs-d'œuvre. Dans les années soixante, il tourne plusieurs films pour le magazine télévisé Chroniques de France, commandité par le ministère des Affaires étrangères.


Pierre Kast
Assistant de Jean Grémillon et critique de cinéma, Pierre Kast a réalisé de nombreux "films d'art", en particulier sur le XVIIIe siècle. L'architecte maudit (1953), un documentaire sur Nicolas Ledoux, et Le Corbusier, architecte du bonheur (1957) sont considérés comme des classiques du documentaire.


Roger Leenhardt
Critique et écrivain de cinéma, Roger Leenhardt est aussi le réalisateur d'une œuvre prolifique. Parmi son abondante filmographie : des portraits de personnalités (Daguerre, 1958 ; Monsieur de Voltaire, 1964), des études sur Paris (Lettres de Paris, 1946 ; Métro, 1950) et un film passionnant sur la "préhistoire" du cinéma (Naissance du cinéma, 1948).


Chris Marker
Eclipse
Cinéaste militant, vivement impliqué à gauche, Christian François Bouche-Villeneuve dit Chris Marker est "l'un des grands rénovateurs du court métrage et du documentaire" (Jean Tulard).

Son abondante filmographie reflète ses engagements politiques (Les mots ont un sens, 1970 ; Le fond de l'air est rouge, 1997), sa grande curiosité (From Chris to Christo, 1985 ; Eclipse, 1999) et son attachement à certaines personnalités militantes (La solitude du chanteur de fond, 1974 ; Mémoires pour Simone, 1986).


Marcel Ophuls
Réalisateur français d'origine allemande, Marcel Ophuls, fils de Max Ophuls, réalise en 1969 un documentaire qui fera date : Le chagrin et la pitié. Ce film de montage sur la France pendant l'Occupation dénonce une période trouble de notre histoire en confrontant archives et témoignages. D'abord censuré par la télévision, ce documentaire est sorti en salle, où il a rencontré un franc succès, avant d'être finalement diffusé sur le petit écran en 1981.


Jean Rouch
Ethnologue et réalisateur passionné par l'Afrique, Jean Rouch a également parcouru la capitale. Pendant l'été 1960, il tourne avec Edgar Morin un film qui renouvelle le cinéma documentaire. Il s'agit de Chronique d'un été, le premier film réalisé en France avec une caméra légère, la toute nouvelle Coutant 16mm, et le magnétophone portable Nagra. Un bel hommage au cinéma de Dziga Vertov, qui sera récompensé par le prix de la Critique au Festival de Cannes.


Agnès Varda
L'opéra Mouffe
Photographe au Théâtre national populaire (TNP) avant de devenir cinéaste, Agnès Varda traque au fil de ses films des instants du quotidien.

Portraits d'anonymes (Daguerréotypes, 1975) ou de personnalités (Jane B par Agnès V, 1988), déambulations au coeur de la capitale (L'opéra Mouffe, 1958), interrogation des images du passé (Ulysse, 1982) composent sa filmographie "parisienne". Et si elle aime chanter la beauté de la femme (Les dites cariatides, 1984), elle ose aussi dénoncer une société machiste (Réponses de femmes, 1977).


Des réalisateurs à (re)découvrir
Voici une sélection de réalisateurs, injustement méconnus ou passés de mode, qui ont investi la capitale tout au long du XXe siècle.


Robert Bober
Ecrivain et réalisateur de films pour la télévision, né à Berlin en 1933, Robert Bober a été profondément marqué par le nazime. Auteur de plus d'une centaine de documentaires, entre autres avec Pierre Dumayet, il a également été le deuxième assistant de François Truffaut sur Les 400 coups (1959). Robert Bober s'est passionné pour l'œuvre de Georges Perec, autour de qui il a réalisé plusieurs films, dont En remontant la rue Vilin (1992), une émouvante investigation sur les lieux d'enfance de l'écrivain. Le dernier opus de Michel Deville, Un monde presque paisible, a été adapté d'un de ses ouvrages : Quoi de neuf sur la guerre ? (1993).


Alain Cavalier
La relieuse
Après avoir travaillé auprès de Louis Malle et d'Edouard Molinaro, Alain Cavalier tourne deux premiers films très personnels autour de la guerre d'Algérie.

Entre 1987 et 1991, il se consacre aux Portraits de Parisiennes exerçant des petits métiers : La repasseuse, La bistrote, La relieuse ou La marchande de journaux dévoilent ainsi leur quotidien devant une caméra tendre et complice.


Jean Dewever
Jean Dewever débute sous le signe de la Nouvelle Vague en signant notamment des documentaires dénonçant la crise de l'habitat dans les années 1950 : La crise du logement (1956) et Des logis et des hommes (1958).


Eli Lotar
Chef opérateur sur des films de Joris Ivens, Pierre Prévert ou Luis Bunuel, Eli Lotar réalise un très beau documentaire militant à la fin de la guerre : sur un commentaire de Jacques Prévert, Aubervilliers (1945) dénonce les conditions de vie de l'immédiat après-guerre.


Alain Fleischer
Le Louvre imaginaire
Photographe, écrivain et ancien lauréat du prix de Rome, Alain Fleischer est aussi un réalisateur talentueux. Parmi son abondante production, il tourne en 1993 un "poème visuel" sur les lieux et les œuvres d'un des plus grands musées du monde : Le Louvre imaginaire. L'année suivante, il réalise Un tournage à la campagne, un formidable complément au film Partie de campagne, tourné par Jean Renoir en 1936 et monté dix ans plus tard.


Robert Ménégoz
Documentariste talentueux au parcours discret, Robert Ménégoz a réalisé en 1951 le premier film consacré à la Commune de Paris, dans lequel il rappelle l'importance des journées de 1871 pour le mouvement communiste international.


Gérard Mordillat
Coréalisateur de Corpus christi (1997-98), Gérard Mordillat a filmé plusieurs portraits de personnalité, notamment en 1993 celui d'Antonin Artaud (La véritable histoire d'Artaud le momo), à qui il consacrera aussi la même année une fiction : En compagnie d'Antonin Artaud.


Luc Moullet
La valse des médias
Cinéaste et acteur doté d'un humour impertinent, Luc Moullet réalise depuis quarante ans des films d'une grande liberté de ton.

Alternant documentaires et fictions, ses films traitent de sujets pour le moins éclectiques : les chiens (L'empire de Médor, 1986), l'évolution des bibliothèques publiques (La valse des médias, 1987), ou encore Imphy, capitale de la France (1994), plus centrale que Paris.


Mosco
Le documentariste Mosco a réalisé en 1983 un premier film remarqué : Des "terroristes" à la retraite. Prix de la première œuvre au Festival de Grenoble, ce document dresse avec pudeur le portrait de sept survivants des groupes de la Résistance immigrée.


Jean Painlevé
Salué dans les années 1920 par les surréalistes, Jean Painlevé est considéré comme le précurseur d'un cinéma scientifique aux frontières de la science, de la poésie et de la cinéphilie. Parmi les films qu'il a tournés jusqu'au début des années 1980, essentiellement sur des animaux, Le vampire (1945) constitue l'un de ses chefs-d'œuvre. En 1988, Denis Derrien entreprend de raconter l'itinéraire de ce pionnier dans Jean Painlevé au fil de ses films, un documentaire en huit parties, riche en interviews et extraits de films.


La nouvelle génération
Entre cinéma et télévision, les (plus ou moins) jeunes auteurs d'aujourd'hui prennent la relève, chacun avec leur singularité. A travers leurs films se découvre une ville immense et bouillonnante, reflet d'une société vivante et cosmopolite.




Dominique Cabrera
Réalisatrice militante née en Algérie, Dominique Cabrera mêle dans ses films la fiction au documentaire, considérant ces deux genres comme étroitement liés. Elle a filmé à plusieurs reprises la banlieue "ordinaire", notamment celle de Mantes-la-Jolie (Chronique d'une banlieue ordinaire, 1992 ; Rêves de ville, 1993 ; Réjane dans la tour, 1993).


Jean-Louis Comolli
Naissance d'un hôpital
Rédacteur en chef des Cahiers du cinéma à la fin des années 1960, Jean-Louis Comolli a réalisé à cette époque, avec André S. Labarthe, un documentaire sur la campagne électorale pour les élections législatives de 1968 à Asnières (Les deux Marseillaises, 1968). Il a également promené sa caméra dans une salle de bal (On ne va pas se quitter comme ça, 1980), des bureaux (La vraie vie, 1993) ou des projets architecturaux de la capitale (Naissance d'un hôpital, 1991).


Edgardo Cozarinsky
Documentariste né à Buenos Aires, Edgardo Cozarinsky a renouvelé le genre du documentaire historique avec La guerre d'un seul homme (1981). Il est également l'auteur de plusieurs portraits passionnants, parmi lesquels Citizen Langlois (1994) et Sarah (1988).


Denis Gheerbrant
Loin des clichés, Denis Gheerbrant sait capter avec sensibilité le quotidien, les désirs et les désarrois de la jeunesse d'aujourd'hui. En témoignent deux de ses films phares, La vie est immense et pleine de dangers (1994) et Grands comme le monde (1998).


Romain Goupil
Mourir à trente ans
Ancien assistant de Robert Ménégoz et de Chantal Akerman, Romain Goupil reçoit la Caméra d'or au Festival de Cannes avec son premier long métrage documentaire Mourir à trente ans (1982), réalisé peu après le suicide d'un de ses amis. Alternant fictions et documentaires, Romain Goupil deviendra ensuite au fil de ses films une "sorte de double gauchiste d'Antoine Doinel", selon la formule d'un critique. Mais peut-être n'est-ce qu'Une pure coïncidence (2002) ?


William Karel
Considéré comme le "maître du documentaire historique", William Karel ne cesse d'interroger l'histoire du XXe siècle, tout particulièrement ses sujets brûlants. Les titres de ses films en rendent compte : La rafle du Vél d'Hiv... 50 ans après (1992), La controverse Aron-Sartre (1993), La cagoule (1996), CIA, guerres secrètes (2003)... Il a également réalisé plusieurs portraits de réalisateurs (Maurice Pialat, François Truffaut...) et d'écrivains (Joseph Kafka, William Faulkner...), ainsi que le scénario de Sabine de Philippe Faucon.


Serge Moati
Réalisateur et animateur d'émissions télévisées, Serge Moati a tourné depuis 1968 de nombreux documentaires et fictions, en particulier pour 5 colonnes à la une et Envoyé Spécial. Il a filmé régulièrement la tourmente des élections, notamment la campagne de 2001 à Paris, qui a conduit à l'investiture d'un maire socialiste, Bertrand Delanoë (2001, la prise de l'Hôtel de ville).


Christophe Otzenberger
Fragments sur la misère
De l'univers sordide de la rue (Fragments sur la misère, 1998) au quotidien difficile d'un service hospitalier (En cas d'urgence, 1999), Christophe Otzenberger livre un condensé des douleurs et des malaises de la société en filmant la capitale sans aucune complaisance. Il est également le producteur de films de Jean-Louis Comolli : Tous pour un (1988) et La vraie vie (dans les bureaux) (1993).


Nicolas Philibert
Bien avant Etre et avoir (2002), Nicolas Philibert nous a fait partager sa curiosité et son étonnement. De La ville Louvre (1990), une exploration des coulisses du plus grand musée parisien, à Un animal, des animaux (1994), il a créé une œuvre discrète et attentive, toujours sans l'ombre d'un commentaire.


Christophe de Ponfilly
Réalisateur de Massoud l'Afghan, sorti en salle en 1998 dans une grande indifférence avant de remporter le succès après les événements du 11 septembre 2001, Christophe de Ponfilly a également filmé la capitale dans plusieurs de ses documentaires : Autofolies, panique dans la ville (1990), Naître (1994), Paris by night (2000)... Il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages sur la société afghane.


Claire Simon
Récréations
Autodidacte, Claire Simon commence sa carrière cinématographique en tant que monteuse. Elle filme ensuite des courts et longs métrages documentaires avec un regard toujours implacable sur la société.

Entièrement tourné à hauteur d'enfants, en longs plans séquences, Récréations (1992) est un documentaire impressionnant sur l'univers impitoyable de la "récré", qui va à l'encontre d'une vision idyllique de l'enfance.


Des réalisateurs de fiction
De grands réalisateurs de fiction sont passés par le documentaire. Une face souvent méconnue de leur œuvre, que nous vous proposons de découvrir.


René Clair
Réalisateur d'une œuvre pleine d'enthousiasme, René Clair a tourné en 1928, quatre ans après son premier film Entr'acte, un étonnant petit documentaire sur la tour Eiffel, hommage à son architecture métallique. La beauté formelle de La tour fait de ce film un classique des années vingt.


Emmanuel Finkiel
Casting
Avant de réaliser un premier court métrage de fiction remarqué, Madame Jacques sur la croisette (1995), Emmanuel Finkiel a travaillé comme assistant de plusieurs réalisateurs célèbres, notamment Krzysztof Kieslowski sur Trois couleurs, Bleu (1993).

Il tourne ensuite Voyages (1998), une œuvre poignante sur la communauté juive, aux frontières de la fiction et du documentaire. A partir des séances de casting de ces deux films, il réalisera trois ans plus tard un émouvant documentaire, sobrement intitulé Casting.


Cédric Klapisch
Bien avant Chacun cherche son chat (1996), Cédric Klapisch a réalisé un hommage malicieux aux débuts mouvementés de l'image animée, Ce qui me meut (1989). Adoptant le ton du documentaire historique, ce court métrage imaginatif s'appuie sur de fausses archives et un irrésistible commentaire.


Louis Malle
Réalisateur de nombreuses fictions, dont un remarquable premier film (Ascenseur pour l'échafaud, 1957), Louis Malle a également tourné en 1972 Place de la République, un documentaire constituant le second volet du film Humain, trop humain sur le fonctionnement et les conditions de travail dans une usine Citroën à Rennes.


Maurice Pialat
Maurice Pialat pose les jalons de toute sa cinématographie à venir dès son premier court métrage documentaire, L'amour existe, primé en 1961 au Festival de Venise. A côté de fictions réalistes, il tournera plusieurs documentaires, de Pigalle (1961) au Quartier latin (1966).


Jean Renoir
La vie est à nous
Le célèbre auteur de La bête humaine (1938) n'a cessé de mêler dans ses films la réalité à l'illusion, l'art à la vie. En 1936, il réalise pour le Parti communiste français La vie est à nous, un documentaire conçu pour être projeté dans les meetings avant les élections qui ont marqué l'avènement du Front populaire. "Un des rares films français de l'époque à évoquer sans ambiguïté le chômage, la crise, la montée du fascisme" (Dictionnaire du cinéma, sous la direction de Jean-Loup Passek, Larousse/Bordas, 1998).


Alain Resnais
L'auteur d'On connaît la chanson (1997), Alain Resnais, est aussi un documentariste talentueux, réalisateur de plusieurs portraits de peintres et, surtout, de Nuit et brouillard (1956), un "voyage au bout de la nuit et de l'horreur" des camps de concentration. Toute la mémoire du monde, également tourné en 1956, présente les méandres de la Bibliothèque nationale de la rue de Richelieu, avec un commentaire étonnamment visionnaire.


Des réalisateurs étrangers
La capitale du luxe et de l'élégance, et aussi des poulbots et des apaches, séduit depuis longtemps les documentaristes étrangers.


Peter Greenaway
Cinéaste anglais passionné par la peinture, Peter Greenaway a réalisé deux ans après Le ventre de l'architecte (1987), un documentaire sur ces étranges Morts de la Seine repêchés entre 1795 et 1801.


William Klein
Grands soirs et petits matins, extraits d'un film qui aurait pu exister
Artiste américain toujours à l'affût, William Klein a imposé au fil de ses clichés et de ses films son style direct et incisif. Passionné par les métropoles, il capte sans cesse leur bouillonnement, qu'il soit à Paris, à Tokyo ou à New York. Militant dans l'âme, il est victime à plusieurs reprises de la censure, mais n'hésite pas à se battre pour la cause des Noirs américains ou à réaliser, avec un recul ironique et critique, une chronique sur les événements de Mai 68 (Grands soirs et petits matins, extraits d'un film qui aurait pu exister, 1978).

L'univers de la mode fait également partie de ses sujets de prédilection : en témoignent Le business et la mode (1962) et, plus récemment, In and out of fashion (1994).


Joris Ivens
Joris Ivens est un cinéaste néerlandais profondément engagé. Entre l'URSS, l'Europe centrale, la Chine et Cuba, il filme à partir des années vingt la vie et les espoirs du XXe siècle. C'est aussi un poète au regard tendre et amoureux, celui de La Seine a rencontré Paris, Grand prix du court métrage au Festival de Cannes en 1958.


Peter Watkins
Cinéaste britannique qui a reçu l'Oscar du meilleur documentaire en 1966 avec La bombe, Peter Watkins a également réalisé une très belle biographie d'Edward Munch en 1975. En 1999, il tourne La commune, Paris 1871, un film résolument militant dans son contenu et ses procédés.


Wim Wenders
L'auteur des Ailes du désir (1987) a réalisé en 1989 Carnets de notes sur vêtements et villes : au-delà d'un documentaire sur la mode, ce film propose une réflexion sur la création et nous livre indirectement l'autoportrait de Wim Wenders.


Frédérick Wiseman
Le célèbre documentariste américain Frédérick Wiseman, auteur de nombreux films sur l'Amérique et ses institutions, réalise en 1996 un document sur La Comédie-Française (1996). Sa caméra attentive et silencieuse aurait notamment influencé Raymond Depardon.


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25 septembre 2012

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