LE PORTAIL DES FILMS
SUR PARIS ET LA REGION ILE-DE-FRANCE

 

Île de France

Mairie de Paris

 

Parcours
Montmartre
Entre le ciel et l'enfer
P223
Bob le flambeur de Jean-Pierre Melville
collection Paris Île-de-France
Le haut village perché adoré des touristes et célébré par le cinéma surplombe les bas quartiers de peine. Repaire de truands et décor de carte postale, Montmartre est un lieu de contrastes, ouvert au monde comme son Tertre est ouvert sur la ville. 200 films s’en font l’écho dans notre Salle des collections.


Les dragueurs de Jean-Pierre Mocky
"J’imagine le scandale : Agnès Bonnardet a été vue seule avec un artiste sur la butte Montmartre !" Cette réplique de La kermesse rouge, adressée par une jeune fille de bonne famille à un artiste-peintre travaillant au Sacré-Cœur, alors en plein chantier, évoque bien toute la mythologie véhiculée par ce quartier. C’est un endroit "trrrès dangereux" (Paris la nuit), qui attire les "belles gueules de voyous" (Bob le flambeur). C’est à la fois le ciel (la butte) et l’enfer (Pigalle).

Comment filmer un tel lieu ? Bien souvent, quelques stocks shots d’enseignes lumineuses suffisent : le tour est joué, la suite peut se dérouler en studio. Il n’est pas étonnant qu’avec l’arrivée du cinéma parlant, au début des années trente, plusieurs cinéastes aient choisi ce Montmartre de carton-pâte comme terre d’adoption. On vient y boire un petit cassis, ou même de l’absinthe, avant d’aller écouter Damia (Paris la nuit) ou Henriette Leblond (Faubourg Montmartre) pousser la chansonnette. Ces films, parmi d’autres, contribueront à donner au cinéma parisien, pendant de longues années, l’accent pittoresque et gouailleur des faubourgs.

Tapage nocturne de Catherine Breillat
A l’approche de la guerre, Paris devient la ville de la corruption, de la prostitution, et Montmartre n’échappe pas à cette diabolisation. Mélodrame noir et sordide, Macadam présente Françoise Rosay en mère maquerelle qui n’hésite pas à dénoncer son ancien complice. Heureusement, Montmartre conserve aussi l’âme bienfaitrice du vieux Paris des faubourgs, que Michel Simon, facteur rue Caulaincourt, et Bourvil, modeste employé se découvrant le pouvoir de traverser les murs, incarnent à merveille dans L’impossible monsieur Pipelet et Garou, Garou, le passe-muraille.

Films d’atmosphère montmartroise, Bob le flambeur et Touchez pas au grisbi s’ouvrent par de magnifiques vues panoramiques sur les toits de Paris se terminant par une vue plus rapprochée sur les néons des enseignes de Pigalle. Montmartre s’y parcourt encore la nuit ; c’est un repaire de voyous, de gangsters. Même Monsieur Verdoux (Charles Chaplin), assassin sans scrupule, y possède un magasin d’antiquités qui lui sert de couverture. Tourné également aux Etats-Unis, Moulin Rouge de John Huston apporte des couleurs à Montmartre : les couleurs saturées, éclatantes de Toulouse-Lautrec, habitué des lieux.

Les mauvaises fréquentations de Jean Eustache
Dans les années soixante, Paris blues change le décor : fini les cabarets populaires et place à un club de jazz, auquel Louis Armstrong apporte sa participation exceptionnelle. Désormais, le quartier sert de terrain de cache-cache amoureux à Jean-Pierre Mocky (Les dragueurs), à Jean Eustache (Les mauvaises fréquentations) et à son fils, Boris Eustache (Les arpenteurs de Montmartre). Sous quelques flocons de neige, dans les escaliers longeant le funiculaire, Gérard Lanvin et Dominique Laffin ne cachent, quant à eux, pas leur amour (Tapage nocturne). Les deux héros de Petit à petit, de Jean Rouch, préfèrent monter sur la butte avec le funiculaire. Magie du 7e art : l’espace d’un instant, les voilà propulsés loin de Paris, sur des sommets enneigés !

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22 mars 2011

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