LE PORTAIL DES FILMS
SUR PARIS ET LA REGION ILE-DE-FRANCE

 

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Mairie de Paris

 

Parcours
Parcs et jardins parisiens
Les poumons de la capitale
P186
Paris est une forêt de Georges Franju
collection Paris Île-de-France
Paris est une forêt, comme l’affirme Georges Franju dans son film datant de 1965. La capitale a en effet l'immense privilège d'être la plus boisée d'Europe, avec deux immenses bois et quatre cents parcs, jardins et promenades, présents dans chaque quartier. Tous ont leur personnalité. Découvrons-les à travers une balade imaginaire dans les espaces verts de la capitale…


Pour une petite introduction, Paris-Jardins offre des vues des plus beaux jardins de Paris, accompagnées d'un commentaire poétique lu par Jean Desailly et d'une musique de Francis Lai. Et pour en savoir plus, Les arbres de Paris retrace l'histoire de l'aménagement en espaces verts de la ville au XIXe siècle par le baron Haussmann.

Promenons-nous dans les bois
Les bois de Boulogne et de Vincennes, situés respectivement à l’ouest et à l’est de Paris, constituent deux espaces naturels uniques en leur genre.


Le bois de Boulogne (16e)
Moore à Bagatelle de Nadine Descendre
Ancien terrain de chasse des rois de France, le bois de Boulogne est devenu le grand lieu de détente de l'ouest parisien. Il englobe le parc de Bagatelle que l’on peut apercevoir dans Moore à Bagatelle, le Pré-Catelan, son théâtre de verdure présenté dans le magazine Paris-Go n°3 et son restaurant dans lequel mange Bouboule, Le roi du cirage, sans oublier le jardin d'Acclimatation, véritable paradis des enfants. Les éléments architecturaux, chalets, pavillons, kiosques, restaurants, ainsi que le jardin d'Acclimatation, furent réalisés au XIXe siècle par Gabriel Davioud, également auteur de la fontaine Saint-Michel, des deux théâtres de la place du Châtelet et du palais du Trocadéro.

Les premières images du Bois de Boulogne ont été filmées par les opérateurs Lumière et datent de 1897-1901. Elles montrent des promeneurs dans une allée du bois, à pied, à cheval ou à bicyclette. Dans Le bois de Boulogne au début du siècle, réalisé par les opérateurs Gaumont avant 1930, des feuilles tombent dans l'eau où se reflètent les arbres, les allées et venues des promeneurs et des cavaliers, le lac et la cascade.

Le temps retrouvé de Raoul Ruiz
Dans Estevez, cinéaste amateur, les images d'élégantes et rieuses amies posant en fourrures et chapeaux à la mode dans les allées du bois rappellent les personnages de Marcel Proust dans Le temps retrouvé de Raoul Ruiz ou les deux héroïnes des Dames du bois de Boulogne de Robert Bresson.

Le bois de Boulogne apparaît dans de nombreuses séquences de films, qu’il serve de décor au clip Alain Barrière chante "Ma route est solitaire", de terrain d’entrainement aux deux cyclistes joués par Trintignant et Brasseur dans Une affaire d’hommes, de lieu de Pique-nique ou de promenade en barque aux deux amoureux d’Un cœur gros comme ça

Le bois de Boulogne est aussi un des lieux les plus "chauds" de Paris. Plusieurs films offrent un voyage nocturne dans le bois avec ses travestis (Erika, le rêve d’un travesti) et ses prostituées (de La nuit porte-jarretelles à Tapin du soir). Mais ceci est une autre promenade…


Le bois de Vincennes (12e)
Le bois de Vincennes est un vestige de l'antique ceinture forestière qui entourait Lutèce. Le bois était réservé aux chasses royales depuis le XIe siècle. D’ailleurs, l'allée royale a aujourd'hui été reconstitutée selon le tracé des chasses royales de Louis XV.

Une forêt dans la ville permet une visite du bois de Vincennes en compagnie des trois forestiers en charge de son entretien. Des allées principales aux sentiers cachés, ils parcourent ce vaste territoire où se croisent promeneurs, sportifs, citadins en mal de verdure, et présentent au passage la flore et la faune dont ils surveillent avec passion l'équilibre et le développement.

Le Père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré
Au détour de ses larges allées ou des petits sentiers, surgit le zoo de Vincennes d'une superficie de quinze hectares, avec sa vue panoramique sur le bois, du haut de son célèbre rocher. C’est là que se termine Le Père Noël est une ordure ! Dans Les loges du zoo ou Pas de cacahuètes pour Coco, le zoo est filmé côté coulisses, parmi ses employés et ses pensionnaires de tout poil. Alors que dans Marguerite Duras chez les fauves, l’écrivain parle des conditions de vie des félins en captivité avec un gardien du zoo.

Les amateurs de promenades romantiques pourront flâner dans le parc Floral, lieu unique pour petits et grands, ou se laisser glisser sur les eaux tranquilles du lac Daumesnil, comme dans V’là le cinéma. Non loin du lac, se cache le temple bouddhique, un vestige de l'Exposition coloniale de 1931.

Situé sur l’ancienne route du Champ-de-Mars, le théâtre de la Cartoucherie propose des spectacles hors des sentiers battus. Le documentaire Le théâtre du Soleil, composé d'images d'archives, d'extraits de spectacles et d'entretiens avec l'équipe du théâtre, retrace l'historique du lieu découvert par Ariane Mnouchkine en 1969, qui abrite depuis tous ses spectacles et créations.

En avril-mai, a lieu la foire du Trône, à l'entrée du bois de Vincennes, sur la pelouse de Reuilly. C'est la plus grande fête foraine de France. Dans Souvenir de fête, des jumeaux, déambulant dans la foire, nous invitent à les suivre pour assister aux attractions caractéristiques de toute fête foraine alors que, dans l'effervescence et le brouhaha, un jeune homme et une jeune femme se rencontrent et se perdent au hasard de la fête, dans C’est à la fête.

Plusieurs sujets rappellent également que la fête de l’Humanité avait lieu, autrefois, dans le bois de Vincennes : Fête de l’Humanité 1945, Fête de l’Humanité 1946, Fête de l’Humanité 1953.


Pique-nique au parc
Le parc du Champ-de-Mars (7e)
Avec ses vingt-quatre hectares, le parc du Champ-de-Mars est l'un des plus grands espaces verts de Paris. Planté de nombreux arbres remarquables, ce parc non clos, accessible de jour comme de nuit, se situe sur l'une des plus belles perspectives de la capitale. Il est filmé, la nuit, dans Les bestiaires de Paris.


Le parc Monceau (8e)
C’est un parc apprécié pour son calme, isolé par une ceinture végétale, des immeubles de luxe et de somptueux hôtels particuliers. Son aspect n'a pas changé depuis son inauguration en 1861, par Napoléon III. On y pénètre par les grandes grilles en fer forgé rehaussées d'or qui portent la signature de Davioud. C'est un des plus beaux jardins de la capitale, fréquenté par des mères et leurs enfants, par quelques touristes et par la communauté russe qui se rend à la cathédrale orthodoxe Saint-Alexandre-Nevsky toute proche.

Le jardin public de Nestor Almendros
Dans Le jardin public, un caméraman filme à leur insu promeneurs et travailleurs du parc lors d'un belle journée d'automne. Ces images prises sur le vif servent de fil conducteur à une réflexion sur l'aménagement des espaces verts en milieu urbain et sur l'équilibre qu'ils garantissent à la ville.

Le parc Monceau est évidemment un lieu de rencontre : un jeune lycéen désoeuvré croise, sur un banc, une femme de quarante ans désespérée dans Le parc Monceau ; un homme aborde deux jeunes femmes dans Les demoiselles de Monceau. Il est filmé en diverses saisons, et notamment sous la neige en hiver, dans La femme défendue.


Le parc de Bercy (12e)
Le parc de Bercy occupe l'emplacement d'anciens entrepôts vinicoles qui furent le plus grand centre mondial de négoce en vin et spiritueux au XIXe siècle. Son activité s'est poursuivie jusque dans les années cinquante : dans Bercy Village, les derniers négociants des anciennes halles au vin parlent de leur attachement à ce lieu et de leur lutte contre l'aménagement de Bercy par la Ville de Paris.

Situé en bordure de Seine, entre le Palais omnisports de Paris-Bercy et les chais du cour Saint-Emilion, ce parc, au tracé résolument contemporain, n'en a pas moins gardé un charme particulier lié à son passé. Les rues pavées dévoilent encore les rails qui permettaient la circulation des wagons-citernes.


Le parc Montsouris (14e)
C’est le lieu de détente favori des étudiants de la Cité universitaire voisine (lieu de tournage du deuxième film du comédien Serge Bozon, Mods), qui profitent dès les beaux jours des larges pelouses accessibles au public.

Haut bas fragile de Jacques Rivette
Ce jardin à l’anglaise de quinze hectares est composé de trois vastes pelouses plantées de bosquets et séparées entre elles par trois ponts. Les anciennes voies ferrées sont dissimulées dans des ravins entourés d'arbres. Il est un des lieux de déambulation de Cléo dans Cléo de 5 à 7. Par un bel après-midi, on peut y voir un professeur de français à la retraite tenter d'entamer la conversation avec une étudiante étrangère, dans Une leçon de français...

Le parc Montsouris apparaît également dans de nombreux longs métrages de fiction, de Haut bas fragile de Jacques Rivette au Rendez-vous de Paris d’Eric Rohmer, pour ne prendre que ces deux exemples.


Le parc Georges-Brassens (15e)
Le parc Georges-Brassens rend hommage au célèbre poète et chanteur Georges Brassens, qui habitait non loin de là, au numéro 42 de la villa Santos-Dumont, à partir de 1968. Il offre un paysage dénivelé avec une rivière surmontée d'un petit pont et d’un belvédère. Paris butine propose une visite du parc, à l'emplacement des anciens abattoirs de Vaugirard. Habitants et habitués du quartier vantent les mérites de cet endroit méconnu et chaleureux, en soulignant l'originalité du parc, qui abrite de nombreuses ruches, et accueille chaque dimanche le marché du livre ancien et d'occasion.


Le parc André-Citroën (15e)
Le parc fait partie d'un ensemble architectural moderne construit dans les années quatre-vingt-dix. C'est à l'emplacement de l’ancienne usine Citroën que le parc fut inauguré en 1992. Il s’agit de l'un des parcs majeurs réalisés en cette fin de siècle à Paris, avec le parc de La Villette, le parc de Bercy, le parc de Belleville et le parc Georges-Brassens.

D'une superficie de quatorze hectares, il offre une très belle perspective sur la Seine et il est le seul, à ce jour, à être directement ouvert sur le fleuve. Il faut aussi signaler sa serre australienne et ses jeux d'eau pour se rafraîchir en été. On peut l’apercevoir dans Paris à tout prix.


Le parc des Buttes-Chaumont (19e)
Il est le plus escarpé et le plus grand des jardins de Paris, à l'exception du jardin des Tuileries et du parc de La Villette. C'est un parc paysagé tout en reliefs et en surprises dont la conception irrégulière s'oppose au genre régulier des jardins dits à la française.

Quelques vues du parc, tournées par les opérateurs Gaumont avant 1930, apparaissent dans Les Buttes-Chaumont au début du siècle, montrant sa végétation, ses allées et ses ponts, ses promeneurs. La Camille d’On connaît la chanson d’Alain Resnais, jouée par Agnès Jaoui, en retrace l'historique lors d'une visite guidée. Pour en savoir plus, Le jardin des Buttes Chaumont de Jack Sanger raconte, depuis le Moyen-Age et à partir de gravures, l'histoire des Buttes-Chaumont et de leurs différentes modifications avant qu'elles ne deviennent un jardin à la fin du XIXe siècle.

Là ce jour de Thomas Salvador
Une île rocheuse se dresse au centre de son célèbre lac et dévoile un romantique petit temple de la Sybille, réplique du temple de Tivoli, tandis qu’une grotte se situe à l'entrée d'une carrière souterraine. On y accède par la passerelle suspendue faite en bois de chêne, qu'il ne faut pas confondre avec le pont en pierre dit des suicidés. Les marcheurs arpentent son relief pentu, comme le jeune homme de Là ce jour de Thomas Salvador, ou Martin et Cécilia dans L’ennui de Cédric Kahn.

Le parc des Buttes-Chaumont est sans doute l’un des parcs parisiens les plus filmés au cinéma. En 1964, Eric Rohmer le filme dans Nadja à Paris, puis dans La femme de l’aviateur, en 1980. Citons quelques scènes de films plutôt cocasses : il est le lieu de rencontre d'une jeune femme richissime et d'un employé de restaurant dans le court métrage En attendant l’auto, le décor d’une vente de drogue qui tourne mal dans La squale, ou bien encore le théâtre d'un guet-apens comique dans Comme elle respire.


Le parc de La Villette (19e)
Il est le plus grand espace vert de Paris, le "prototype du parc urbain du XXIe siècle", avec ses jardins thématiques, ses grandes prairies, ses "folies" - ces étonnantes structures rouges de formes variées devenues la signature architecturale du parc -, la Cité des sciences et de l'industrie, la Géode... C’est un parc où il y a beaucoup de monde et beaucoup de vie. On peut y pique-niquer, glisser sur un toboggan-dragon géant, faire de la voltige dans le jardin des vents.

Les rendez-vous de Paris d'Eric Rohmer
Conçu par l'architecte Bernard Tschumi, il a été construit à l'emplacement des anciens abattoirs généraux de Paris – qu’on peut voir dans Le sang des bêtes de George Franju. Le téléfilm Le fantôme de La Villette est tourné dans le parc, alors encore en travaux. En 1987, la chanteuse Jackie Quartz est filmée devant la Géode pour le clip de sa chanson "Je voudrais vivre ailleurs". Et Eric Rohmer en fait un Rendez-vous de Paris en 1994.

Pour en savoir plus sur les principaux bâtiments au coeur du parc de La Villette, on peut voir Cité-Pass qui permet de découvrir l'architecture du complexe culturel et les principaux lieux du site.


Le parc de Belleville (20e)
Au pays de citron de Frédéric Touchard
Il est l'une des plus belles réalisations de ces dernières années, dans un quartier qui manquait particulièrement d'espaces verts. De la terrasse, à près de trente mètres de hauteur, on peut admirer la magnifique vue panoramique sur Paris. C’est un parc très original qui descend en cascades, avec une gigantesque fontaine en bas.

Le parc de Belleville est le terrain de jeux privilégié des trois enfants du Pays de citron, et il est encore l’un des points de rencontre des Rendez-vous de Paris d’Eric Rohmer.


Jardins à la française…
Le jardin des Halles (1er)
24 heures de la vie des Halles de Régis Duval
Le jardin des Halles évoque, par son nom, le souvenir des douze magnifiques pavillons construits par l'architecte Victor Baltard, à la demande de Napoléon III. Le documentaire Les Halles, du marché au Forum retrace les transformations architecturales qu'a entraînées le programme d'aménagement de l'ancien quartier des Halles et du plateau Beaubourg : la démolition du grand marché parisien et des pavillons Baltard, la création d'un ensemble commercial souterrain relié aux réseaux de la RATP, d'un jardin en surface et la construction du centre Georges-Pompidou. 24 heures de la vie des Halles témoigne de ce qu’est devenu le quartier depuis, filmé du petit matin à la nuit tombée : des couloirs souterrains du métro aux pelouses et allées du jardin paysagé, des boutiques du Forum des Halles aux associations culturelles qu'il abrite.

Un joli jardin de fleurs en gradins autour de la grande serre tropicale, construit sur dalle, allie technicité et beauté paysagère. Mais la curiosité du lieu est sans aucun doute le très inventif Jardin des enfants des Halles, réalisé par l'architecte Claude Lalanne. La souricière, une poursuite policière menée par trois enfants, le montre comme un vaste labyrinthe.


Le jardin des Tuileries (1er)
Coincé entre le palais du Louvre et la place de la Concorde, ce chef-d'oeuvre de classicisme est le plus ancien et le plus vaste jardin de Paris. Dans Le jardin des Tuileries, Jack Sanger retrace son histoire à partir de documents d'époque qui évoquent sa création pour Catherine de Médicis au XVIe siècle, son aménagement par Le Nôtre et les grands événements parisiens qui s'y déroulèrent.

Dans Le jardin des Tuileries, Guy Gilles propose une "promenade géographique". Un commentaire poétique renforce la beauté des images de ce film très personnel qui restitue l'âme du lieu avec finesse. On y aperçoit les formes élégantes de l'Orangerie, dont les bâtiments actuels datent de 1892, ainsi qu’à l'Ouest la Galerie du Jeu de paume qui accueille des expositions d'art contemporain.

Par l’entrée de la place de la Concorde, on découvre un ensemble de statues représentant des personnages de l'Antiquité. On peut découvrir parmi les œuvres anciennes des statues de Rodin, Coysevox ou Carpeaux, et aussi des œuvres contemporaines de Max Ernst, Alberto Giacometti, Jean Dubuffet, Henry Moore qui forment un véritable et remarquable musée de sculptures en plein air. Une voix, celle de Marguerite Duras, évoque Césarée dans le film du même titre, ville antique détruite, et Bérénice, la reine des Juifs, exilée. La caméra, elle, filme les jardins des Tuileries, les statues de Maillol, l'arc de triomphe du Carrousel entouré d'échafaudages. Les statues de Maillol, toujours, sont filmées sous la neige dans Dina chez les rois. De très belles images sur un poème dit par Arletty.

Bassin des Tuileries des opérateurs Lumière
La rencontre fortuite entre deux hommes dans une allée du jardin des Tuileries donne lieu à un échange de réflexions sur la photographie et l'image dans Rendez-vous avec Marguerite. L’air d’aimer propose une autre rencontre : celle d’un petit employé et d’un jeune photographe, là encore, à l'heure du déjeuner, sous l'oeil des statues de Maillol, toujours très présentes.

On peut s’asseoir tranquillement sur une des chaises (nombreuses mais prisées), autour du grand bassin octogonal. Les enfants peuvent renouer avec les jeux de leurs ancêtres en guidant des petits bateaux à voile loués sur place, comme dans Bassin des Tuileries filmé par les opérateurs Lumière en 1896, ou profiter du manège de chevaux de bois, comme dans Falbalas. Le court métrage de fiction Lointain rappelle qu’une fête foraine est installée tous les étés sur la terrasse des Feuillants. Enfin, avant de poursuivre vers les Champs-Elysées, on peut se diriger vers les deux buvettes et les deux restaurants situés en plein cœur du jardin…


Le jardin du Palais-Royal (1er)
C’est un jardin paisible, enserré dans un superbe ensemble architectural, avec ses sculptures contemporaines de Buren et de Bury (voir Les colonnes de Buren au Palais-Royal). Les jardins du Palais-Royal de Jack Sanger et Le charme du Palais-Royal de Raphaël Cluzel retracent son histoire depuis sa construction au XVIIIe siècle jusqu'à nos jours. Dans Le Palais-Royal, un guide fait visiter le jardin sur un commentaire au ton goguenard qui raconte l'histoire du lieu et des anecdotes s'y rattachant. Des images d'enfants jouant dans le jardin alternent avec des gravures d'époque.

La voix des légumes de Philippe Découflé
Le jardin sert de cadre à la chorégraphie de Philippe Decouflé dans La voix des légumes, d’illustration des thèses sur le classicisme de Ricardo Bofill dans Architecture, Ricardo Bofill et de décor à Sacha Guitry dans Si Paris nous était conté.


Le jardin des Plantes (5e)
Rien ne manque aux visiteurs dans cet ancien jardin du Roi : jardins, serres, musée, ménagerie. Le jardin des Plantes au début du siècle, un montage d'images tournées par les opérateurs Gaumont avant 1930, montre notamment les promeneurs dans la serre ou la ménagerie, ainsi que les animaux qui y vivent. Soixante ans plus tard, Jardin des Plantes d’Olivier Michelet suit les déambulations d'un homme dans le jardin, prétexte à filmer la ménagerie, la serre et le Muséum national d'histoire naturelle de façon insolite, principalement en gros plans et sur un seul accompagnement musical.

Le jardin des Plantes de Carlos Vilardebo
Une grande perspective mène aux serres et à la Grande galerie de l'Evolution. Dans son documentaire sur Le jardin des Plantes, Carlos Vilardebo en souligne la spécificité puisqu’il abrite "une arche rassemblée par un Noé du nom de Cuvier". La caméra s'attarde dans les salles du Muséum d'histoire naturelle et au zoo, laissant volontairement de côté le jardin plus traditionnel. Dans Le réveil de la nef, Jean-François Roudot retrace l'histoire mouvementée du Museum né au XIXe siècle au cœur du jardin, alors fermé depuis 1965. Un commentaire accompagne les images des multiples étapes de cette rénovation tardive, du transfert des animaux naturalisés à leur restauration, en passant par la réfection de la Grande galerie, tandis que les principaux acteurs du projet exposent les choix architecturaux et scénographiques qui ont présidé à cette renaissance. Jean Rouch, qui a filmé le "vieux Museum" en 1962, dans La punition, y est également interviewé.

En sortant des serres, on peut visiter la ménagerie, comme le font Les bonnes femmes de Claude Chabrol. C'est l'un des plus anciens jardins zoologiques du monde. Créé en 1794, il rassemble les animaux de la ménagerie royale de Versailles et les animaux confisqués des forains (la Commune de Paris interdit les spectacles d'animaux dans les rues). Les animaux sont les héros du Vivarium qui joue sur la confrontation des images des animaux en cage et celles des visiteurs. Plus didactique, Un zoo dans la ville est l'occasion de découvrir ses bâtiments du XVIIIe et du XIXe siècles et les animaux sauvages qui y vivent, alors que Faune montre le jardin tout entier sous l'angle animalier (bêtes de la ménagerie ou statues d'animaux). Après la visite de la ménagerie, il reste à chercher un banc pour se reposer, comme dans Trois p’tits tours…. Ce n'est pas chose facile, car la concurrence est rude...

Le jardin de Buffon de Colette Portal
Le jardin des Plantes est présent dans de nombreux films. Citons quelques courts métrages emblématiques : en 1960, René Lucot filme la rencontre entre un enfant et un monsieur, tous deux passionnés par les éléphants, prétexte à une évocation historique du jardin (Au rendez-vous des éléphants), tandis que Le jardin de Buffon, petit film d'animation, propose une promenade musicale, au son du violoncelle. Dans Traverser le jardin, Dominique Cabrera en fait le décor unique de son film : elle filme avec bonheur une rencontre autour d'un être tour à tour aimé et haï, à la fois présent et absent. De longs plans tranquilles et attentifs de la nature resplendissante, des enfants qui jouent, d'amoureux, comme autant de signes de vie, accompagnent ce dialogue douloureux.


Le jardin du Luxembourg (6e)
C’est un magnifique jardin à la française situé dans le quartier Latin, ainsi qu’un musée de sculptures en plein air : on peut y voir, au détour d’un chemin, une sculpture de Dalou, de Bourdelle, de Rodin ou de Zadkine. Malgré son prestige et sa grandeur, il a su rester un jardin de quartier, fréquenté par des générations de Parisiens qui se souviennent des courses de voiliers sur le bassin central - Mme Pandeau loueuse de bâteaux parle de l'importance de ce jeu dans le développement des enfants -, des promenades en poneys, ou encore des balançoires comme en témoignent Lucie et Dominique, deux petites filles des années 1960. On y trouve aussi des promeneurs romantiques, des étudiants studieux assis sur les petites chaises vertes en fer forgé au bord de la fontaine Médicis, des familles et aussi des mélomanes profitant des concerts gratuits.

Les jardins du Luxembourg de Joële Van Effenterre
Cet éden végétal propose aussi des courts de tennis – que l’on peut apercevoir dans Do you like my voice -, deux terrains de jeux de boules, des parties de jeux d’échecs qui se jouent spontanément sous un abri. Les jardins du Luxembourg de Joëlle Van Effanterre évoque les différentes activités, horticole et apicole, du personnel du jardin - sur le même sujet, on peut voir également Les apiculteurs de Paris.

Dans Le jardin du Luxembourg vu par Micheline Presle et Vicente Araya, la comédienne souligne l'importance de ce lieu dans sa vie, tandis que le photographe prend des clichés. Le jardin est évidemment un grand lieu de drague, comme en témoigne Tous les garçons s’appellent Patrick de Jean-Luc Godard ou Justement Schubert de Bruno Herbulot. Il est impossible de citer tous les longs métrages de fiction qui l’utilisent comme décor d’une ou plusieurs séquences. Citons en particulier : La maman et la putain de Jean Eustache, Les liaisons dangereuses 1960 de Roger Vadim, Pour rire ! de Lucas Belvaux, Post coïtum animal triste de Brigitte Rouan, La fille seule de Benoît Jacquot, ou encore La lettre de Manoel de Oliveira dans lequel les aveux de madame de Clèves à son mari ont lieu dans le jardin du Luxembourg !


Le jardin des serres d'Auteuil (16e)
Le goût de plaire d’Olivier Ducastel
Il réunit à la fois l'élégance d'un jardin régulier, le charme d'une architecture de la fin du XIXe siècle, l'exotisme des plantes tropicales et la richesse d'un jardin botanique. Dans Le goût de plaire d’Olivier Ducastel, deux jeunes femmes séduisent, dans cet ancien jardin fleuriste, le même jeune homme. Cela donne une jolie comédie musicale filmée dans un Paris ensoleillé, avec une musique de Charlie Parker.


Le cas particuler des jardins familiaux
Ces jardins ont été créés à la fin du XIXe siècle sous l'impulsion de l'abbé Lemire, en vue d'assurer l'autosubsistance alimentaire de populations modestes. Au début, les jardins étaient en effet destinés à la population ouvrière, d’où l’appelation de "jardins ouvriers". Au fil des ans, la nouvelle composition sociale des locataires fut à l'origine d'une nouvelle appellation : les "jardins familiaux". Le centième anniversaire des jardins familiaux a été fêté en août 1996, sur le parvis de l'église Saint-Eustache.

Au jardin de Béatrice Dubell
A Paris, les jardins ouvriers s'inscrivent dans la banlieue "verte", celle des maraîchers installés à la périphérie de la capitale, comme le montre Au jardin, tourné dans les parcelles agricoles qui bordent le périphérique aux abords de Villejuif, parmi les retraités qui les cultivent.

En 1904, Paris et sa banlieue comprennent seulement quarante-huit jardins ouvriers pour trois millions et demi d'habitants. On décide donc de développer les jardins dans la capitale : c'est la création de la Société des jardins ouvriers de Paris et Banlieue. Cette action porte ses fruits, puisqu'en 1913, on recense mille cinq cents jardins. L'implantation s'effectue dans les communes les plus ouvrières et les plus pauvres, surtout au Nord de Paris : Saint-Denis – lieu de tournage du très beau documentaire Les jardins dyonisiens -, Saint-Ouen, Aubervilliers, Pantin et, au Sud, Ivry.

Tourné par les opérateurs Gaumont, L’Office agricole départemental de la Seine au début du siècle propose un montage d'images tournées avant 1930 consacré aux jardins familiaux de l'Office agricole. Dans Les jardins familiaux de Garches, un RER quitte la gare Saint-Lazare pour rejoindre la ville de Garches (92), où se tient la journée annuelle Jardif 2000 réunissant les membres de la Fédération nationale des jardins familiaux d'Ile-de-France.


Petite flânerie dans les squares de quartier
Un jardin public de Paul Paviot
Un jardin public de Paul Paviot restitue l'ambiance d'un square parisien : deux mimes, Pierre Verry et Marcel Marceau, se glissent dans la peau d'une galerie de personnages. Toute la population habituelle des jardins publics est là : des enfants turbulents au peintre du dimanche en passant par un gardien zélé, des amoureux et un marchand de ballons. Dans Les visiteurs du square, Robert Doisneau s’amuse à filmer un square paisible des bords de Seine, fréquenté par des personnes âgées, des mères de famille et leurs enfants, qui voit sa tranquillité troublée par l'arrivée d'un jeune homme impudent qui lance dans le jardin une petite voiture télécommandée. Autre scène cocasse de square, imaginée par Gérard Jumel : dans Suivez le bébé, par un bel après-midi d'été, une jeune mère confie à l'improviste sa fillette à un ami. Le baby-sitter involontaire et inexpérimenté, rejoint par un copain, ne sait comment occuper l'enfant. A tout hasard, les deux lascars l'emmènent au square...

Il est impossible de parcourir tous les squares de la capitale. Ce sont donc les films qui vont guider cette petite balade.

Le square du Vert-Galant (1er) a vu passer Beth dans La désenchantée de Benoît Jacquot.

Les pas d’Aguigui Mouna, personnage attachant du paysage parisien, nous conduisent au square Louvois (2e), dans lequel on peut admirer la fontaine des Quatre fleuves (Les fontaines de Paris).

Les déambulations de Pascal, un garçon d'une dizaine d'années qui vit dans le Marais, passent par le square de la place des Vosges (4e).

La femme de Jean traverse le square Paul-Painlevé (5e), situé entre deux édifices évoquant la vie du Quartier latin à l'époque médiévale, l'université de la Sorbonne et l'hôtel des Abbés de Cluny construit au XVe siècle.

L’humeur vagabonde plane sur le square Gabriel-Pierné (6e). La faute revient à Edouard Luntz qui décrit si bien l'incommunicabilité et la vanité des codes sociaux.

Le passage par le square Boucicaut (7e) permet de découvrir son monument Deux femmes de bien, oeuvre du sculpteur Paul Moreau-Vauthier.

Les pas d’Antoine Doinel dans Les 400 coups le conduisent au square de l'église de la Trinité (9e) au petit matin.

La promenade dans le 13e arrondissement de l'architecte Paul Chemetov passe par le square René-Le-Gall (La ville vue par... Paul Chemetov ).

Jeunes du square Saint-Lambert de Jean-Pierre Chartier et Françoise Dumayet
Jeunesse de Georges Lacombe montre le square Saint-Lambert (15e) en 1934, où se produisent des chanteurs de rues. Quelques années plus tard, l’émission de Dumayet et Chartier, L’avenir est à vous, dressera un portrait des Jeunes du square Saint-Lambert qui se retrouvent quotidiennement ici.

De même, les enfants-loubards de Laisse béton vont jouer au square des Batignolles (17e) comme, en 1960, les blousons noirs de Square des Batignolles.

Jeanne et le garçon formidable font une promenade dans le square Willette (18e), faisant écho à Montmartre en couleur, documentaire de 1946 tourné avec le procédé technicolor.

Enfin, dans Place de la Réunion, le square de la place de la Réunion (20e) est occupé par des dizaines de familles, la plupart africaines, expulsées de leurs logements.


Le cas particulier de la petite ceinture
La petite C… (réalisation collective)
Aménagée à la fin du XIXe, la voie du train de la "petite ceinture" a été fermée au trafic voyageur en 1934. Il y passe encore des trains convoyant les matériaux enlevés par les chantiers parisiens, notamment pour Eole et Météor.

Plusieurs films sont consacrés à cette "coulée verte" : La petite C… est une ode à la petite ceinture où l'on croise marginaux et chasseurs de papillons, Daeninckx à la recherche de Prévert la parcourt également, tout comme Les nouveaux voyageurs de la petite ceinture qui montre tout un monde en marge de la ville.

Petite ceinture petite campagne propose un voyage autour de Paris, sur les traces du chemin de fer. Illustré de très nombreuses cartes postales d'époque qui rappellent les anciennes gares du parcours, un commentaire retrace l'histoire de cette enceinte ferroviaire, de son âge d'or à sa désaffection. Les témoignages de Parisiens, anciens usagers ou promeneurs d'aujourd'hui, agrémentent cette exploration qui restitue le charme de la petite ceinture.


Bibliographie
Les parcs et jardins de Paris à pied, les 23 plus belles promenades , Fédération française de randonnée pédestre, août 2007
En écho
Sur le site du Forum des Images
Découvrir toutes les fictions ayant pour sujet ou décor les parcs et jardins de Paris

 

Découvrir tous les documentaires ayant pour sujet ou décor les parcs et jardins de Paris

 

Sur internet
Parcs et jardins à Paris : http://www.paris.fr/portail/Parcs/Portal.lut?page_id=104
Le site de la mairie de Paris qui présente les parcs et jardins de la capitale

Les questions d'environnement à Paris : http://www.paris.fr/fr/environnement/jardins/
Un site pour découvrir tout ce qui touche à l'environnement sur Paris comme la propreté, l'eau et les espaces verts parisiens

Une carte des espaces verts de la capitale : http://www.jardins.paris.online.fr
Un site qui propose une carte de Paris par arrondissement indiquant les espaces verts de la capitale pour se ressourcer et se régénérer

Les jardins familiaux : http://www.jardins-familiaux.asso.fr
Le site officiel de la Fédération Nationale des Jardins Familiaux

La petite ceinture : http://www.petiteceinture.org
Le site de l’Association pour la Sauvegarde de la petite ceinture de Paris qui décrit les activités de cette organisation qui milite pour la réouverture au transport public de cette ancienne ligne de tramway

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28 juillet 2009

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