LE PORTAIL DES FILMS
SUR PARIS ET LA REGION ILE-DE-FRANCE

Au milieu du XVe siècle, le carnaval fait sa première apparition dans la tradition des fêtes parisiennes. Il dure alors environ deux mois, du 11 novembre (jour de la fin des travaux agricoles) jusqu'aux "jours gras", le dernier étant mardi gras. Ensuite, entre mardi gras et Pâques, cette fête réapparaît le jeudi de la mi-carême. Ce jeudi-là et les "jours gras" sont devenus par la suite les temps forts du carnaval. Au moins depuis 1739, le cortège du bœuf gras défile le jour de mardi gras. "Cette coutume, qui consiste à promener un bœuf au temps du Carnaval ne s'est pas formée en un seul jour, elle a pris naissance aux époques les plus reculées ; elle n'est pas seulement commune aux nations modernes, on la retrouve au fond à peu près pareille, mais différente de forme et d'allures, jusque chez les peuples de l'antiquité : coutume aussi vieille que le monde, primitivement très simple et très naïve, et qui dans la suite va se perfectionner au contact des civilisations les plus avancées." (Le petit journal, supplément illustré, 14 mars 1897, cité dans La production cinématographique des frères Lumière, sous la direction de Michelle Aubert, Jean-Claude Seguin, Editions Mémoires du cinéma, 1996)

Mi-carême : char de la Reine des reines (Le carnaval et la mi-carême) Association frères Lumière

Interdit plusieurs fois tout au long de son histoire à cause de tensions entre la Ville de Paris et le gouvernement français, le carnaval de Paris réapparaît en 1896. A côté de la célèbre promenade du bœuf gras, le jeudi de la mi-carême défilent les reines. Depuis 1891, l'élection d'une Reine des reines de Paris, la "Reine de la mi-carême", a également lieu. "Lavandière choisie par ses compagnes parmi toutes les reines des bateaux-lavoirs de quartier" (La production cinématographique des frères Lumière, cité précédemment), elle est reçue à l'Elysée, à la préfecture de Police et à l'Hôtel de Ville. Dans les premières années du XXe siècle, les opérateurs Gaumont ont à leur tour filmé plusieurs de ces reines (Les reines de Paris au début du siècle).

Le carnaval de 1891 est devenu célèbre aussi grâce au lancement des premiers confettis modernes en papier (d'origine italienne, les confettis indiquaient les dragées que la foule jetait pendant le carnaval en Italie). Les voitures sont alors interdites de circuler et, sur les grands boulevards, la grand bataille des confettis multicolores peut éclater.

Au XXe siècle, le carnaval de Paris a connu un autre moment de déclin avant de renaître, avec un élan nouveau, en 1998, comme en témoigne le documentaire Une envie de fête de Bernard Gazet. D'autres documentaires et actualités, dont un montage sur le Carnaval de Venise à Paris, récréent également l'atmosphère de cette fête populaire. Le carnaval a aussi donné naissance à plusieurs fictions, parmi lesquelles le film muet Le chiffonier de Paris de Serge Nadejdine et Rosa la rose, fille publique de Paul Vecchiali (primé au festival de Grenoble en 1986).