LE PORTAIL DES FILMS
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Né du désir de reproduire la réalité avec son mouvement, le cinématographe Lumière est l'aboutissement de plusieurs siècles de recherches dans ce domaine.

Sans vouloir remonter à la caverne de Platon (environ 380 av. J.-C.), à la caméra obscura (environ 1515) de Léonard de Vinci ou à l'invention de la lanterne magique (environ 1670), c'est à partir des premiers essais photographiques (1816) de Joseph Niépce et des daguerréotypes (1839) de Louis Daguerre que l'on arrive à fixer des images de la réalité. Ensuite, pendant le XIXe siècle, entre l'Europe et les Etats-Unis, une succession d'appareils se disputent la primauté de l'invention qui reproduit les images en mouvement : la chronophotographie (1888) d'Etienne-Jules Marey, le kinétographe et le kinétoscope (1891 et 1894) de Thomas Edison et de son assistant William Dickson sont les parents proches du cinématographe (1895) de Louis (1864-1948) et Auguste (1862-1954) Lumière.

Le cinématographe est décrit avec minutie dès le premier brevet, daté du 13 février 1895, enregistré sous les noms conjoints de Louis et Auguste, comme c'était leur coutume, même si l'on sait que la découverte revient au premier. Comme Louis l'a déclaré lui-même à plusieurs occasions, deux intuitions sont à la base du cinédmatographe : réduire le temps d'éclairement de la pellicule à un vingt-cinquième de seconde, pour permettre la projection, et s'inspirer de la machine à coudre pour trouver le mécanisme de transition de la pellicule. Le principe est ainsi résumé dans le préambule du brevet : "Le mécanisme de cet appareil a pour caractère essentiel d'agir par intermittence sur un ruban régulièrement perforé de manière à lui imprimer des déplacements successifs séparés par des temps de repos pendant lesquels s'opère soit l'impression, soit la vision des épreuves". L'ère du cinéma est commencée.