Pourvu qu'on ait l'ivresse
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Travaillant le montage passionnément dans
Méditerranée, documentaire-voyage accompagné d'un texte de Philippe Sollers, ou livrant, dans
L'ordre, le témoignage bouleversant de la vie d'enfermement d'un lépreux grec, le cinéaste manie des plans-séquences parfois très
construits dans ses fictions ou recherche les images "simples", centrées sur un seul objet, dans
Dieu sait quoi, le film-poème qu'il réalise autour du
Parti pris des choses de Francis Ponge.
Pourvu qu'on ait l'ivresse
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A Paris, en 1957, il tourne son premier court métrage,
Pourvu qu'on ait l'ivresse, chronique sans paroles de la soirée d'un garçon timide dans un bal populaire, avec dans le rôle principal Claude Melki,
repéré lors des premiers jours de tournage.
Pourvu qu'on ait l'ivresse est primé au festival de Venise et apprécié par les rédacteurs des
Cahiers du cinéma. A tel point que, quelques années plus tard, Pollet signera l'un des sketchs de
Paris vu par..., aux côtés des ténors de la Nouvelle Vague. Cette fois le film,
Rue Saint-Denis, est dialogué et Melki y joue Léon, le client timoré d'une prostituée, dans un décor aux couleurs fortes. Puis c'est, en
1968, une comédie grinçante,
L'amour c'est gai, l'amour c'est triste dans le huis clos de l'atelier de Léon devenu petit tailleur parisien. S'appuyant sur le visage de clown triste de son interprète
favori, le cinéaste le regarde affronter maladroitement le désir et l'amour.