Parcours
A considérer l'ensemble de ses films, Alain Cavalier semble avoir eu plusieurs vies dans sa vie de cinéaste. Plusieurs périodes,
comme on dirait d'un peintre. Avec pour pinceau une caméra, devenue au fil des ans l'outil privilégié d'une relation au monde
intime et fraternelle, filmant au plus près le coeur des choses, des lieux et des gens.
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Après un long silence de sept ans, il s'engage dans un cinéma plus en marge, plus personnel aussi. Au milieu des années 1970,
avec des acteurs peu connus et de petits budgets, il filme, de Paris à Cannes, la virée vagabonde de quatre jeunes gens (Le plein de Super, 1976), l'histoire d'un couple (Martin et Léa, 1978), puis Ce répondeur ne prend pas de message (1978), qu'il tourne dans l'urgence, après un deuil, et interprète lui-même.
En 1980, avec sa fille Camille de Casabianca, il réalise Un étrange voyage qui accompagne le périple d'un père et de sa fille, entre Paris et Troyes, le long d'une voie ferrée. Le film reçoit le prix
Louis-Delluc, mais la reconnaissance vient véritablement avec Thérèse, Prix du jury au Festival de Cannes 1986 et lauréat des Césars du meilleur film et du meilleur réalisateur.
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Cette série, réalisée en 16mm pour la télévision, s'échelonne entre 1987 et 1991. Au commencement, il y eut une rencontre
: intrigué, en rentrant chez lui, à Paris, par un atelier allumé tard dans la nuit, Alain Cavalier se décide un jour à en
pousser la porte. Il fait ainsi la connaissance d'une Matelassière, qu'il revient filmer peu après, accomplissant les gestes de son métier tout en livrant des bribes de sa vie. Ensuite, il
y aura La fileuse, L'orangère, La rémouleuse… au total vingt-quatre portraits de femmes, filmés avec une équipe réduite, selon un dispositif modeste par lequel Alain
Cavalier, artisan de cinéma, semble revenu à la source de son art (et métier) de cinéaste, celui d'enregistrer le réel et
le frémissement de la vie.
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"Des rencontres semblables, j'en ai filmé plus de vingt, j'en ai plusieurs en chantier. Elles ne sont pas toutes une réussite
pour la pellicule. La vie donne beaucoup au cinéma autant qu'elle le renvoie à ses limites. Mais ces quatre personnes qui
ne se sont jamais rencontrées, sauf dans mon viseur et sur votre écran, me sont apparues constituer un ensemble, une sorte
de quintette. Je dis quintette et pas quatuor parce que je pense faire partie de cette fraternité." Alain Cavalier
Pater (2011) est né de sa rencontre avec Vincent Lindon. L'acteur et le cinéaste passent un pacte ensemble. "Un film autour de
nous deux : lui, comédien, moi, filmeur. Ça pourra durer un an. Nous tournerons à ses jours de libres. Dans sa chambre d'hôtel,
nous nous filmons chacun avec ma caméra, affirmant notre pacte." Un jeu de rôle ludique et profond à la fois, Cavalier jouant
au président de la République, Lindon à être son premier ministre. Aux frontières du réel et de la fiction, la forme inédite
du film fait sa force politique.
Une rencontre inattendue encore. Alain Cavalier filme Le Caravage (2015), le cheval de Bartabas. Au fort d'Aubervilliers, le cheval est de tous les plans, à l'entraînement, aux écuries...
Portrait intime d'un animal cette fois, le cinéaste se tait, lui dont la voix omniprésente, chuchotée, accompagne habituellement
ses films.
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La foi | |||||||
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Le Paris de Louis Malle, par Franck Garbarz | |||||||
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juin 2004
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