LE PORTAIL DES FILMS
SUR PARIS ET LA REGION ILE-DE-FRANCE

Premier film de Marcel Carné, ce documentaire retrace les excursions dominicales du réalisateur du côté de Nogent-sur-Marne (94). Des images joyeuses d’un temps révolu qui font la part belle aux guinguettes et aux bals populaires, aux accordéons et aux chansons d’époque.

Dans le cadre atypique du marché aux puces de Saint-Ouen (93) des années 30, on entend l’accent chantant de Fernandel, petit camelot gouailleur. Le soir, les antiquaires se retrouvent pour convoiter ces dames et guincher au restaurant du coin. Une comédie en chansons, rythmée par les accordéons, une ambiance populaire et bon enfant qui contraste radicalement avec l’ambiance austère des beaux quartiers de la capitale.

« Ah, la belle équipe ! » : ainsi désigne-t-on une bande d’amis ou de gais lurons. A l’époque du Front Populaire, cinq amis au chômage décident de retaper une baraque en ruines sur les bords de Marne pour la transformer en guinguette. A partir d’une composition de Maurice Yvain, Jean Gabin entonne « Quand on s’promène au bord de l’eau », hymne à l’amitié et à leur aventure.

Moins prisés mais toujours festifs, les bords de Marne des années 1960 sont les lieux de toutes les grandes occasions. Dans une petite auberge du Plessis-Robinson (92), un couple de jeunes mariés accueille ses invités pour une fête qui bat son plein dès les premières notes de l’accordéon.

Dans ce quatuor amoureux aux innovations visuelles remarquables, trois femmes convoitent un même homme, épris de liberté. Dans ses rêveries sentimentales, l’une d’entre elles imagine un moment romantique au fil de l’eau et dans une guinguette en bord de Marne, paradis des jeunes amoureux.

Après le suicide de deux jeunes amants, de nombreux flash-back retracent leur histoire, des moments les plus romantiques jusqu’à leur geste décisif. Dans cette transposition de Roméo et Juliette à Nogent-sur-Marne (94), les guinguettes et les bords de la rivière étaient des lieux très prisés des deux amants qui, avant leur suicide, aimaient y vivre leur relation loin des querelles de leurs familles.

Marie (Simone Signoret), dite Casque d’Or en raison de sa magnifique chevelure, jeune prostituée parisienne, exhibe ses charmes et attire l’attention des hommes dans un bal de Joinville-le-Pont (94). Sur les musiques populaires de Georges van Parys, Jo (Serge Reggiani) se confronte au voyou Leca et à sa bande pour vivre son amour avec sa belle.

Couverts par les airs d’accordéon et les refrains repris à tue-tête, les amoureux Jacqueline et Georges, issus de milieux sociaux différents, trouvent dans la guinguette un endroit privilégié pour se murmurer des mots doux et se retrouver en secret.

La guinguette, c’est cet endroit folklorique, musical, vivant d’autrefois. Mais la Guinguette, c’est également le surnom de la patronne des lieux, ancienne prostituée reconvertie dans l’animation joviale des bords de Marne… Mais dont le passé et les amours finiront rapidement par la rattraper.

Ancien coureur cycliste des années 1910, André Perchicot embrasse au début des années 1920 une carrière musicale. Dans ce format court et chanté, ancêtre du clip, Jean Dreville filme l’enregistrement de la chanson en studio et les déambulations de son interprète sur les bords de Marne. Un hymne aux dimanches passés en famille ou en amoureux dans les guinguettes d’antan.

Eté 1860, Monsieur Dufour et sa famille s’en vont passer un dimanche à la campagne, à l’auberge du père Poulain près de Bezons, aujourd’hui située dans le Val d’Oise (95). Déjeuner sur l’herbe, petite balade sur l’eau, le tout sur une musique légère et entraînante qui illustre joyeusement la tentative de séduction entreprise par deux canotiers à l’égard de Mme Dufour et de sa fille.

En 1980, Jean-Louis Comolli réunit d’anciens danseurs dans une salle des fêtes de banlieue. Avec nostalgie et souci du détail, ils évoquent leurs souvenirs des musettes et bals populaires qui leur permettaient, le temps d’une journée, d’oublier leurs soucis quotidiens.

Réunis lors d’une grande soirée dansante organisée au Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne (94), l’accordéoniste Jo Privat et le jazzman Bernard Lubat accompagnés de musiciens et de danseurs rendent hommage aux bals populaires et aux guinguettes. L’occasion pour eux d’évoquer ce que représentaient ces rendez-vous festifs.

De multiples interviews composent ce documentaire consacré au grand Michel Simon qui évoque les différents lieux de la capitale qui ont marqué son parcours. Dans une courte mais irrésistible séquence, il entretient une conversation animée avec Jean Renoir à la table d’une petite guinguette.